Déclaré favori à sa propre succession, comme meilleur joueur de la planète football (Fifa-Ballon d’Or 2012), l’Argentin Lionel Messi, star du FC Barcelone, n’en finit pas de surprendre.
C’est une année 2012 riche que vient de vivre le joueur originaire de Rosario, qui a déjà signé le record de buts sur une saison (50), du jamais vu dans le championnat d’Espagne.
Il a également dépassé le record du nombre de buts marqués sur une année civile en compétition officielle, détenu jusqu’alors par l’Allemand Gerd Müller, marquant davantage de son empreinte l’histoire du foot moderne. Alors que l’Allemand avait réussi à marquer la bagatelle de 85 buts en 1972, «la Pulga» a déjà passé la barre des 90 buts.
Des performances qui, à coup sûr, vont peser dans la désignation du Ballon d’Or, en janvier prochain. Ce serait le quatrième Ballon d’Or d’affilée pour Messi et un nouveau record établi par l’Argentin, face à son coéquipier Andrès Iniesta et son rival de toujours le Portugais du Real Madrid Cristiano Ronaldo.
Certains en ont assez d’entendre parler du génie argentin, d’autres s’extasient sur ses performances toujours plus incroyables. Que l’on aime ou pas, la place de Messi dans le trio final du Ballon d’Or 2012 est incontestable tant il domine la planète football par sa créativité, ses dribbles et par-dessus tout un nombre de buts stratosphérique.
Si le Ballon d’Or était considéré comme devant revenir au joueur ayant remporté le plus de trophées au cours d’une saison, Messi pourrait être contesté. Si cette élection récompense le meilleur joueur du monde – comme c’est le cas depuis que la Fifa l’a reprise –, Messi est objectivement au-dessus du lot.
Plus que tout cela, Messi est un magicien du ballon. Vif, percutant, rapide et technique, l’Argentin déploie, match après match, la palette des grands joueurs. Son jeu, toujours vers l’avant, fait la synthèse des artifices de ces géants: à l’égoïsme d’un Maradona s’ajoute l’instinct d’un Johan Cruyff, aux statistiques d’un Pelé se greffe donc la finition d’un Gerd Müller. Or, en plus de réunir toutes ces qualités, Messi imprime de sa marque le football mondial.
Car l’Argentin est un créateur. Un créateur d’espaces, d’occasions, de mouvements. L’incarnation d’un football latin, où la danse se mêle au ballon. Dans le tango des Blaugranas, Messi est à la fois le moteur et le héraut, jamais blessé, rarement enrayé. En soi, l’incarnation d’un jeu et d’une époque: celle du Barça et des pépites de la Masia.
A 25 ans, le joueur du FC Barcelone a quasiment tout remporté; tout sauf un titre continental et mondial avec sa sélection nationale. Au rythme où il va, pulvérisant les records en club, moins en sélection, comme pour mieux entretenir la dimension collective de son record personnel, rien ne lui semble interdit.
Donc, si Messi n’est pas élu meilleur joueur du monde et s’il ne reçoit pas le Ballon d’Or, cela serait un peu méchant. C’est vrai, Ronaldo, l’aimerait bien. C’est vrai Ronaldo n’en n’a eu qu’un. Mais Messi reste au-dessus de tous et de loin. Il le mérite plus que jamais ne serait-ce que par son implication dans le jeu du Barça.
Mohamed Fawaz