Magazine Le Mensuel

Nº 2861 du vendredi 7 septembre 2012

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Rencontre Mikati-Raï. Le tiers du gouvernement à Dimane

Le week-end dernier, comme de tradition, le Premier ministre s’est rendu à Dimane pour une entrevue avec le patriarche maronite. Entre Najib Mikati et Béchara Raï, il a surtout été question de la stabilité et de l’unité du pays.

A une semaine de l’arrivée du pape Benoît XVI au Liban, le chef de l’Eglise maronite a mis au point les derniers détails de cette visite avec le chef du gouvernement. «Les Libanais reçoivent la visite du pape avec honneur et respect, car elle symbolise l’unité du peuple», a expliqué Najib Mikati, accompagné des dix ministres qui composent le comité chargé de piloter la visite papale. Les deux hommes ont balayé l’actualité chargée du pays. Comme pour exprimer son sentiment général vis-à-vis de la situation, le Premier ministre a lancé un avertissement: «Il est temps de supprimer les intérêts personnels. Nous traversons une période difficile et nous devons nous unir». Un message destiné à apaiser le contexte. A ce titre, la visite du pape arrive à point nommé. Le gouvernement a déployé de gros efforts pour faire de cette visite prestigieuse un évènement réussi.
Plusieurs charters pour acheminer les expatriés qui souhaitent se rendre au Liban pour accueillir le pape seront affrétés pour l’occasion. Mais l’urgence pour le gouvernement était de pacifier Tripoli. A ce sujet, Najib Mikati a expliqué avoir reçu de la part «des autorités religieuses et politiques» de la capitale du Nord des signaux positifs. «La réunion annuelle de Dimane est importante car elle est l’occasion de discuter des différentes questions nationales et politiques auxquelles sont confrontés le pays et la région. Toutes les opinions exprimées au cours de cette réunion ont tourné autour de la sauvegarde de l’unité du territoire libanais et de son peuple».
Pour Najib Mikati, c’était aussi l’occasion de rappeler le soutien du patriarche à son gouvernement dont l’opposition veut la démission. Mais le patriarche a formulé des doléances, notamment sur le plan socio-économique, un point sur lequel a longuement insisté Raï au cours de leur entrevue.
D’autant que les récentes critiques de Nabih Berry vis-à-vis du Premier ministre ont relancé les questions sur la pérennité de la majorité. Des réserves que Najib Mikati a tournées à son avantage en expliquant que «les critiques, lorsqu’elles ont pour but d’améliorer les performances du gouvernement, sont les bienvenues. Mes relations avec Berry sont excellentes. Lorsque je suis en désaccord avec lui le matin, je dîne avec lui le soir. Que personne ne mise sur nos désaccords», a prévenu le locataire du Grand Sérail.
La délégation  ministérielle qui accompagnait Najib Mikati à Dimane était principalement composée de ministres du CPL, représenté par Gebran Bassil, Chakib Cortbaoui, Salim Jreissati et Gaby Layoun, des proches du parti aouniste avec le ministre de la Défense Fayez Ghosn et celui de l’Industrie Vrej Sabounjian, mais aussi de proches de Najib Mikati avec le ministre de l’Information Walid Daouk et du ministre d’Etat Ahmad Karamé. Pas de ministres chiites, ni de ministres druzes dont l’absence remarquée a conduit Najib Mikati à assurer qu’elle était due à un problème d’emploi du temps, et non à la question syrienne. J. A-R.

1,6 milliards $ à l’armée
Le Premier ministre, Najib Mikati, a fait état d’un projet de loi-programme d’un budget de 1,6 milliard de dollars pour l’armement de la troupe, sur une période de cinq ans. «Il s’agit d’un pas vers le soutien permanent à l’armée, qui accompagnerait les accomplissements et les sacrifices des militaires», a-t-il assuré.
Le Premier ministre a insisté sur le fait que «l’importance du rôle de l’armée fait l’unanimité des Libanais, notamment au niveau de la protection de la paix civile et du renforcement de l’union nationale». «L’armée est au-dessus des dissensions politiques. Elle se trouve à égale distance de tous les Libanais. Elle veille à leur protection sans distinction et se conforme aux instructions du pouvoir politique», a-t-il affirmé. «C’est la raison pour laquelle, a poursuivi Mikati, il est inadmissible de porter atteinte à l’armée ou de l’impliquer dans ces dissensions», a-t-il ajouté.

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