Fournir des statistiques sanitaires et montrer l’évolution des données disponibles au Liban. Tel est l’objectif du Recueil national des statistiques sanitaires publié par l’Institut de Gestion de la santé et de la Protection sociale (IGSPS) de l’Université Saint-Joseph en collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le ministère de la Santé publique.
Le Recueil des statistiques sanitaires est fondé sur les lignes directrices de l’OMS pour la communication des indicateurs. Il fournit des informations sur l’ensemble des composantes du système de la santé. Les auteurs du recueil notent que les données existent et sont assez développées au niveau de certaines thématiques. Mais ce qui rend la tâche difficile, c’est que ces données, limitées sur le plan national, sont éparpillées et difficiles d’accès, voire même incomplètes et parfois contradictoires ne permettant pas d’avoir une vue d’ensemble du secteur. Le manque de coordination entre les différents acteurs pour l’obtention de résultats tangibles et concrets, était également un problème à surmonter. Pour entreprendre ce travail minutieux, des outils ont été développés pour collecter les données et les analyser. Il fallait par la suite valider et confirmer les données avant leur mise en forme finale qui a été approuvée par l’OMS et le ministère de la Santé publique. Ce recueil, qui en est à sa deuxième édition, comprend de nouvelles thématiques et présente la situation sanitaire du pays, mais aussi les indicateurs de l’état de santé, tels la mortalité, la morbidité, les comportements à risque, l’état de santé de plusieurs catégories de la population, mais également les indicateurs du système de santé qui portent sur les infrastructures, la main-d’œuvre, les programmes de santé nationaux et le financement. Le recueil propose enfin des axes d’interventions pour consolider les statistiques sanitaires dans le pays. «Notre réel souhait est d’améliorer et d’institutionnaliser dans un avenir proche, cette collecte de données et d’indicateurs pour qu’elle puisse contribuer au développement des structures de surveillance sanitaire, apporter un soutien technique aux actions nationales et servir d’outil à la décision dans les politiques de santé publique», note le directeur de l’IGSPS, le Dr Walid el-Khoury.
NADA JUREIDINI
Trois questions au Dr Michèle Asmar, coordinatrice du MBAIP-management de la santé à l’USJ
Quelles sont les vraies cibles de ce recueil?
Ce recueil se veut un outil de travail et d’aide à la décision. Il revêt donc un caractère de grande importance pour les planificateurs, les décideurs, les gestionnaires, les médias, les étudiants et toute personne ou institution œuvrant dans le secteur de la santé localement ou régionalement. Nous travaillons sur cette 2e édition depuis quatre ans. Le travail de recensement, de collecte, de compilation, d’analyse, de validation et de mise en forme est un processus très long et fastidieux. Le souci principal étant de présenter des données fiables et valides.
Quelle est son importance?
Il s’agit d’une base de données utile à toutes les personnes intéressées par le secteur de la santé qui sera mise en ligne gratuitement à la disposition du public. Ce recueil donne des repères nationaux de l’état de santé de la population et facilite leur dissémination. Il permet par ailleurs de relever les manques et les points à renforcer, l’objectif étant de permettre aux acteurs une meilleure prise de décision. Le recueil confirme l’existence de données multiples au Liban et le besoin de mettre en place un mécanisme permettant de rassembler, synthétiser et diffuser ces informations.
Quelles sont les difficultés rencontrées au cours de votre travail?
Au niveau des statistiques, elles sont limitées sur le plan national, éparpillées, souvent incomplètes et pas facilement accessibles parce que la diffusion est limitée. Elles sont de plus, contradictoires, difficilement comparables et ne sont pas mises à jour. Au niveau de la démarche, c’est le temps requis pour faire les contacts et les négociations afin d’aboutir au consentement de publier les données, ainsi que pour clarifier les méthodologies utilisées (collecte, analyse) et le temps de réponse entre la mise en forme et la validation des données.
Propos recueillis par N.J.