Magazine Le Mensuel

Nº 2876 du vendredi 21 décembre 2012

3 questions à...

Trois questions à Rachad Salamé, avocat du gouvernement syrien

Pourquoi avoir accepté de porter plainte contre le député Okab Sakr, au nom du gouvernement syrien?
Je suis un avocat connu pour être spécialisé dans le pénal. Depuis 1964, je suis toujours présent dans les grandes affaires. C’est à ce titre que le gouvernement syrien m’a confié ce procès.

Mais c’est un procès très délicat et à fort relent politique…
Je suis hors des courants politiques. Je n’exerce pas mon métier au gré de la politique. J’ai mes convictions personnelles, mais je ne fais partie d’aucun courant. J’ai accepté cette mission juste parce que lorsque l’on prête serment, on s’engage à apporter l’aide juridique à quiconque la demande si elle ne va pas à l’encontre de la conscience professionnelle et nationale.

Sur quoi sera basé ce procès? Y aura-t-il d’autres personnes impliquées?
M. Sakr est accusé d’aide à la rébellion. La plainte est basée sur des enregistrements attribués à Sakr, dans lesquels ce dernier annonce à un porte-parole de l’Armée syrienne libre qu’il compte lui livrer des armes. Je passerai en revue ces enregistrements, les interviews du député Sakr et la teneur de sa conférence de presse, pour bâtir une plaidoirie solide. Quand j’accepte un procès, je me dois de fournir tous les éléments qui le renforcent. Quant à savoir si d’autres personnes seront impliquées, la plainte est actuellement déposée contre Sakr mais, comme dans toute plainte, toute personne impliquée fera d’office l’objet des mêmes poursuites.

Arlette Kassas

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