Magazine Le Mensuel

Nº 3000 du vendredi 8 mai 2015

Expositions

Au Levine Museum. Les Libanais à l’honneur

Cedars in the pines: the Lebanese in North Carolina. Cette exposition vient d’être proposée au Levine Museum. L’occasion pour le public de découvrir les défis et surtout les contributions de trois générations d’immigrants libanais qui se sont adaptés à la vie en Caroline du Nord, tout en luttant pour maintenir leur patrimoine culturel.
 

Le Levine Museum a une fonction essentielle, celle de faire découvrir au plus large public possible la riche et diverse histoire du Sud, en se focalisant notamment sur la capitale Charlotte et ce, depuis la guerre civile américaine. C’est dans ce musée que se déroule Cedars in the pines: the Lebanese in North Carolina. Cette manifestation aborde l’histoire des Libanais en Caroline du Nord. Depuis plus de 130 ans, les immigrants libanais ont fait de cet Etat leur véritable maison. Et c’est pour prouver à quel point ils s’y sont intégrés, tout en gardant leur identité, que cet événement a été organisé.
Plusieurs éléments sont proposés au public: des histoires personnelles, des photos de famille, des films, des lettres, des enregistrements audio et des entretiens avec diverses générations de Libano-Américains. Il y a également des documents provenant d’organisations, d’églises. Des jeux d’ordinateur, de la musique arabe, une piste de danse pour apprendre les étapes de la dabké et d’autres éléments interactifs plongeant les visiteurs dans l’expérience de l’immigration libanaise.
Depuis quand cette émigration s’est-elle intensifiée en Caroline du Nord? Selon Akram Khater, professeur d’histoire et directeur du Programme Khayrallah à la North Carolina State University, deux vagues marquent cette émigration. Celle des années 1890, où ils sont arrivés massivement de villes portuaires de l’est et du sud de l’Amérique. Des centaines de trains les ont alors déposés dans diverses régions de la Caroline du Nord. En 1975, une autre vague a quitté le Liban et s’est installée dans cet Etat. Plus de 16 000 personnes ont alors marqué de leurs empreintes culturellement et économiquement la Caroline du Nord. En ce qui concerne leurs métiers, ils ont démarré comme colporteurs et propriétaires de petits magasins. Au fil des ans, ils ont maintenu leur esprit d’entreprise qui perdure jusqu’à présent. Outre l’entrepreneuriat, les Libanais ont pu, depuis plusieurs générations, faire leurs preuves dans divers domaines. Un succès qui ne se limite d’ailleurs pas à cet Etat. Il suffit de les voir en Californie, à New York ou à Washington pour comprendre qu’ils ont réussi le pari de l’intégration. Khater a raison de le souligner: «Les Libanais chérissent l’histoire de leurs ancêtres comme une connexion dynamique au passé, mais ils embrassent et s’enrichissent également de leur culture d’accueil». C’est justement ce que cette exposition tient le plus à prouver.

 

Pauline Mouhanna (Etats-Unis)

Cedars in the Pines se tiendra jusqu’au 9 août 2015. Elle est organisée avec le centre Moise Khayrallah de l’Université North Carolina.
Pour plus d’informations:
http://www.museumofthenewsouth.org/exhibits/cedars-in-the-pines-the-lebanese-in-north-carolina-130-years-of-history

Des donations exceptionnelles
Le Dr Moise A. Khayrallah. C’est un entrepreneur en biotechnologie qui a fondé plusieurs sociétés de développement de médicaments. Il a offert 8,1 millions de dollars pour créer le Centre Moise A Khayrallah consacré aux études sur les migrants libanais à la North Carolina State University. C’est le plus grand cadeau qu’a déjà reçu l’université et le premier centre sur la diaspora libanaise dans le monde en dehors du Liban.

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