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Nº 2994 du vendredi 27 mars 2015

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Les ambassadeurs de G-B et d’Allemagne invités par le RDCL. Les défis de l’économie de la connaissance

Le passage d’une économie traditionnelle à une économie créative est le thème abordé par les ambassadeurs de Grande-Bretagne et d’Allemagne, Tom Fletcher et Christian Clages, lors d’un déjeuner-débat organisé par le Rassemblement des chefs d’entreprises libanais (RDCL), présidé par Fouad Zmokhol.
 

Les intervenants ont reconnu que le monde des affaires est «en pleine mutation», voire «en pleine perturbation», dans le sens où l’économie de la connaissance est en train de modifier et même changer la vision de la gestion des compagnies en termes de méthodes, de capitaux et de ressources humaines. L’économie de la connaissance, connue sous des appellations différentes telles l’économie digitale ou l’économie créative, se fonde sur l’invention, l’innovation et le réseautage. Ses défis se concentrent surtout autour d’une distorsion au niveau du fonctionnement des industries traditionnelles, qui mettrait hors d’usage un ensemble de paradigmes économiques qui étaient efficients jusqu’ici. Utilisant des métaphores subtiles, les propos tenus par le diplomate britannique n’ont pas manqué de susciter l’intérêt du public. «La créativité existe dans l’ADN tant des Libanais que des Britanniques. Les deux peuples ont constamment fait montre d’inventivité et d’ouverture vers l’extérieur», a-t-il dit, ajoutant mi-figue mi-raisin que «les Libanais sont des créatifs par défaut. Ils sont devenus maîtres dans la mise en œuvre d’exutoires à différents problèmes qu’ils rencontrent au quotidien au lieu de les confronter et de leur trouver une solution radicale». Il a fait référence à la réponse donnée par les Libanais pour faire face à la crise de l’électricité: «La réponse a été de construire des générateurs
plus puissants».

 

Les marques libanaises
Si l’ambassadeur de Grande-Bretagne a reconnu aimer les marques libanaises, qui sont «des enseignes fortes», il a insisté sur la nécessité «d’un effort collectif pour leur protection et d’une volonté des citoyens de demander des comptes aux responsables». Ainsi, il a fait allusion à la législation de la protection de la propriété intellectuelle et des marques commerciales. En réponse à une question, le diplomate a relevé «le point fort du Liban, cristallisé autour de très larges réseaux à l’âge du réseautage par excellence. Le pays du Cèdre a une localisation géographique pivot au moment où le pouvoir se concentre au Sud et à l’Est et que les pays à travers le monde ont besoin de plus en plus de conclure des opérations intercontinentales». Tom Fletcher a souligné, en guise de conclusion, que la société a constamment eu besoin de pionniers pour évoluer, de personnes qui ne se contentent pas d’accepter le monde tel qu’il se présente à elles. Prenant la relève de con confrère britannique, l’ambassadeur d’Allemagne, Christian Clages, a considéré que «l’économie de la créativité n’est qu’un pléonasme d’autant que les agents du secteur privé ne sont pas en mesure de réussir sans initiative, dynamisme et créativité avec un risque omniprésent d’échec». Le diplomate s’est montré sous un aspect quelque peu critique lorsqu’il a abordé délibérément (comme il a souligné clairement en public) la philosophie de la Silicon Valley, qui allie les pensées ésotériques hippies aux idées capitalistes. «Les tenants de cette philosophie visent un progrès technologique exponentiel et non linéaire et souhaitent opérer un changement de notre façon de penser et de vivre», a-t-il souligné. S’adressant au public, le diplomate allemand a affirmé fermement «qu’on devrait considérer leurs idées créatives, tout en les examinant de près afin de demeurer chacun maître de sa propre destinée».

Liliane Mokbel

Quelques indicateurs
Grande Bretagne Les industries créatives génèrent au pays 8 millions de sterlings en une heure; la cité technologique de Londres abrite aujourd’hui 1 300 start-up, alors que ce nombre était de 200, il y a trois ans; l’Angleterre occupe la 1ère place au niveau mondial en termes de nombre de publication de nouveaux livres par tête d’habitants avec plus de 2 450 nouveaux titres; le secteur de développement des jeux vidéo anglais est le plus large en Europe employant 26 000 personnes d’une manière directe et indirecte.
Allemagne Les industries créatives sont représentées par 248 721 PME et entrepreneurs individuels répertoriés en 2013, avec un chiffre d’affaires global de 145 milliards d’euros et 1 038 601 employés.

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