Houssam Sarriedine.
Beaux jours!
Jusqu’au 30 septembre à la Galerie Zamaan.
Voilà une magnifique exposition! On en a plein les yeux, et ça fait du bien! Pour sa deuxième exposition à la Galerie Zamaan, Houssam Sarriedine fait fort, il nous présente une kyrielle de belles œuvres qui se déclinent en des couleurs chaudes. Les toiles sont un brin nostalgique. Elles représentent des beaux jours qui malheureusement appartiennent à un passé révolu: Un homme qui prépare du café, un garçon qui joue au cerf-volant, deux garçons qui courent. Les travaux sont d’un réalisme impressionnant. La technique est parfaite. Les toiles de Sarriedine appartiennent à la lignée de Moustafa Faroukh. C’est surprenant! Houssam Sarriedine est né en 1968 au Chouf. Il réside depuis vingt ans en Arabie saoudite. Il a plusieurs expositions à son actif et quelques prix. Une exposition à ne rater sous aucun prétexte!
C.T.D.
White wall. Grafittis street art.
Jusqu’au 3 novembre au Beirut Art Center
Cette exposition est la première exposition d’art de rue au Moyen-Orient. Pendant longtemps, la capitale libanaise a été l’une des places du monde arabe les plus importantes en ce qui concerne l’art de rue. On peut ainsi contempler des œuvres au pochoir, des messages d’amour, des fresques, des slogans politiques et des portraits de politiciens…bref des choses auxquelles les Libanais sont habitués. Des artistes internationaux (venant d’Europe, des Etats-Unis, d’Amérique du Sud, d’Egypte et de Tunisie) ont été invités à créer des graffitis à la galerie. Ils ont ainsi mis en commun leur savoir-faire avec une quinzaine d’artistes libanais. Parallèlement, sont exposés au BAC Design dans le cadre de ‘Street Art Bags’, des sacs de Sarah’s Bag. Là, les visiteurs peuvent créer leur propre sac avec les graffitis de leur choix.
C.T.D.
Expositions
Angelika Von Schwedes.
Jusqu’au 14 octobre au Beirut Exhibition Center.
Soraya Obeid et Paula Salem. Musical colors.
Jusqu’au 4 octobre à la Galerie Joanna Saikaly.
Eric Serafini. Peintures
Jusqu’au 30 septembre à la Galerie Aida Cherfane.
Ghassan Ghazal. (In) tolérance
Jusqu’au 22 septembre à la Galerie Janine Rubeiz
Mahmoud Hojeij. We need to talk.
Jusqu’au 29 septembre à la Galerie Agial.
Khalil Saleeby.
Jusqu’au 30 novembre à l’AUB art Gallery.
Gabriel Kuri.
Jusqu’au 17 novembre à la Galerie Sfeir-Semler.
Beirut Photo Fair
La photographie dans tous ses états
Le 14 septembre dernier, les portes de la première édition de la Beirut Photo Fair se sont ouvertes à l’Artheum, la nouvelle plateforme artistique de l’Art Lounge. Des professionnels confirmés ou jeunes pousses du cliché se sont donné rendez-vous pour exposer, sous l’œil du public libanais, un florilège de travaux photographiques en tout genre.
A l’entrée de Bourj Hammoud, tout juste avant de traverser le fleuve de Beyrouth, une ancienne fabrique de textiles a laissé place à un nouvel espace d’expression artistique, l’Artheum.
«Après avoir établi la galerie de l’Art Lounge il y a huit ans, nous avions besoin d’un nouvel espace pour contenter l’effervescence artistique de la scène libanaise», commente le directeur du lieu, Nino Azzi. C’est donc d’un manque qu’est née Artheum, une salle de 1500 mètres carrés qui devrait accueillir, chaque année, une multitude de nouveaux rendez-vous culturels.
Pour ses débuts de salle d’exposition, une soixantaine de photographes, libanais, syriens, marocains, anglais, français, belges, japonais, thaïlandais ou encore iraniens, se dévoilent pendant deux semaines en proposant un aperçu de leur savoir-faire. Professionnels ou amateurs, humanistes ou conceptuels, noir et blanc ou en couleurs, spontanés ou retouchés, quelque 180 clichés s’affichent.
«La photographie est un art très populaire, facile d’accès et en constante évolution, reprend Nino Azzi. Beaucoup de jeunes et moins jeunes ont émergé sur la scène photographique, mais tout le monde ne retrouve pas sa place dans les galeries d’art. Il leur fallait une foire pour présenter leurs travaux».
C’est donc l’un des principaux objectifs de la Beirut Photo Fair, laisser l’opportunité aux «jeunes» artistes de faire leurs preuves et d’affronter le regard du public pour la toute première fois. «Je n’avais jamais fait d’exposition avant cette foire», introduit Rawane Khalil, jeune graphiste designer, passionnée par la photographie. «J’ai choisi d’exposer trois clichés auxquels je suis très attachée». Pas encore professionnelle, la jeune pousse a toutefois de la suite dans les idées. Ces photographies expriment sa vision du Liban, des instants de vie capturés au détour des chemins empruntés, privilégiant la spontanéité et l’authenticité du moment. Un garage improvisé dans un environnement rural, un «furn» dans le Chouf tenu par deux femmes à l’ouvrage… «Ce sont des images que l’on ne retrouve plus forcément à Beyrouth, continue-t-elle. C’est en fait le Liban tel que je le vois, avec cette beauté présente dans les détails, que d’autres, peut-être, ne verraient pas».
A quelques cimaises de là, Stéphane Lagoutte est, lui, habitué des rendez-vous culturels. Cette foire est l’occasion pour ce photographe français de renom de partager pour la première fois son travail avec le public libanais. Un avant-goût qui devrait dans quelques mois accoucher d’un véritable projet sur sa rencontre avec la capitale libanaise. Pour patienter, il expose trois de ses photographies sur Beyrouth, et notamment une composition panoramique de 56 clichés pris à l’aide de son Iphone. «C’est une sorte de carnet de voyage, de journal intime», précise-t-il. Ce sont mes premières impressions de Beyrouth, capturées avec un téléphone pour son caractère très spontané. Une façon d’attraper ces instants de vie qui font la saveur du voyage, de peur qu’ils ne s’évanouissent trop vite». L’artiste cherche avant tout à atteindre l’humain, ce qu’il nous montre dans ses deux autres photos, portraits d’immeubles populaires.
Les cadres s’enchaînent, les clichés défilent, ceux de Sylvio Tabet, Fred Willem, George Zouein, Nour el-Khazen, Rida Salmi, Maral Derboghossian, Cherine Yazbeck, Emile Issa, Samira Oulaillah ou encore Tom Schutyser et tant d’autres. Chacun a son histoire, sa façon de s’exprimer. Parmi eux, en vedette, la photographie du cinéma iranien a été choisie par les organisateurs en forme d’hommage, des prises de vue aux coulisses de plateau.
Juste derrière, sur le panneau voisin, l’œuvre de Clémence Cottard interpelle. La jeune photographe professionnelle, installée au Liban depuis un mois, s’intéresse tout particulièrement à la picturalité du cliché et n’hésite pas à pousser le négatif dans ses derniers retranchements. «J’aime faire ressortir la matière de la photographie, souvent oubliée dans l’impression, mentionne-t-elle. Je travaille sur le négatif lors d’un processus de développement à base de chocs thermiques et recettes chimiques». Ce qui donne à ses clichés en Noir et Blanc une allure particulièrement meurtrie. «Je pensais qu’il allait y avoir plus de photographies expérimentales, avoue-t-elle d’autre part. Mais l’espace est super et a un potentiel énorme. Nino Azzi a eu l’œil pour le trouver et le Liban en a besoin».
Une première réussie selon l’organisateur, très satisfait de l’inauguration. Et ce dernier ne compte pas en rester là. En novembre prochain, se sera au tour de la première Foire du meuble vintage et contemporain de faire son entrée dans la danse, avant que la Foire des créateurs de bijoux, puis celle des livres d’art ou encore du Beirut Fashion Show ne prennent le relais. A vos agendas.
Delphine Darmency