Souhaid-Gemayel: réconciliation en marche
Climat orageux entre les Kataëb et le secrétariat général du 14 mars. Une déclaration politique du député Sami Gemayel qui n’a pas plu au Dr Farès Souhaid a provoqué l’incident. Le président Amine Gemayel est intervenu pour demander aux responsables Kataëb, au cours de la réunion du bureau politique de la semaine passée, de tourner la page et de s’abstenir de tout commentaire dans les médias. Le président Fouad Siniora s’est chargé de tempérer les ardeurs et de tenter d’organiser une réunion de réconciliation entre le président Gemayel, son fils et le Dr Souhaid. Les milieux Kataëb accusent le secrétaire général d’avoir insisté pour organiser la première rencontre consultative du 14 mars à Maarab, alors qu’ils souhaitaient qu’elle ait lieu à la maison des Kataëb. Les contacts se multiplient pour que la deuxième rencontre puisse se dérouler chez les Kataëb, après la réconciliation Gemayel-Souhaid à laquelle œuvre l’ex-Premier ministre Siniora.
Bush et voix libanaises
Les émigrés libanais proches des républicains aux Etats-Unis s’activent dans plus d’un Etat, notamment à Ohio où ils sont nombreux, pour apporter un soutien au candidat Mitt Romney. Ils tentent de former un lobby à l’instar du lobby israélien qui pèse dans la bataille électorale. George W. Bush avait remporté la présidentielle dans l’Etat d’Ohio, grâce aux voix libanaises, comme il le dit lui-même: «Au cours de ma campagne électorale, je suis entré dans un restaurant d’Ohio dont le propriétaire était libanais.» Le patron lui aurait dit: «Nous, libanais, sommes nombreux ici. Si vous nous promettez d’aider le Liban à se débarrasser de l’armée syrienne, nous voterons en votre faveur». Un membre de la colonie libanaise qui mène campagne pour le candidat Romney confie: «Nous allons le solliciter pour qu’il fasse pression sur Israël afin qu’il cesse de violer le territoire libanais et ôter ainsi la carte de la Résistance au Hezbollah qui sert les intérêts de l’Iran.»
Concertations à Djeddah
L’ex-Premier ministre Saad Hariri et le chef des Forces libanaises se sont rencontrés à Djeddah pour passer en revue la situation politique locale et régionale notamment les développements en Syrie et ses incidences. Ils ont discuté du plan à suivre à l’étape ultérieure. Les deux interlocuteurs se sont entendus, comme l’affirment des sources du 14 mars, sur la nécessité de sauvegarder l’unité de l’opposition. Ils ont également passé en revue les propositions de la loi électorale et exprimé leur appui au partage du Liban en 50 circonscriptions prôné par les FL, l’essentiel étant de rallier Walid Joumblatt au projet pour lui garantir une majorité parlementaire. Si ces tentatives échouent, l’idée est d’œuvrer de concert pour trouver une nouvelle formule, sachant que le mode de scrutin proportionnel est rejeté de facto.
Convoi de Aoun: thèses contradictoires
Le convoi-leurre du général Michel Aoun qui a essuyé des tirs à Saïda continue de faire des remous dans le milieu politique. Les rapports sécuritaires ont révélé que le véhicule en question avait été atteint par des tirs à Tripoli, il y a quelques mois. Thèse corroborée par les aveux du conducteur. La voiture, appartenant à un ex-militaire du Akkar, fait partie du convoi-leurre du général dans ses déplacements. La justice à Saïda a été saisie du dossier sur fond de rapports contradictoires. Deux thèses s’affrontent au sujet du moment où la balle a atteint le véhicule: les uns disent que les traces remontent à quelques mois, les autres affirment qu’elles sont récentes. Le chef du CPL, pour sa part, attend -comme il l’a dit- les résultats de l’enquête.
Les nominations en route
Le chantier des nominations démarre enfin dans un climat de coopération. Jean Fahed succède au magistrat Ghaleb Ghanem à la présidence du Conseil supérieur de la justice, une fonction vacante depuis deux ans. Le juge Hatem Madi est nommé Procureur général près la Cour de cassation succédant au juge Saïd Mirza, parti à la retraite depuis un mois.
Un ministre affirme que l’excellente ambiance entre Rabié et Baabda a permis le démarrage du train des nominations, mettant un terme aux divergences. Preuve en est le satisfecit affiché par Gebran Bassil à sa sortie de la séance ministérielle consacrée aux nominations. Parlant du président de la République, Bassil dit: «Il choisit et nous approuvons». Des sources proches du Sérail indiquent que le Premier ministre souhaite accélérer le processus de réactivation de l’Administration pour booster la productivité de son gouvernement.
Défense civile: expertise roumaine
Le directeur général de la Défense civile, le général Raymond Khattar, met le cap sur la Roumanie à la fin du mois pour compléter les pourparlers entamés au sujet de l’apport d’une assistance roumaine au secteur. Le sujet avait été abordé avec les autorités de ce pays dans le cadre de la visite officielle effectuée par le président Michel Sleiman à Bucarest. La Roumanie jouit d’un système avancé et d’une technologie de pointe en matière de défense civile, de service d’urgence, de lutte contre les incendies… Une délégation de la Défense civile accompagnera le général Khattar à Bucarest.
L’arabe au Vatican
Il faut savoir tirer les leçons de la récente visite du pape Benoît XVI au Liban et cueillir les fruits de l’Exhortation apostolique pour le Moyen-Orient signée au Liban par le Saint-Père. Cet appel à la tolérance est lancé par un ministre qui souligne la portée de cette déclaration qui encourage les chrétiens à s’attacher à leur terre et à consolider leurs relations avec les autres composantes de la région, considérant que le Liban constitue un exemple vivant du dialogue des religions et des civilisations.
Parmi les résultats positifs de la visite du pape au Liban, selon une source religieuse, le rajout de l’arabe à la liste des langues agréées par le Vatican.
Les racistes virés
La Middle East Airlines a licencié l’hôtesse au sol qui avait tenu des propos racistes dans l’enceinte de l’aéroport en imposant le silence à des ressortissants philippins et népalais. Une enquête avait été effectuée suite à l’incident et aux plaintes parvenues à la direction à ce sujet. La décision de renvoyer l’hôtesse en question a été prise, après confirmation des faits, parce que le Liban est un pays d’hospitalité, de convivialité et d’interaction des civilisations et des religions, comme l’a expliqué la compagnie locale.
Des intégristes au Akkar
D’importants groupes de combattants syriens et arabes de diverses nationalités auraient récemment pénétré dans les villages frontaliers du Akkar. Ces éléments à l’idéologie fondamentaliste se sont positionnés dans les villages situés dans le triangle al Noura-Dababié-Menjez jusqu’à Kawashra, où vivent des Turkmènes, et qui serait le repaire des renseignements turcs au nord de Tripoli. Le rapport, faisant état de ces informations, souligne que ces groupes bénéficient dans le triangle sécuritaire et les villages alentour -comme Amar el-Beykat et Doussa- d’une grande liberté de mouvement de jour comme de nuit. 75 d’entre eux se sont installés à al-Noura où ils ont rejoint d’autres combattants qui occupent des maisons appartenant aux familles Chamra, Moussa et Ismaïl. Par ailleurs, trois officiers déserteurs vivent au domicile d’un individu opposé au régime de Damas connu sous le nom de «Schtroumpf ». Quant au chef des opérations militaires menées contre les soldats de l’armée régulière à partir du Liban, c’est un haut gradé portant le pseudo d’Abou Janti, qui a pris pour siège la maison Moussa. Ces groupes, selon le rapport, ne communiquent pas en arabe et reçoivent souvent la visite d’individus étrangers à la région, tout comme celle des frères de certains députés libanais ou cadres du Moustaqbal au Akkar.
Le PSP se modernise
Alors que Walid Joumblatt rénove le parti socialiste, certains se demandent s’il ne s’agit pas d’anticiper les informations indiquant que certains ex-cadres financent et entraînent des groupes armés extrémistes pour pousser le leader druze à changer ses options politiques et stratégiques et abandonner son positionnement centriste. Les tentatives de résurrection de la milice «Abou Ibrahim », qui avait joué un rôle de premier plan dans les massacres lors de la guerre de la Montagne en 1983 et qui bénéficie de l’appui du Mossad, inquièteraient Joumblatt. D’autres rumeurs circulent sur des camps d’entraînement militaire dans les profondeurs du Chouf, soutenus par des religieux et des financiers qui prônent le retour des milices pour assurer la protection de la communauté.
L’association des «prédicateurs» ayant approuvé l’amendement du règlement réduisant les prérogatives du chef, Joumblatt entame la modernisation de son parti.
Que se passe-t-il au Golan?
Des militaires craignent les conséquences de la situation au Golan sur la région soumise à la résolution 1701 au Liban-Sud. Avec l’entrée de combattants de l’ASL sur le territoire libanais, des responsables sécuritaires appréhendent, en effet, que des éléments liés à la mouvance al-Qaïda ne se rapprochent de la ligne frontalière internationale entre la Syrie, la Palestine et le Liban en vue de se poster dans l’espace d’action de la Finul. Sachant que les renseignements de l’armée ont empêché plusieurs tentatives menées par des adeptes de ce mouvement. Les sources soulignent que les soldats de l’ASL tentent d’exploiter les conditions du déploiement des unités syriennes à la frontière avec Israël pour attaquer les postes de l’armée régulière à quelques centaines de mètres de l’armée israélienne, comme cela s’est produit la semaine passée sur l’axe des villages de Mashgara-Rouayhaniya. La ligne de repli de ces combattants se situe sur deux axes: vers l’est, à l’intérieur syrien, ou vers les versants ouest du Mont Hermon-Djebel el-Cheikh sur l’axe Beit el-Jenn (Syrie) – Chebaa et les villages du Arkoub (Liban) après avoir traversé un passage montagneux de quelque 16 km à une altitude de 1700 à 2000 mètres, de la zone sous contrôle de la force onusienne de maintien de la paix UNDOF. Les combattants opposés au régime de Damas présents dans la bourgade de Jbata el-Khachab sur le sommet est du Mont Hermon/Djebel el-Cheikh avaient utilisé des armes incendiaires contre les militaires de l’armée régulière, le mois passé.
Saïda, la poudrière
L’accès au Sud est jalonné de risques, selon une source à Saïda qui s’interroge sur l’identité de la partie qui cherche à semer le chaos depuis des mois dans certains de ses quartiers. Pas un jour ne passe sans incidents sécuritaires ou manifestations populaires. Cela sans oublier le fléau écologique que représente l’incinération quotidienne des détritus de la célèbre montagne. Les ruelles de Saïda, ajoute la source, sont transformées en repaires pour dealers et consommateurs de drogues provoquant plus d’une rixe. La violence se serait étendue aux quartiers Zouhour et Natasha Saad après un accrochage sanglant entre habitants et propriétaires de générateurs. Cette anarchie est dangereuse, poursuit la source, parce qu’elle se manifeste surtout autour du sérail et la région de Taamir qui abrite une importante densité de réfugiés palestiniens ainsi que des «émirats» salafistes. Elle est connue pour servir de boîte aux lettres aux adversaires qui échangent des messages politiques et sécuritaires à travers elle. Le cheikh Ahmad el-Assir, crée de la tension dans la ville, ainsi que le camp de Aïn el-Heloué, théâtre permanent de conflits armés.
Ligne de conduite
De retour d’Arabie saoudite où il accompagnait l’ex-président Siniora, le député Nouhad al-Machnouk assure que le royaume wahhabite donne la priorité en matière de politique extérieure à la crise en Syrie. Il affirme que les Saoudiens tiennent à la stabilité du Liban sans vouloir s’immiscer dans le jeu politique libanais. Une ligne diplomatique posée et réfléchie suivie par l’ambassadeur saoudien Ali Awad Assiri.
Visite reportée
Sans raisons apparentes, le Premier ministre Mikati a ajourné la visite officielle programmée en Irak. L’un de ses proches confie que le président du Conseil songe à entreprendre une tournée dans plusieurs pays arabes au début de l’an prochain. Il voudrait mettre à profit les derniers mois de cette année pour répondre aux invitations que lui ont déjà adressées plusieurs pays européens.
Tournée américaine
Le député Boutros Harb effectue une tournée aux Etats-Unis où il a été invité à donner une conférence par les notables de la colonie libanaise. Dans le cadre des préparatifs en vue des prochaines élections, il se rendra ensuite dans plusieurs Etats américains afin d’y rencontrer les ressortissants libanais et les éclairer sur la situation locale et sur les événements qui secouent la Syrie.