Ben-Eliazar fait son mea culpa
L’ancien ministre israélien de la Sécurité intérieure, Benjamin Ben-Eliazar, a sévèrement critiqué l’Etat hébreu. Il a déclaré que le leader du Hamas assassiné par l’armée israélienne à Gaza, Ahmad al-Jaabari, était «un homme, un vrai». L’ancien dirigeant du parti travailliste a ajouté dans un entretien télévisé que les anciens Premiers ministres Ariel Sharon et Yitzhak Rabin étaient des assassins, car ils avaient ordonné la liquidation de plusieurs personnalités palestiniennes. Ces propos ne sont pas tombés dans des oreilles de sourds. La classe politique israélienne s’est déchaînée contre l’ancien ministre, l’accusant de trahison. Certains sont allés même jusqu’à demander qu’il soit jugé et arrêté. Israël, une oasis de liberté au Moyen-Orient. Pas vraiment.
Azobeir Ahmad Hassan vient d’être élu secrétaire général du mouvement islamiste soudanais qui partage le pouvoir avec le président Omar Hassan el-Bachir. Actuel ministre des Finances, l’heureux élu est respecté par la rue soudanaise qui voit en lui un successeur potentiel au président actuel, très malade, au cas où l’armée préférerait voir un civil prendre les rênes du pouvoir, après 25 ans de règne militaire, direct ou déguisé. Dès son élection, Azobeir Ahmad Hassan a assuré qu’il avait à cœur les demandes de réformes exprimées par les Soudanais lors du Printemps arabe. Feuilleton à suivre.
Mohammad Ould Abdel-Aziz le président mauritanien qui vient de passer un mois dans un hôpital parisien, est enfin de retour dans son pays. Ce développement avait suscité de nombreuses questions et poussé les forces d’opposition à demander que le pays soit libéré du général qui avait pris le pouvoir lors d’un coup d’Etat. Mais à leur grande surprise, durant son absence, ce ne sont pas le gouvernement ni l’armée qui ont exercé le vrai pouvoir, mais le fils du président, Bedr, arrêté l’année dernière pour avoir tiré, alors qu’il était en état d’ivresse, sur sa copine marocaine. Ce népotisme a choqué vu que le fils qui passe le plus grand de son temps dans les boîtes de nuit et les casinos, n’a pas vraiment les qualités requises pour diriger un pays, sans oublier le fait qu’il n’occupe aucune fonction publique constitutionnelle.
Khamenei sauve la face de Nejad
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, dont le mandat prend fin en juin prochain, a été secouru au dernier moment par le guide suprême de la révolution, Ali Khamenei, qui a recommandé au Parlement de cesser de contrarier son ancien protégé. Les députés avaient, en effet, souhaité interpeler le président sur la situation économique catastrophique dans le pays. Ils avaient même menacé de le sanctionner sévèrement s’il s’avère être responsable. Mais cette ultime humiliation n’aura pas lieu puisque le guide suprême veut que les derniers mois de la présidence d’Ahmadinejad s’écoulent paisiblement. Il considère qu’au moment où son pays subit d’énormes pressions internationales et pourrait faire face à une frappe militaire israélienne, le moment n’est pas aux querelles internes.
En pointillé…
Les rebelles syriens qui ont réussi, après de longs mois de combats, à contrôler certaines régions du pays, notamment les zones frontalières avec la Turquie et l’Irak, ont surpris tout le monde en annonçant la formation d’un organe de surveillance et de renseignement. Or, le peuple syrien s’était soulevé en mars 2011 justement contre ce même appareil de répression du régime Assad.
Vu les nombreuses exactions commises par les deux camps, les observateurs craignent que ce nouvel organe ne serve à torturer et à exécuter les proches du régime ou même les rebelles soupçonnés de collaborer avec le camp Assad. Officiellement, l’Armée syrienne libre a assuré n’avoir aucun lien avec cette déclaration. On ne sait d’ailleurs pas clairement qui, au juste, commande cette nouvelle unité. Néanmoins, plusieurs analystes assurent que ce seraient des éléments jihadistes qui auraient eu cette idée géniale!
L’Egypte a un vrai vice-président
Depuis sa nomination au poste de vice-président de la République arabe égyptienne, Mahmoud Makki est resté très discret. Cet ancien juge, respecté de la classe politique égyptienne de tout bord, n’a cependant jamais été considéré par le président Morsi comme son numéro deux. Makki, qui n’est pas membre de l’organisation des Frères musulmans, a vu les collaborateurs du président parcourir le pays et le monde arabe en missions spéciales, alors qu’il restait seul dans son bureau. Il a alors décidé de présenter sa démission. Celle-ci fut aussitôt rejetée par Morsi qui a assuré qu’au cours des semaines à venir, son vice-président sera associé à toutes les principales décisions. Difficile à croire puisque les Ikhwans ne font confiance à personne, même pas au vice-président! Entre-temps et pour la première fois, l’ancien juge a représenté Morsi au sommet islamique organisé au Pakistan. Maigre reconnaissance.
Adib se moque de Morsi
Le célèbre journaliste égyptien, Amro Adib, connu pour avoir été proche du régime de Hosni Moubarak, n’est pas apprécié par les Frères musulmans, surtout après ses attaques répétées contre le président Mohammad Morsi. Dernier épisode en date, Adib a qualifié Morsi en direct à l’antenne d’être un «président nul». Furieux, les Ikhwans ont demandé au procureur général de poursuivre en justice le journaliste pour insultes au président de la République. Amro Adib, nullement intimidé, a réitéré à l’antenne que «l’Egypte était un pays qui ne sera jamais contrôlé par les Frères musulmans car l’histoire du peuple égyptien est très riche». Entre-temps, des anonymes ont menacé de se venger du journaliste, lui conseillant d’être prudent dans ses déplacements. Des menaces à prendre au sérieux, les islamistes ne tolérant guère d’être critiqués de cette façon.
Oçalan, maître de son terrain
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a brisé un nouveau tabou en ordonnant aux services de renseignements d’engager un dialogue avec le leader kurde Abdallah Oçalan détenu dans l’îlot d’Imrali afin de mettre terme à la grève de la faim entamée par des dizaines d’activistes kurdes emprisonnés par le régime islamiste en place. A la surprise générale, le leader kurde a donné ordre à ses partisans de mettre fin à leur mouvement. C’est chose faite. Or, il y a peu de temps encore, Oçalan était considéré comme l’ennemi public numéro un en Turquie et il était très difficile pour le pouvoir à Ankara d’engager des pourparlers avec lui. Mais rien ne fait peur à Erdogan, qui se permet tout, vu son importante cote de popularité. Reste que ces pourparlers ont révolté les activistes kurdes sur le terrain qui ne comprennent pas pourquoi leur chef historique a accepté de négocier avec leur ennemi juré.
Amman dit non à Téhéran
Le régime jordanien tremble depuis plusieurs semaines, après la décision du Premier ministre de hausser le prix de l’essence et du carburant. Pendant que le roi Abdallah tente à tout prix de solliciter une aide financière d’urgence des pays du Golfe, la République islamique offre de venir en aide au royaume hachémite. L’ambassadeur d’Iran à Amman, Moustafa Zadeh, a proposé de fournir au royaume gratuitement du pétrole pour une période de trente ans. Selon lui, son pays souhaite aider le régime jordanien à surmonter ses difficultés actuelles. Mais la réponse du gouvernement de Amman a été rapide et sans équivoque: non merci. Dans le bras de fer qui oppose Téhéran aux pays du Golfe, les Jordaniens ont clairement annoncé la couleur de leur soutien politique.
Un espion à Khartoum
Le régime d’Omar Hassan el-Bachir, très critiqué depuis l’attaque israélienne contre l’usine de fabrication d’armes à Khartoum, a décidé de répliquer. Il prétend avoir arrêté des espions qui travaillaient pour le compte du Mossad. Selon des sources soudanaises, plusieurs personnalités civiles et militaires ont été arrêtées pour avoir été impliquées dans des activités de sabotage. L’armée, qui a procédé à ces vagues d’arrestations, a insisté pour que l’opération soit organisée en grande pompe. Des chars ont été déployés à l’intérieur même de Khartoum durant toute la nuit. Treize personnes sont donc arrêtées, dont des généraux, considérés depuis les 23 dernières années, comme des piliers essentiels du régime. Des sources à Khartoum affirment que les accusations de complot n’ont aucune valeur et que la vraie raison de l’arrestation de ces généraux à la retraite était leurs critiques du président Bachir. En effet, ces derniers avaient révélé à la presse que le président était très malade et qu’un accord était nécessaire pour nommer son successeur.
60 milliards de dollars d’aide financière devraient être accordés à la Syrie après la chute du régime de Bachar el-Assad. C’est du moins ce qu’affirme Georges Sabra, chef du Conseil national syrien, qui note que les infrastructures du pays étaient complètement détruites et qu’il fallait les reconstruire. Selon Sabra, au cas où cette aide n’est pas accordée d’urgence au gouvernement qui devrait voir le jour, l’économie syrienne ne pourra pas se relever, et des agents baassistes pourraient reprendre le pouvoir. Les Nations unies notent que plus de deux millions et demi d’appartements ont été détruits ou endommagés dans les combats entre opposants et loyalistes et que la totalité des usines syriennes étaient en arrêt ou détruites. Vu la situation actuelle et la possibilité de voir le conflit traîner tout au long de 2013, le chiffre avancé par Sabra devra sûrement être révisé à la hausse.
30 millions de dollars devraient être payés par Mohammad al-Dahabi, ancien directeur des services de renseignements jordaniens. Le général devra rembourser cette somme au Trésor public suite à sa condamnation judiciaire. Il est impliqué dans des affaires douteuses de pot-de-vin et de corruption. Dahabi, qui avait dirigé le tout puissant appareil de répression de 2005 à 2008 et qui avait eu un rôle primordial sur la scène politique, aurait vendu des passeports pour des montants exorbitants et facilité le trafic d’énormes sommes d’argent de l’Irak vers la Jordanie. Ce n’est pas tout. Le général à la retraite passera les prochaines treize années derrière les barreaux. Des observateurs à Amman ont remarqué qu’il a payé très cher la situation politique tendue en Jordanie et que le palais royal voulait faire de lui un exemple espérant ainsi calmer la colère de la rue.