Le régiment Héliporté de l’Armée libanaise a effectué, en présence du commandant en chef de l’armée par intérim, le général de Division Walid Salman, et un nombre d’officiers haut gradés de l’armée, ainsi qu’un groupe d’attachés militaires étrangers accrédités au Liban, un exercice tactique avec des munitions réelles, aux côtés des forces aériennes et du premier régiment Blindé. Objectif: réaliser une embuscade contre une force blindée ennemie et sa destruction.
Hélicoptères Gazelle et Puma, détonations d’explosifs, tirs de chars, mortiers, armes moyennes et légères, mises en œuvre d’opérations d’évacuation médicale du champ de bataille… Tous les ingrédients pour réussir une manœuvre.
L’hypothèse? L’armée ennemie israélienne a envahi le territoire libanais et a atteint la région de Zahlé. Une troupe attaquera la région de Kesrouan, situation suivant laquelle le régiment Héliporté de l’Armée libanaise a été affecté à la défense du Kesrouan, sa mission étant d’attaquer les unités ennemies israéliennes en combats de petits groupes (forces spéciales).
Dans son allocution prononcée pour l’occasion, le général de brigade Georges Nader, commandant du régiment Héliporté, déclare: «L’histoire de l’Armée libanaise est l’histoire de la résistance contre l’armée israélienne. Et dans sa doctrine, l’armée considère Israël comme ennemi et source de terrorisme à travers la nation. Nous avons aspiré à créer l’esprit combattant chez tous nos militaires, ainsi que la conviction stricte que l’armée, malgré le manque d’engins, armes et technologies, possède la volonté de combattre l’armée israélienne, et l’arbre de Adaissé (août 2010) en est un exemple flagrant», rappelle Nader.
En ce qui concerne les restrictions qui affrontent le régiment Héliporté, elles sont diverses. «La mise en œuvre, par exemple, d’exercices avec des munitions réelles dans les régions habitées qui engendrent une difficulté de déplacement mécanisé, poursuit Nader. Sur ce, des carcasses de chars représentant l’ennemi ont été utilisées pour être détruites. Quant au risque, il culminait dans le tir sur les cibles avec le mouvement des chars amicaux représentant l’ennemi, et la difficulté dans l’utilisation des avions de combat a imposé leur remplacement par des hélicoptères».
«Quant aux tirs de l’ennemi sur les membres de l’embuscade, ils sont supposés être dans la direction de ces derniers, soit dans la direction de la plateforme. Cependant, les tirs ont été lancés dans le sens contraire, ainsi que les missiles antichars afin d’assurer la marge de sécurité requise», explique le général de brigade.
Le commandant en chef de la IIe section, Naji Jdaydani, a exposé une étude détaillée de la plateforme des opérations et la mission de chacune d’elles.
Le lieutenant-colonel Maroun Abou Haloun, commandant en chef de la IIIe section, a exposé la mission du régiment, la conduite des opérations militaires et la façon d’organiser les forces sur les axes de l’ennemi israélien, afin d’infliger la plus grande perte de vies et d’engins possible, puis il a exposé la carte de répartition des Compagnies du régiment Héliporté à l’intérieur de la plateforme des opérations et leurs missions respectives.
Le lieutenant-colonel Charles Nohra, commandant en chef de la IVe section, a, lui, énuméré les moyens d’assurer un soutien logistique aux unités de combat. Il a également présenté une étude académique exposant les besoins en armes, munitions, véhicules, et alimentation qui permettent d’assurer la continuité des combats.
Pour sa part, le lieutenant-colonel Sayed Chehadé, commandant de la Ière section, a exposé les pertes humaines estimées pour une semaine de combat. Le capitaine Ali Abou Hamdan, commandant de la IVe compagnie de combat Héliportée, a présenté son briefing sur la mission qui lui est confiée dans les montagnes de Ouyoun el-Simane, ainsi que les différentes étapes d’exécution des embuscades contre les unités ennemies à travers les techniques de combats par petits groupes.
Le lieutenant Iskandar el-Alam, officier de transmission du régiment Héliporté, a expliqué comment assurer la communication entre le commandement du Régiment et les unités de combat. Il a également évoqué les mesures prises pour assurer la continuité des combats: toutes sortes de moyens et techniques pour contrer la force de l’ennemi israélien et pour couper ses communications ont été présentées.
Durant l’exercice, une simulation d’opération très précise portant sur la communication entre officiers et soldats a été menée, en hébreu et en arabe, en vue de donner à la manœuvre une dimension militaire et tactique.
Le général de division Salman a félicité les unités combattantes ayant participé à la manœuvre pour leurs compétences et leur bonne coordination. Il a aussi assuré que le commandement de l’armée accorde une importance majeure à la qualité de la formation, qui permet de consolider les capacités des unités militaires, de faire face à toutes sortes de possibilités et de leur permettre d’exécuter leur mission avec un haut niveau de professionnalisme.
La manœuvre a été exécutée de manière très professionnelle: les unités du régiment, en dépit de leurs modestes moyens, ont démontré une énorme volonté, un très haut niveau de combat, ainsi qu’une forte exactitude de tirs et une coordination au niveau du combat des petites unités.