Le secteur touristique traverse un moment difficile. Une certaine presse n’a même pas hésité à titrer que la saison estivale de 2012 est la pire depuis trente ans, voire depuis 1945. Interrogé par Magazine, un agent touristique a affirmé que tous les hôtels sont en train de rembourser les montants des réservations versés par leurs clients qui annulent leur séjour. «Il s’agit de circonstances de force majeure que le propriétaire de l’établissement hôtelier doit assumer», a ajouté la source. Celle-ci s’est plainte aussi «des mauvais payeurs locaux», révélant que l’un des grands partis politiques du pays, qui tenait régulièrement ses réunions dans un hôtel prestigieux de la ville, n’a pas payé ses dus à l’établissement depuis deux ans. La facture se chiffre à environ 80 000 dollars.
Relancé à plusieurs reprises par le directeur de l’établissement, le parti a indiqué qu’il allait s’acquitter de ses dettes, mais pas en ce moment, car «l’argent n’est pas disponible». Revenant à la charge il y a quelque temps, un des responsables du parti a exprimé le souhait de tenir une réunion de nouveau dans le même hôtel, estimant qu’il s’agit de l’un des établissements les plus sûrs en termes de localisation à Beyrouth. La direction de l’hôtel n’a pas rejeté l’idée, mais a posé comme condition le paiement à l’avance du loyer de la grande salle.
Dans ce même contexte s’est inscrite la visite effectuée par le président du syndicat des propriétaires d’hôtels, Pierre Achkar, au gouverneur de la BDL, Riad Salamé. Achkar a demandé à son interlocuteur d’étudier l’hypothèse d’un rééchelonnement des dettes des petites entreprises touristiques, contractées auprès de Kafalat et les créances des grands établissements vis-à-vis des banques de la place de Beyrouth. Cette demande d’une extension des délais pour le recouvrement des dettes par les créanciers permettrait tout simplement aux hôteliers de continuer à se battre, le temps que la période des vaches maigres prenne fin.
Nº 2860 du vendredi 31 août 2012
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