Achrafié: le FBI remet son rapport
Le responsable du bureau fédéral américain des enquêtes a transmis au procureur général, le juge Hatem Madi, le texte du rapport établi par l’équipe qui a participé à l’enquête sur l’attentat qui a coûté la vie au général Wissam el-Hassan. Le rapport de 25 pages foolscap est en anglais. Le bureau du procureur l’a fait traduire avant d’en remettre une copie au président Michel Sleiman, et une autre au directeur général des FSI afin qu’il la joigne au dossier de l’enquête menée par la section des Renseignements. Les instances concernées refusent de dévoiler la teneur du rapport. Des analystes qui suivent de près ce dossier indiquent toutefois que le responsable américain a demandé des photos de la scène du crime avant et après l’attentat. Il a également réclamé l’obtention des données du portable de Hassan et des communications échangées dans le périmètre de la scène.
Pas de promotions à la SG
Le président du Conseil constitutionnel, Issam Sleiman, a remis au président Michel Sleiman le texte du recours en invalidation de la promotion des inspecteurs de la Sûreté générale, lui expliquant le background juridique sur lequel a été construite la décision. C’est la première fois, depuis la création de ce Conseil en 1994, que le président de la République présente un recours en invalidation, parce que le pouvoir législatif n’a pas le droit de se substituer au pouvoir exécutif. Le premier adopte les bases légales qui s’appliquent à tous, alors que le second les exécute si elles répondent aux conditions requises. Dans ce cas, il s’agit de la fonction publique et des promotions. La démarche présidentielle aurait dérangé le chef de l’Assemblée qui était le chantre de ces promotions, comme le rapporte un député.
Sami Gemayel en appelle à la presse
Le député Sami Gemayel, dans le cadre d’un dîner donné en sa résidence en l’honneur des journalistes, a appelé ces derniers à dénoncer la corruption, à constater les failles et le gaspillage et à demander des comptes aux corrompus, en poursuivant les affaires jusqu’au bout. Qu’en est-il du scandale du mazout rouge? De celui des médicaments frelatés? Des produits alimentaires toxiques? A-t-il demandé. Où en sont les scandales au port, à l’aéroport? Le réseau de Tarchich et autres dont le citoyen continue à ignorer les résultats? Il faut révéler la vérité, a-t-il ajouté, même si cela est difficile. Il a également souligné le rôle de la presse dans l’assainissement des affaires publiques.
Législatives: Berry vs Aoun
Moins de 24 heures après l’annonce faite par le général Michel Aoun sur le non-déroulement des élections législatives -faisant assumer la responsabilité de cet échec à la partie qui boycotte l’Assemblée, les Commissions parlementaires et la conférence du dialogue- la réponse est venue de Aïn el-Tiné et du chef du Parlement, Nabih Berry. Au cours de la Rencontre parlementaire du mercredi, Berry a confirmé que les législatives auront lieu dans les délais constitutionnels prévus. Aussi a-t-il voulu, par la même occasion, lancer un message à la communauté internationale pour la rassurer, en indiquant que le gouvernement s’active dans ce sens. Le ministre de l’Intérieur, Marwan Charbel, a pour sa part déclaré qu’une mauvaise loi électorale valait mieux que l’annulation pure et simple du scrutin.
Conflit inter-palestinien au Liban?
Après la dislocation en Syrie des rangs du Front populaire – Commandement général et la volonté de juger son secrétaire général annoncée par les dissidents, ces derniers se sont transportés à Beyrouth pour investir les bases du Front. Ils ont découvert, à leur grande surprise, que des éléments du Hezbollah, appuyés par la garde iranienne, les avaient précédés. Les autorités syriennes avaient interdit à Jibril de quitter le territoire syrien et demandé à ses combattants de s’engager auprès des troupes du régime. Des milieux sécuritaires craignent que la scène libanaise ne se transforme en théâtre de conflit inter-palestinien auquel participerait le Hezbollah auprès des forces alliées à la Syrie et à l’Iran.
Confusion électorale
L’affaire des élections législatives baigne dans la confusion et n’est toujours pas tranchée, selon des observateurs. D’un côté, la crise syrienne a atteint un tournant déterminant et on ignore toujours si elle se dirige vers un règlement politique ou militaire. Dans les deux cas, le Liban étant le maillon faible de l’entourage syrien, les retombées des développements pourraient l’ébranler. Comme le monde sera d’abord absorbé par le dossier syrien au cours des prochains mois, la priorité sera la neutralisation du Liban et sa stabilité. La question qui se pose donc est la suivante: quelle position la communauté internationale adoptera-t-elle quant aux législatives si celles-ci risquent de fragiliser la sécurité dans le pays? Bien que jusqu’à présent, la communauté internationale semble appuyer ce processus démocratique.
D’autre part, la crise libanaise interne semble sans issue. C’est un cycle infernal au sein duquel deux camps, deux projets, deux visions de règlement, deux agendas politiques se font face, en l’absence d’un dénominateur commun.
TSL: les enquêteurs s’activent
Les commissions d’enquête reliées au tribunal international mis sur pied pour inculper les assassins du président Rafic Hariri poursuivent leurs travaux. C’est dans cette perspective qu’un responsable du tribunal a débarqué récemment au Liban porteur de plusieurs requêtes pour obtenir le mouvement des communications d’un nombre de portables dans le périmètre de la scène du crime, les empreintes digitales de certains témoins et des documents identifiant certains suspects. Le ministère de l’Intérieur a souscrit aux demandes en application du Protocole signé entre le Liban et le tribunal. Mais il semble que la Justice, de son côté, n’a pas réagi positivement à la demande des enquêteurs qui souhaitaient interroger quelques témoins proches du secrétaire général du Hezbollah. Une source judiciaire révèle que les commissions d’enquête redoublent d’effort avant le début des procès publics par contumace des quatre prévenus qui, selon le tribunal, seraient au Liban.
Le 14 mars veut reconnaître la CNS
L’opposition du 14 mars est déterminée à reconnaître la Coalition nationale syrienne, selon ses sources. Mais dans les milieux gouvernementaux, on estime qu’une telle démarche est en contradiction avec la politique de «distanciation» et avec le communiqué de Baabda. Le Secrétariat général du 14 mars indique, pour sa part, que sa coalition n’a aucun statut officiel pour faire une déclaration dans ce sens, son rôle se limitant à revendiquer la reconnaissance de la Coalition syrienne par le gouvernement libanais qui, selon le secrétariat, ne peut pas continuer à se démarquer de l’unanimité arabe et internationale. Faut-il rappeler que la Communauté européenne et le Secrétariat général de l’Onu ont soutenu le choix du gouvernement libanais, à savoir la neutralité vis-à-vis de la crise syrienne.
Sortie de crise en Syrie: pas pour demain
Les informations qui ont circulé à Beyrouth sur un probable règlement imminent de la crise syrienne, manquent de précision. C’est ce qu’indique un rapport diplomatique nord-africain. Il attribue à une source proche de Lakhdar Brahimi des propos mettant en doute le prétendu plan en deux points que l’émissaire international aurait établi. Des sources connues du Golfe auraient laissé filtrer ces rumeurs pour exercer des pressions sur Brahimi qui se rendait en Syrie. Le rapport révèle, en outre, que de sérieux problèmes secouent les rangs de la coalition syrienne de Doha depuis que Washington a décidé de qualifier le Front d’al-Nosra d’organisation terroriste internationale. Les Ikhwan de Syrie, tout comme le chef de cette coalition, Ahmad Moaz el-Khatib, ont contesté la décision américaine, «en contradiction», disent-ils, avec le concept du «Jihad Takfiri» en faveur duquel ils militent auprès des mouvements d’opposition à l’extérieur et à l’intérieur du territoire syrien. D’après les prévisions de ce rapport, les batailles vont s’amplifier à l’étape prochaine, le Front al-Nosra contrôlant des points vitaux sur le terrain de la confrontation militaire avec les forces gouvernementales régulières. Par ailleurs, ce Front a bâti des liens solides et amicaux avec des organisations armées relevant des Ikhwan. Sa coopération avec ces organisations lui a permis d’étendre sa domination sur d’importants sites militaires dans la vieille ville d’Alep, de sa banlieue et d’assiéger les industries militaires à l’est d’Alep. Ces groupes ont également réussi à élargir les lignes de front autour de Damas, surtout à Daraya et dans la région est et sud comme le quartier de Kadm et le camp du Yarmouk. L’armée syrienne aurait arrêté 7 pilotes à Daraya, dont deux Syriens, deux Libyens et trois Turcs qui s’apprêtaient à saisir des avions militaires.
Tempête à Dar el-Fatwa
Alors que le comportement du Moustaqbal risque de diviser le Conseil islamique supérieur chérié, des proches du mufti de la République, le cheikh Mohammad Rachid Kabbani, affirment que ce dernier ne se pliera pas à la décision du Conseil d’Etat relative au gel des élections du Conseil chérié à la fin de l’année. Ils disent que les élections seront ajournées pour un mois, selon la loi en vigueur, et accusent le président Najib Mikati d’avoir manœuvré dans le dos du mufti qui lui avait fait confiance pour se rapprocher de l’ex-Premier ministre, Saad Hariri, et du Moustaqbal. La surprise est venue du fait que c’est le secrétaire général du Conseil des ministres, Souhail Bougi, qui a mené la campagne contre la décision du mufti. C’est Bougi qui aurait rédigé les textes de l’étude juridique et de l’invalidation présentés par les membres du Conseil chérié devant le Conseil d’Etat. Les milieux de Dar el-Fatwa estiment que le président Mikati ne se comporte pas comme le premier leader sunnite dans la confrontation qui oppose le mufti aux membres du Conseil chérié acquis au Moustaqbal. Une commission juridique, chargée de discuter le verdict du Conseil d’Etat, a été formée. Toutefois, elle ne le commentera officiellement qu’en début de semaine prochaine. Les milieux du Premier ministre Mikati avaient indiqué que l’ajournement de ces élections était dû à des raisons d’ordre technique.
Berry, négociateur expérimenté
Le président Nabih Berry mène des tractations exceptionnelles, depuis environ deux semaines, pour convaincre les députés du 14 mars de la nécessité de reprendre les travaux de la sous-Commission chargée de l’étude de la nouvelle loi électorale, afin de faciliter la tâche des Commissions mixtes qui doivent débattre de la loi avant de la soumettre sous sa forme définitive à l’Assemblée générale du Parlement. Une source parlementaire estime que le chef de l’Assemblée a utilisé son tact légendaire et son sens de l’adaptation pour réussir ses négociations avec les députés boycotteurs, de façon à leur ôter tout prétexte susceptible d’entraver les réunions de la sous-Commission. Le président Berry a donc réussi à percer le mur du boycott en proposant d’héberger les membres de la sous-Commission dans un hôtel situé à l’intérieur de la zone sécuritaire du Parlement, afin d’assurer leur protection au cours de leurs courts déplacements. D’après la même source, le député Marwan Hamadé a été fort positif. Il a promis une prochaine réponse définitive. La sous-Commission pourrait donc se réunir à nouveau très prochainement, tout en sachant qu’elle n’a pas besoin de tenir un très grand nombre de réunions pour achever sa mission. Mais la source met en doute la rupture du boycott de l’opposition qui veut gagner du temps en attendant certains changements.
Les mystères du palais de justice
Le chantier du renforcement des structures du palais de justice à Beyrouth est lancé. Certains juges et fonctionnaires ont dû déserter le département de l’Exécution des verdicts de Beyrouth pour se transporter dans des bâtiments plus sécurisés, en attendant la fin des travaux. Ce qui est surprenant, aux dires d’une source judiciaire, c’est la destruction d’une grande partie d’un bâtiment réhabilité du temps de l’ex-ministre de la Justice, Ibrahim Najjar, plus précisément en mars 2010, grâce à des fonds offerts par l’Agence américaine de Développement international dans le cadre d’un programme de «renforcement de l’indépendance de la magistrature et du droit à la justice du citoyen». Cette coopération avait été signalée par une plaque commémorative placée à l’entrée principale de ce département que l’on détruit aujourd’hui. Par ailleurs, la source citant des magistrats, indique que la majorité des fonctions de droit pénal, proposées antérieurement puis gelées, ont été réactivées par le biais d’une instance juridique à la retraite qui a toujours son influence sur les nominations. Cette instance, ajoutent les magistrats, a repris ses manœuvres en l’absence du président du Conseil supérieur de la magistrature et du procureur général.
Réclamation palestinienne
Achraf Dabbour, ambassadeur palestinien au Liban, exhorte l’Etat libanais à réviser la loi 296 sur le droit de propriété des Palestiniens au Liban. Il argue du fait que 138 pays ont voté en faveur de la Palestine au titre de membre observateur à l’ONU, à l’instar de l’Etat du Vatican, en prélude à une pleine reconnaissance ultérieure de l’Etat palestinien.
Aide américaine à l’Armée libanaise
Les concertations entre le président Michel Sleiman et Mme Maura Connelly, ambassadeur des Etats-Unis, dès le retour de cette dernière de Washington, étaient axées sur les circonstances qui ont accompagné la décision du Congrès de relancer le programme d’aide militaire en faveur de l’Armée libanaise, après un gel de plusieurs mois.
Joumblatt se sent en danger
Le député Walid Joumblatt a confié à un vieil ami qu’il sentait peser sur sa personne un vrai danger et qu’il était contraint de faire preuve de vigilance et de prendre des mesures préventives. C’est pourquoi, il ne peut pas s’activer autant qu’il le faut pour alléger le climat de tension qui règne dans le pays.