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Nº 2870 du vendredi 9 novembre 2012

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Santé

Les infections nosocomiales. L’hygiène, pour une meilleure prévention

Faire profiter l’ensemble du corps soignant des nouveautés en hygiène hospitalière et améliorer la qualité des soins des patients. C’est la mission du 14e congrès annuel du Comité de lutte contre les infections nosocomiales, tenu dernièrement à l’Hôtel-Dieu de France.

Les infections nosocomiales sont des infections acquises lors de soins de santé. Elles sont assez fréquentes et touchent gravement les malades hospitalisés. Selon les données, 5 à 10% des malades hospitalisés contractent une infection nosocomiale lors de leur séjour à l’hôpital. Le 14e congrès du Comité de lutte contre les infections nosocomiales était une occasion pour les intervenants de présenter des études menées par les scientifiques et de réfléchir sur les moyens permettant de mieux contrôler les infections nosocomiales. Les résultats d’une étude menée sur la prévalence des bactéries multirésistantes (BMR) en communauté, et dont l’objectif est de déterminer les facteurs de risque de résistance chez les patients porteurs de bactéries multirésistantes, montrent l’apparente présence de BMR dans la communauté libanaise et la présence de facteurs de risque, tels que l’antibiothérapie récente, l’âge du patient supérieur à 65 ans et vraisemblablement l’hospitalisation préalable.
Selon le Dr Jacques Choucair, président du Comité scientifique de lutte contre les infections nosocomiales, l’une des causes essentielles de la sélection et de l’apparition des BMR est indéniablement la prescription et l’utilisation anarchique des antibiotiques en milieu hospitalier, dans l’agriculture, en milieu vétérinaire mais surtout en communauté. Pour limiter l’émergence et la diffusion de BMR, il est important d’organiser et de réglementer la délivrance et l’utilisation judicieuse des antibiotiques. La solution serait selon lui, d’appliquer la loi sinon, d’informer les livreurs et les prescripteurs d’antibiotiques sur l’état actuel des résistances bactériennes et les dangers réels sur la communauté de l’utilisation anarchique des antibiotiques et même de sanctionner les non-conformateurs.

Du bon usage des gants
Pour Soha Abdel-Malak, secrétaire du comité et experte en hygiène, les gants sont les équipements de protection les plus utilisés par les soignants. Cet équipement barrière réduit le risque de transmission ou d’acquisition des micro-organismes par les mains des soignants de 70 à 80%. Les gants protègent les mains du personnel de santé de la flore des patients et des liquides biologiques et permettent de réduire le risque de contamination suite à un accident avec un objet piquant ou tranchant. Un acte d’hygiène des mains est indispensable après le retrait des gants, les mains du soignant pouvant être contaminées par les germes du patient. Le Dr Abdel-Malak insiste que la désinfection des gants avec de l’alcool est inefficace et dissout le matériau du gant. En pratique, le port de gants n’est pas conforme aux normes. Un mésusage des gants est observé à différents niveaux. Une non-conformité aux indications et une utilisation excessive et abusive, sans oublier l’absence de l’hygiène des mains après le retrait des gants. L’usage inapproprié des gants constitue un risque majeur de transmission de germes et peut avoir un impact, aussi bien sur la sécurité du patient que sur celle des soignants. D’où l’importance de mettre en place des actions d’amélioration pour assurer une sécurité optimale des patients et du personnel soignant.

NADA JUREIDINI

 

La tuberculose professionnelle
La transmission nosocomiale de la tuberculose représente un risque majeur. En France, des précautions respiratoires adaptées à la tuberculose ont été énoncées. Mais les occasions de contamination du personnel et des patients sont fréquentes autour de cas de tuberculose respiratoire contagieuse, en particulier dans les services qui accueillent des malades atteints de tuberculose. Le Pr Elisabeth Bouvet note l’importance de diffuser largement les recommandations de protection respiratoire auprès des personnels et de mettre en œuvre les mesures d’isolement respiratoire des patients suspects ou atteints de tuberculose pulmonaire.
 


 

Lancement de Mellitus
Pour défendre les droits des diabétiques

Les personnes atteintes de diabète ont des droits sociaux et médicaux. Défendre et protéger les droits des patients diabétiques est l’objectif de l’association Mellitus lancée récemment au Liban par des patients diabétiques dans le cadre d’un programme intitulé Mon histoire avec le diabète, parrainé par Sanofi.

Le lancement de l’association était une occasion de soulever les problèmes auxquels sont confrontés les patients diabétiques dans leur vie quotidienne. Plusieurs patients, faute de moyens, n’ont aucune assurance médicale. Ils font l’objet de discriminations et leur maladie est mal contrôlée. D’où la nécessité de défendre les droits fondamentaux sociaux et médicaux des personnes vivant avec le diabète. Gretta Tawil, avocate et militante au sein de l’association Mellitus qu’elle a créée dans cet objectif, explique que les personnes diabétiques se battent au quotidien pour leur droit d’être considérées comme des personnes «normales» et qu’elles ont des problèmes avec leur direction ou leur employeur dans le cas d’absentéisme. Le diabète est une maladie chronique qui nécessite des traitements coûteux. Les diabétiques doivent être accompagnés et guidés dans la prise en charge de leur maladie d’autant plus que les personnes atteintes de diabète risquent des complications graves si la maladie n’est pas gérée adéquatement. Selon Gretta Tawil, de nombreux diabétiques négligent en effet leur traitement et sont mal informés sur le diabète. Le but de l’association Mellitus est de promouvoir et d’activer des projets juridiques qui soutiennent le malade atteint de diabète au Liban et assurent l’harmonie sur les plans de la vie quotidienne, l’alimentation, la santé et le traitement. «Nous lançons aujourd’hui, dans le cadre des activités de l’association, le projet de la carte médicale dédiée au malade atteint de diabète que j’ai soumis et dont j’ai entamé le développement à travers le programme Mon histoire avec le diabète entrepris par Sanofi», explique-t-elle. Ce projet d’assistance médicale aux personnes diabétiques vise à renforcer leurs droits et leur accès à des soins complets durant toutes les étapes de leur traitement en commençant par le suivi médical, le droit au traitement adéquat, l’orientation et l’avis médical, ainsi que leur droit à l’hospitalisation. Des aspects qui limitent l’accroissement des complications en cas de négligence, comme tel est le cas actuellement.

Des défis au quotidien
Membre actif au sein de l’association, Vicky Metni, atteinte elle-même de diabète, a attiré l’attention sur le fait qu’un bon nombre de personnes atteintes de diabète ont vécu avec la maladie et ont lutté de longues années pour s’y adapter au quotidien. «Cette association représente une opportunité pour nous et veillera à ce que nos besoins soient assurés et que les défis du quotidien auxquels nous faisons face soient poursuivis pour que nous puissions mener une meilleure qualité de vie avec le diabète», dit-elle. Il s’agit également de lutter contre les idées préconçues et la discrimination dont elle a elle-même souffert au cours de sa vie scolaire, universitaire ou professionnelle. «Les directeurs des écoles ou les employeurs ne comprennent pas que nous avons des besoins spéciaux liés à notre maladie. Nous pouvons par exemple avoir un problème de santé ou un malaise au cours de notre travail, qui doit être pris en considération. Or, la majorité des personnes ne comprennent pas la nature de notre maladie et sont mal informées sur le diabète et ses conséquences. Il faut que nous soyons acceptés en tant que personnes productives mais différentes», précise-t-elle. Pour Vicky Metni, il est important également que les patients diabétiques soient bien informés sur le diabète pour apprendre à bien gérer leur maladie. D’où l’idée de lancer un site web interactif qui permettra aux personnes atteintes de diabète et particulièrement aux enfants diabétiques de profiter des conseils et de retrouver toutes les informations relatives à cette maladie.

 

NADA JUREIDINI

 


Soutien aux diabétiques
Parrainé par Sanofi depuis 2010, le programme Mon histoire avec le diabète a pour but de sensibiliser le public au diabète et d’apporter le soutien qu’il faut au malade par l’implication des malades du diabète et le partage de leur expérience personnelle.

 

 

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