Magazine Le Mensuel

Nº 2869 du vendredi 2 novembre 2012

Presse étrangère

Les affres de la politique

Revenant principalement sur les conséquences de l’assassinat de Wissam el-Hassan, la presse internationale s’intéresse également au sujet syrien et à une sombre affaire.

Sunday Telegraph
Dans les colonnes du Sunday Telegraph, Nick Meo fait état de débats houleux au sein du Hezbollah quant à la position du parti vis-à-vis de la Syrie.
 Il y a aujourd’hui, au sein du parti de Dieu, différents points de vue; certains disant même que le parti devrait se déclarer en faveur d’un règlement syrien à la crise syrienne, plutôt que de miser sur le maintien de Bachar el-Assad explique une source qui entretient des liens avec la hiérarchie du Hezbollah.
 Certains membres du Hezbollah, notamment des religieux, craignent que le soutien du parti à Assad l’entraîne dans une guerre avec les sunnites en Syrie et au Liban. Ils expliquent qu’il est devenu urgent d’arrêter de soutenir le président syrien afin que le Hezbollah puisse nouer des relations avec ceux qui arriveront au pouvoir. «L’Iran et le Hezbollah sont désormais conscients de cela», précise cette même source.
 Le signe le plus évident de dissidence au sein du Hezbollah est celui de l’annulation d’une convention du parti qui se tient généralement tous les trois ans, et c’est la toute première fois qu’elle est annulée. L’explication officielle qui a été donnée est celle des risques sécuritaires. Mais un politicien chiite d’une importante famille politique assure qu’ils ne sont pas capables de tenir cette convention parce qu’ils ne sont pas d’accord sur la Syrie.

Le Figaro
Cette semaine, Le Figaro publie une interview du leader des Forces libanaises, Samir Geagea. Extraits.
 La machine à tuer s’est remise en marche au Liban et il faut tout faire pour l’arrêter. La réaction du 14 mars a pu être un peu confuse, c’est vrai, avec la marche sur le Sérail et les gens descendus dans les rues qui ont brûlé des pneus. Mais nous avons subi un coup dur avec l’assassinat de Wissam el-Hassan. C’est pourquoi notre réaction a pu être un peu vive. Depuis, nous nous sommes organisés. Nous prévoyons des sit-in et le boycott du gouvernement. Nous n’allons pas laisser les choses revenir en arrière. Nous voulons la démission du gouvernement de Najib Mikati qui, volontairement ou non, sert de couverture à cette machine à tuer et aux forces politiques qui sont derrière, notamment le Hezbollah.
Le régime syrien est plus faible qu’auparavant. Les Syriens ne peuvent plus agir directement au Liban, mais ils continuent de le faire via leurs alliés libanais. Le régime a pris la décision (de l’attentat), elle a été mise en œuvre par ses amis au Liban.
 C’est une erreur de penser que la chute du régime syrien sera la solution à tous les problèmes libanais. Les amis de la Syrie au Liban seront toujours là après la chute de Bachar el-Assad. Même si à présent le projet du Hezbollah est dévoilé, il continue de s’appuyer sur sa base partisane. Ils sont en recul, c’est pour cela qu’ils ont de nouveau recours aux assassinats.

Le Monde
Le Monde s’est intéressé à l’affaire de proxénétisme qui a conduit à la condamnation d’Elie Nahas. Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné Elie Nahas, un Libanais en fuite, à huit ans de prison pour avoir dirigé un réseau de prostitution de luxe sur la Côte d’Azur, qui fournissait des jeunes femmes à des princes arabes et à un fils défunt de Kadhafi. Une condamnation conforme aux réquisitions du procureur Damien Martinelli, qui avait dressé le portrait d’«un businessman de la prostitution».
Les juges ont été au-delà des réquisitions pour un «adjoint de Nahas», Antoine Medawar, qui travaillait parfois pour son propre compte, le condamnant à six ans de prison et 30000 euros d’amende.
 Un troisième Libanais lui aussi en fuite, Charbel Chidiac –un ancien collaborateur d’Elie Nahas devenu son concurrent qui se targuait, pour lancer son propre réseau, de prostituer l’actrice et ancienne miss libanaise, Lamitta Frangié, –a écopé de cinq ans de prison et 20000 euros d’amende.

J. A-R.
 

Politis
L’injustice de l’Occident
La tragédie proche-orientale, c’est le titre d’un éditorial publié dans l’hebdomadaire français Politis. Dans cette région du monde, il se trouve que tout est faussé par l’existence d’un autre conflit qui symbolise l’injustice de l’Occident à l’encontre du monde arabe. Depuis quarante-cinq ans, les gouvernements israéliens ruinent méthodiquement jusqu’à l’hypothèse d’une cohabitation juste entre les deux peuples, palestinien et israélien. Cela, au mépris de toutes les conventions internationales et avec la complicité active des grandes puissances.

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