Magazine Le Mensuel

Nº 2871 du vendredi 16 novembre 2012

Festival

Liban Jazz invite Piers Faccini. «Du folk éclectique de partout et nulle part»

Fidèle à son esprit d’ouverture, Liban Jazz, sous l’instigation de son fondateur Karim Ghattas, invite le public libanais à découvrir la musique du Britannique Piers Faccini, le 25 novembre, au Music Hall. Une découverte hypnotique.

Karim Ghattas nous l’avait annoncé dès février. La 9e édition de Liban Jazz est spéciale de bout en bout, avec une programmation plus ouverte qui ose les mélanges et les rencontres.
Après des effluves de reggae avec The Wailers, après la rencontre entre le saxophoniste Stefano Di Battista et le trompettiste Paolo Fresu, après la trompette d’Erik Truffaz qui a vibré avec la voix de Hamed Sinno de Mashrou3 Leila, après Dhafer Youssef Quintette qui a regroupé Nils Petter Molvaer et Eivind Aarset, voici le cinquième concert: Piers Faccini, auteur-compositeur-interprète britannique qui gagne à être connu, reconnu, célébré par le public libanais.
Dès que vous écoutez sa musique, c’est le coup de cœur immédiat. C’est qu’il arrive à joindre l’envie de sourire et les bleus de l’âme. Des contraires qu’il concilie, en toute simplicité, comme il l’explique à Magazine, à quelques jours de sa venue au Liban: «C’est comme peindre un tableau, pourquoi je me priverais d’une couleur sombre ou mélancolique? Je pars du principe que dans la musique, comme dans la vie, tout est dans le contraste». Faccini n’est pas seulement musicien, il est également peintre. Un art qu’il a peut-être délaissé ces derniers temps au profit de la musique, mais qu’il n’a pas arrêté, puisqu’il prépare «lentement une expo». Sur son site officiel, www.piersfaccini.com, l’artiste donne à voir quelques-unes de ses œuvres, expliquant certains aspects du processus de création, partageant ses sensations, ses perceptions. Que ce soit sur son site ou sur sa page Facebook, il semble établir un lien direct avec ses interlocuteurs virtuels: là, il leur fait découvrir une chanson qui l’hypnotise; là, il poste une photo saisie au vol lors de ses déplacements en tournée… Un véritable dialogue amical, un échange. «C’est enrichissant pour tout le monde. Etre proche des gens qui vous écoutent ou regardent votre travail est primordial… et tellement naturel aujourd’hui. Il suffit de quelques clics».
Et en quelques clics, vous pénétrez dans l’univers de cet artiste aux multiples talents. Influencé par le folk britannique, la musique ouest africaine, issue du Mali en particulier, et le blues du Mississippi, la musique de Faccini a évolué au fil de ses albums: Leave non trace (2004), Tearing sky (2006), Two grains of sand (2009), jusqu’à My wilderness, un album qu’il décrit comme «éclectique inspiré de folk de partout et nulle part». C’est ce dernier opus essentiellement qu’il invitera le public libanais à partager avec lui, le 25 du mois. «Je présente un show autour de l’album My wilderness, dit-il, mais je combine avec des chansons d’autres albums précédents. J’essaie de construire le concert comme un voyage à travers différents paysages». Sur la scène du Music Hall, il sera accompagné de la violoncelliste Dom la Nena et du batteur Simone Prattico. «Et puis il y aura Hamed, le chanteur de Mashrou’Leila que je suis heureux d’inviter sur trois titres qu’on a travaillés ensemble quand le groupe était à Paris», pour un concert à La Cigale.
En attendant le lever de rideau du Music Hall, le 25 novembre, l’artiste et ses musiciens se préparent en coulisses, pour présenter à chaque fois un concert différent, qui ne ressemble jamais à un autre. Entre préparation, innovation et spontanéité, Piers Faccini, comme il l’affirme, s’inspire beaucoup de l’espace, le théâtre ou club ce soir-là, en sentant l’énergie du lieu et en se disant qu’il doit «être toujours prêt et flexible à (se) confronter et à absorber l’inconnu». A-t-il des expectatives quant à ce concert? «J’essaie de ne pas avoir d’attentes en général, histoire d’avoir de bonnes surprises…».
Alors le rendez-vous est fixé, le dimanche 25 novembre, à 21h, au Music Hall, pour un concert taillé sur mesure.

Nayla Rached
 

Billets en vente au Virgin: (01) 999666.

Related

Festival al-Bustan. La 24e édition célèbre les «Reines et impératrices de l’Orient»

Sayf Ballouneh. 2012 Un été de rêves!

Le rock enflammé de One Republic. Et le public s’éclate

Laisser un commentaire


The reCAPTCHA verification period has expired. Please reload the page.