A Washington D.C, s’est dernièrement tenue la convention nationale de l’ADC, un comité arabo-américain œuvrant contre la discrimination. Trente-deux ans après sa création, cette organisation a le mérite d’avoir posé les jalons d’un lobby pro-arabe aux Etats-Unis. Même s’il reste beaucoup à faire pour améliorer l’image des Arabes en Amérique.
Pauline Mouhanna, Illinois, Etats-Unis
Pour sa convention du mois dernier, l’ADC frappe dans la cour des grands. Elle donne la parole à des personnalités réputées pour leur professionnalisme et leur carrière réussie et aborde des thèmes importantes qui concernent non seulement la communauté arabo-américaine mais également l’ensemble des pays arabes.
Parmi les intervenants, le professeur émérite de communication à l’Université de l’Illinois Jack Saheen. Il était aussi consultant pour la chaîne CBS News pour les affaires du Moyen-Orient. Pour cette convention, il est le modérateur au cours de la conférence donnée par le fameux cinéaste Michael Moore. Ce dernier partage ses réflexions sur les prochaines élections présidentielles, les droits civils et les questions qui touchent la communauté arabo-américaine. L’ADC fait également appel cette fois au docteur en droit, David Khairallah, avocat et professeur adjoint à l’Université de Georgetown et à l’Université de John Hopkins. Khairallah a été conseiller général adjoint à la Banque mondiale jusqu’en 2000. Durant la convention, il donne son avis sur les mythes et les réalités engendrés par le Printemps arabe. Il aborde ainsi les événements en cours au Moyen-Orient et met un accent particulier sur le rôle actuel joué par le gouvernement américain dans la région et sur les relations futures qu’établira ce dernier avec les pays arabes.
Autre personnalité à s’exprimer lors de cet événement, Suzanne Akram. Elle est professeure agrégée de droit à l’Université de Boston. Pour cette occasion, elle parle de l’impact des soulèvements arabes sur les réfugiés palestiniens.
Outre ces diverses interventions, cette convention est aussi l’occasion pour les divers membres de l’ADC et le public présent de se rencontrer, d’échanger et de prendre de nouvelles décisions surtout en période d’élection présidentielle. Comme le note un responsable qui a souhaité garder l’anonymat: «2012 étant une année électorale, nous devons prendre en charge notre ordre de jour politique. C’est le moment idéal pour s’impliquer et faire réellement une différence».
Il faut dire que, malgré le travail de lobbying qu’effectue cette organisation depuis plusieurs années (voir encadré), les choses ne semblent pas avancer complètement. Pour preuve, les propos ajoutés par ce même responsable: «En 2011, notre communauté a fait face à une surveillance injustifiée dirigée contre nous. Sans oublier les stéréotypes négatifs qui circulent contre nous dans les médias, les écoles et même la littérature».
Cependant, le but de cette convention est aussi d’analyser ce qui a été déjà effectué en matière de combat contre la discrimination et de dresser un bilan. L’objectif est également de pousser les Arabo-Américains à s’engager plus.
Pour cela, l’ADC propose chaque année des prix honorant des personnalités qui se sont mobilisées pour la communauté. Parmi ces plus fameux prix, celui de l’avocat de l’année, du défendeur des droits humains, du leader au sein de la communauté… Des récompenses qui font rêver plus d’un.
P.M.
Pour plus d’informations sur cette convention, visiter ce site : http://convention.adc.org/
Pour plus d’infos sur le travail de l’ADC, se rendre sur ce site : http://www.adc.org/
L’ADC en bref
C’est en 1980 que l’ancien sénateur d’origine libanaise, James Abourezk, premier Arabo-Américain à entrer au Sénat aux Etats-Unis, a fondé l’ADC. Aujourd’hui, elle est devenue la plus grande organisation américano-arabe. Elle prend en charge les droits humains et civils de tous les peuples et s’oppose au racisme et au sectarisme sous toutes ses formes. L’ADC est présente dans vingt-quatre Etats américains et dans plus de trente-cinq villes. Au cours de ses différentes conventions, elle rassemble des personnalités telles que l’ex-président Bill Clinton, la journaliste Helen Thomas ou des princes arabes venus spécialement pour l’occasion.