A l’occasion de la 10e journée internationale pour l’abolition de la peine de mort, l’ambassade de France, l’Institut des droits de l’homme et l’Ordre des avocats de Beyrouth ont organisé une conférence-débat sur ce thème. Les participants sont arrivés à une même conclusion: la peine capitale doit être abolie.
Cette conférence sur l’abolition de la peine capitale a été animée par le ministre libanais de la Justice, Chakib Cortbaoui, la chef de la délégation de l’Union européenne au Liban, Mme Angelina Eichhorst, Mme Marie-Claude Najem, professeure de droit, M. Pascal Beauvais, avocat et membre de la commission nationale consultative des droits de l’Homme en France, M. Wadih el Asmar, secrétaire général du Comité libanais des droits humains. Dans l’article 3 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, il est clairement énoncé que la peine de mort est la négation même du droit humain le plus fondamental, celui de vivre. Par ailleurs, la condamnation à mort constitue selon l’article 5 de cette même déclaration un traitement cruel et inhumain. Or, certains pays continuent à appliquer cette sentence faisant fi des droits les plus élémentaires de la personne. Les droits de l’homme étant universels, il est important qu’une prise de conscience mondiale se fasse à ce niveau. Le but est donc d’amener les Etats à prendre conscience de la vacuité de la peine de mort. Pour que cette prise de conscience ait lieu, les pays-membres de l’Union européenne mènent une campagne mondiale pour l’abolition universelle de la peine de mort, campagne engagée principalement par le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
L’objectif de la conférence est de contribuer au débat sur l’abolition de la peine de mort au Liban, pratique qualifiée par tous les participants de «cruelle et vaine» puisqu’elle ne contribue en aucune façon au recul des actes criminels. Selon les organisateurs de la rencontre, «cette campagne pour l’abolition de la peine de mort a pour objectif de contribuer au débat sur la question, d’autant plus que l’abolition universelle de la peine capitale est l’un des objectifs essentiels de l’UE. En parallèle, des séances éducatives et de réflexion sur le sujet seront appuyées par l’ambassade de France.»
Les participants ont donc réclamé à l’unanimité une abolition définitive de la peine capitale condamnant haut et fort ce procédé «inhumain et inutile». Ils ont démontré que «la peine de mort n’est pas la justice, mais l’échec de la justice.» Ce n’est donc pas un outil utile à la lutte contre la criminalité.
Rappelons que la peine de mort a été approuvée au Liban depuis la promulgation du code pénal en 1943. L’article 43 C.P. interdit l’exécution dimanche et vendredi et pendant les jours de fêtes nationales ou religieuses. Si la sentence de mort est prononcée à l’encontre d’une femme enceinte, l’exécution est ajournée jusqu’à l’accouchement. Une sentence de mort ne peut être imposée pour des crimes commis par des mineurs-moins de 18 ans- Plusieurs chefs d’Etat dont Charles Helou et Elias Sarkis ont appliqué un moratoire de fait et donc n’ont pas fait exécuter les verdicts, d’autres ont décrété des lois d’amnistie. La dernière exécution remonte à 2004, le Liban ayant adopté depuis un moratoire sur la peine de mort. Depuis l’indépendance jusqu’en 2004, il y a eu 56 exécutions.
Danièle Gergès
Les arguments
Le respect de toute vie humaine, la mort d’un être humain étant une perte irréparable.
La peine de mort n’empêche pas la criminalité.
La peine de mort a un caractère définitif.
Aucun système juridique n’est à l’abri de l’erreur.
La peine de mort constitue une violation des droits internationaux.
Les chiffres
99 Etats ont aboli la peine de mort pour les crimes.
8 Etats ont aboli la peine de mort pour les crimes de droit commun.
33 Etats dont le Liban respectent un moratoire sur les exécutions.
57 Etats appliquent toujours la peine de mort.
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