Magazine Le Mensuel

Nº 2877 du vendredi 28 décembre 2012

DOSSIERS

Banque privée. De nouveaux produits qui font leur chemin


Bien placer son argent de manière à le bonifier et à le faire fructifier au fil des années n’est pas chose aisée. Il faut s’y connaître et dans la plupart des cas, recourir aux services des professionnels de la banque privée. Il existe aussi, hors des placements classiques, d’autres options à connaître, selon ses centres d’intérêt. Explications avec des produits financiers hors du commun, proposés dans d’autres pays.

Avec la crise, la plupart des investisseurs, ou en tout cas des grosses fortunes, songent de plus en plus à diversifier leur portefeuille. Une manière de ne pas mettre tous les œufs dans le même panier et d’éviter trop de casse en cas de crise, comme lors de celle de 2008. C’est d’ailleurs le discours que tiennent la plupart des banques privées de la place, qui conseillent désormais à leur clientèle de diversifier leurs placements au maximum, afin d’éviter les mauvaises surprises. De la même manière, il est important de s’en remettre à de vrais professionnels qui suivent les marchés heure après heure, jour après jour, afin de guetter les opportunités. D’autant que les produits d’investissement et placement sont de plus en plus complexes et, de fait, plus difficiles à comprendre pour le particulier.
Hormis les produits classiques obligataires, en action, dans l’immobilier ou autre, il existe aussi, surtout à l’étranger, d’autres produits de placement qui font leur chemin. Au Liban, certains groupes proposent déjà d’investir dans le 7e art ou encore dans l’hôtellerie de bien-être.

Placements dans le vin
En France par exemple, le vin est devenu aussi un produit de placement. Un investissement qui permet d’associer plaisir et perspective de plus-value, mais qui peut aussi s’avérer risqué. Des fonds et des produits financiers s’appuyant sur de grands crus très prestigieux ne cessent de se multiplier. Par exemple, il existe des caves «clés en main» pouvant être gérées à distance, ou encore des fonds communs de placement investis dans le vin. Une enquête du journal Le Figaro note d’ailleurs à ce sujet qu’un «fonds d’investissement spécialisé Nobles crus, installé au Luxembourg, est parvenu à drainer en moins de cinq ans près de 110 millions d’euros d’actifs».
Seul hic pour ce type de placement, la difficulté d’évaluer le vrai prix d’une cave. Les grands crus figurant dans le fonds sont-ils évalués à leur juste mesure ou bien surévalués du fait du marché?
D’autant que si l’on se réfère à l’expérience britannique, plus ancienne en la matière sur les cours des vins, les faillites frauduleuses dans ce domaine sont légion et nombre d’investisseurs ont perdu des dizaines de millions d’euros. Attention donc à bien vérifier ce type de placement, même s’il semble très attractif.

Le marché de l’art
On peut choisir aussi d’investir dans le marché de l’art. Une manière de diversifier son patrimoine qui séduit de plus en plus les investisseurs et les particuliers. Pour différentes raisons. Certains sont déçus des placements traditionnels et séduits par la fiscalité préservée des œuvres d’art en vigueur dans plusieurs pays. Des raisons d’affect entrent aussi en compte, avec l’amour que l’on peut porter à une œuvre d’art. C’est le cas notamment pour les collectionneurs qui investissent donc dans ce secteur par goût.
Ces personnes-là font preuve généralement d’exigence et de connaissance aiguë dans la matière. Car on ne peut pas s’intéresser au marché de l’art à moitié. Il faut parcourir les foires de l’art, voir des expositions, fréquenter les salles d’enchères et suivre les évolutions et les cotes de tel ou tel artiste.
Il faut savoir que dans le domaine de l’art, les ventes new-yorkaises du mois de novembre font office de baromètre du marché. Mais investir dans l’art signifie surtout avoir une attirance pour les artistes et suivre leur évolution sur le marché. Il faut avant tout se former l’œil et se cultiver avant de se lancer. La photographie, parent pauvre du marché à une époque, commence à trouver son public et à devenir elle aussi un placement intéressant.
Mais attention, tous les investisseurs doivent bien garder en tête qu’il n’existe pas, quel que soit le domaine dans lequel on place son argent, de rendement élevé sans risque élevé. D’où l’intérêt de bien se renseigner sur les placements qu’on effectue, sous peine de mauvaise surprise. Prudence est mère de sûreté… 

Jenny Saleh

 

La finance comportementale
Qu’est-ce donc que la finance comportementale? Une nouvelle philosophie? Pas du tout, il s’agit là de permettre aux investisseurs d’identifier et de déjouer leurs travers inconscients. Autrement dit, de connaître ses limites et par exemple, sa tolérance au risque. Car l’investisseur n’est pas qu’un être de raison, mais fonctionne aussi selon son cœur.
La finance comportementale permet de rappeler que les comportements des investisseurs ne sont pas forcément rationnels. Chaque façon de traiter l’information est affectée par une multitude de biais cognitifs, émotionnels et sociaux. En clair, la personnalité de chacun, mais aussi son entourage, influent forcément sur sa manière d’investir et sur sa prise de décision.
Pour bien investir, il faut se connaître. Et donc, connaître ses points forts et ses points faibles. Certaines personnes, par exemple, ne retiendront que les informations validant ce qu’ils pensaient déjà. D’autres ne s’intéresseront qu’à des conclusions hâtives d’un exemple particulier.
D’autres encore pâtissent d’un excès de confiance en eux, ce qui les pousse à se sentir faussement à l’aise même dans un univers qu’ils ne maîtrisent pas. Conduisant parfois à des décisions hasardeuses.
D’où l’intérêt pour les banques privées de bien cerner leurs clients selon leur personnalité, afin de leur proposer des produits adéquats. Pour caractériser les besoins des investisseurs, elles retiendront plusieurs critères: leur connaissance de la finance, leurs croyances face au marché, leur expérience, leur degré de confiance en eux et leurs préférences en matière de risque (aversion au risque et craintes des pertes par exemple). Cela afin de minimiser les fameux «biais» extérieurs qui pourraient les influencer.

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