De passage au Liban, le président de la Bibliothèque nationale de France (BNF), Bruno Racine, veut soutenir le projet de renaissance de la Bibliothèque nationale et invite les bibliothèques libanaises à adhérer au réseau francophone numérique des bibliothèques nationales et patrimoniales. Magazine l’a rencontré.
Quel est le but de votre visite au Liban?
Ma visite a pour but de comprendre et de connaître le projet de renaissance de la Bibliothèque nationale et, au besoin, de soutenir et d’aider à la réalisation de ce projet, en plus de visiter d’autres bibliothèques libanaises pour développer des échanges professionnels et des relations de rapprochement. Car, comme vous le savez, le Liban compte énormément dans le cœur des Français. L’autre aspect, c’est d’inviter le Liban à participer au réseau francophone numérique, constitué par l’ensemble des bibliothèques nationales de la francophonie, puisqu’en ce moment, aucune bibliothèque libanaise n’y participe. Notre objectif est de faire participer les bibliothèques libanaises qui ont une collection francophone à ce réseau et en particulier en ce qui concerne la presse francophone.
S’agit-il uniquement de bibliothèques nationales?
Pas nécessairement. Ce sont des bibliothèques nationales et patrimoniales. Dernièrement, nous avons eu la participation de la Bibliothèque d’Alexandrie, membre très actif de notre réseau. La Bibliothèque d’Haïti ou celle du Sénégal qui ont adhéré au réseau ne sont pas non plus des bibliothèques nationales.
Comment s’est déroulée votre visite jusqu’à présent?
J’ai eu l’occasion de rencontrer les responsables et de visiter le nouveau chantier de la Bibliothèque nationale à Sanayeh, un projet très prometteur. Le bâtiment historique a beaucoup de charme. J’ai visité également le site provisoire dans la zone franche du port de Beyrouth, où j’ai constaté l’enthousiasme et le dynamisme de l’équipe en charge. J’ai aussi visité la Bibliothèque orientale et je compte visiter bien d’autres bibliothèques libanaises comme celle de l’Université américaine de Beyrouth.
Quelle est la mission du réseau francophone numérique?
Le réseau francophone numérique travaille en partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie (Oif). C’est un réseau de solidarité entre les institutions documentaires de la francophonie. C’est un réseau d’aide à la formation à la numérisation. Il a pour mission de réunir les grandes institutions documentaires de la francophonie développant des projets de numérisation patrimoniale. Le réseau contribue à la préservation et à la diffusion des richesses patrimoniales auprès d’un large public et assure un transfert de savoir-faire auprès d’un nombre croissant d’institutions documentaires de la francophonie. Les bibliothèques nationales des pays francophones comme entre autres, la Belgique, le Canada, la France, le Luxembourg, la Suisse ou le Québec mais également l’Alexandrie font partie du réseau qui veut élargir son champ d’action à toutes les bibliothèques patrimoniales de la francophonie désirant y adhérer.
Quelle est l’importance de la numérisation dans les bibliothèques?
Il s’agit d’assurer sur Internet une présence importante et organisée. Les bibliothèques numériques mettent gratuitement des ressources documentaires de grande importance accessibles à distance via Internet. Le numérique a apporté beaucoup de changement. Il donne aux bibliothèques la possibilité d’atteindre des lecteurs à distance et ce, partout dans le monde. Il y a aussi la conversion du patrimoine ancien au numérique et cela demande beaucoup de temps. Les livres, les revues scientifiques et les documents sont consultés en ligne et même nous archivons les sites web les plus intéressants.
Propos recueillis par NADA JUREIDINI
Bruno Racine en bref
A la tête de la BNF, Bruno Racine a été reconduit dans ses fonctions de président de la Bibliothèque nationale de France pour un second mandat. Il s’est surtout occupé du dossier de la numérisation des ouvrages de la Bibliothèque nationale de France par Google. Il a également publié Google et le nouveau monde.