Une première présidentielle
Le président Michel Sleiman, fait remarquer une instance constitutionnelle, est le premier chef d’Etat depuis la création du Conseil d’Etat en 1993 qui use de son droit de recours à ce Conseil. Il l’a consulté il y a trois mois, au sujet de la promotion des officiers de la Sûreté générale. Aujourd’hui, l’annonce de sa disposition à recourir au même mécanisme en ce qui concerne la loi électorale revêt une plus grande importance parce qu’il pourrait renvoyer le projet devant le Parlement en se basant sur l’article 57 de la Constitution, mais il préfère consulter une institution neutre capable d’examiner le problème à la lumière des textes constitutionnels.
Mikati ne polémique pas
Eviter la polémique, ne pas réagir aux critiques, notamment du Moustaqbal… Telles sont les consignes que le Premier ministre, Najib Mikati, a données à ses conseillers et proches, leur demandant de se contenter d’accomplir leur travail en s’occupant des besoins des citoyens. Les milieux du président du Conseil affirment qu’il ne se retirera pas de la course à l’Assemblée, à l’instar du ministre Mohammad Safadi. Pas d’alliances électorales définitives annoncées à ce stade, mais Mikati préfère se placer dans l’axe des indépendants à mi-chemin entre le 14 et le 8 mars.
Des Malaisiennes dans la Finul
Un deuxième lot de femmes militaires, venues de Malaisie, a rejoint le contingent de leur pays posté au Liban-Sud dans le cadre de la Finul. Le commandant des Forces malaisiennes, Mohammad Zein Zou el-Kafli, a annoncé, dans une conférence de presse, que celles-ci doivent prendre la relève de leurs collègues dont le mandat expire le 21 janvier. Il s’agit de dix femmes militaires ayant reçu une formation intensive, dont deux appartiennent respectivement à la Force royale maritime et aux Forces royales aériennes malaisiennes.
La troisième voie au Kesrouan
Le président de l’Association des Industriels, Neemat Frem, affirme qu’il est détenteur d’un programme indépendant socio-politico-économique qu’il compte exposer aux candidats qui souhaitent se rallier à lui dans la circonscription du Kesrouan. Avec une ferme volonté de mettre sur pied une «troisième force» indépendante, Frem assure qu’il ne se retrouvera dans les bras ni du 8, ni du 14 mars, d’autant plus qu’il s’est fixé un cadre politique se référant à deux instances supérieures: la présidence de la République et le patriarcat maronite.
200 M113 à l’armée
200 véhicules de Transport des Troupes (VTT) de type M113 destinés à l’unité logistique de l’armée sont arrivés au port de Beyrouth dimanche soir. Le communiqué du commandement de l’armée indique qu’il s’agit «d’un premier lot de véhicules de combat qui entre dans le cadre du programme d’aides américaines qui prévoit la fourniture à la troupe d’équipements et d’armement lourd pour renforcer ses capacités sécuritaires et défensives». Le dossier de l’aide militaire américaine au Liban avait été réactivé au début de l’année dernière lorsque le secrétaire d’Etat à la Défense, Léon Panetta, a signé une décision dans ce sens sur recommandation du commandement militaire américain. La seule aide étrangère que reçoit l’Armée libanaise vient des Etats-Unis, elle est évaluée à quelque 100 millions de dollars par an. Cette assistance qui a débuté en 2006, inclut des chars, des munitions et des pièces de rechange pour des hélicoptères «made in USA».
Des armes dans le jurd
Un rapport détaillé faisant état de distribution d’armes dans le jurd des régions de Batroun, Jbeil, Kesrouan et le Metn serait parvenu à un haut responsable. Les forces sécuritaires ayant été notifiées de l’opération sont sur le qui-vive. Le reportage, diffusé sur cette affaire sur une chaîne télévisée, a retenu l’attention des responsables sécuritaires qui ont décidé d’enquêter sur le sujet. Des députés de l’opposition craignent que certains candidats aux législatives aient recours aux armes pour obtenir les voix des électeurs, alors que d’autres pensent que ces armes pourraient être utilisées dans certaines régions où la reproduction du scénario du 7 mai pour des motifs politiques n’est pas à écarter.
Sleiman, de Moscou à Riyad
L’ambassadeur saoudien à Beyrouth, Ali Awad Assiri, a transmis au président de la République, une invitation du roi Abdallah Ben Abdel-Aziz, à participer au Sommet économique et social arabe prévu à Riyad les 22 et 23 janvier 2013. «Sa Majesté le roi Abdallah tient à votre présence», aurait dit le diplomate. Comme le président Michel Sleiman doit, selon l’agenda présidentiel, se trouver à la même période à Moscou où lui sera remis le prix du Centre pour le dialogue des Religions, il préfère que le Liban soit représenté au Sommet arabe par le Premier ministre Najib Mikati. En tout cas, le chef de l’Etat n’a pas encore pris une décision définitive à ce sujet, cependant il avait promis au patriarche orthodoxe de Moscou et de toute la Russie, Kirill 1er, qu’il serait présent pour recevoir ce prix. Un observateur pense que le président Sleiman pourrait écourter sa visite à Moscou, vu que son programme n’est pas encore tout à fait au point, pour se rendre en Arabie saoudite.
Le dialogue avorté
Après le rejet par le chef actuel du bloc parlementaire du Moustaqbal, Fouad Siniora, des conseils et desiderata du président de la République, le froid plane sur la relation entre les deux responsables. Le président Sleiman souhaitait que le 14 mars fasse une dissociation entre le gouvernement et la table du dialogue national, considérant qu’en faisant avorter le dialogue c’est le rôle de la présidence que l’on boycotte. L’ancien Premier ministre Siniora a expliqué son point de vue précisant que son courant a pris une décision stratégique concernant le boycott du Hezbollah et du gouvernement quel que soit le cadre dans lequel peuvent se dérouler ces rencontres. Cette décision, a-t-il poursuivi, n’est pas dirigée contre le chef de l’Etat.
Tripoli s’apprête à la grande bataille
Des groupes armés à Tripoli s’apprêteraient à mener une bataille décisive avec la région de Jabal Mohsen. C’est ce qu’indiquent des rapports sécuritaires qui se basent sur les informations circulant en ville portant sur l’expansion du marché des armes et sur l’arrivée à Bab Tebbané, venant de Saïda, de combattants salafistes et wahhabites, avec leurs familles. Des rumeurs insistantes font état de la volonté des extrémistes d’étendre leur emprise sur le camp de Beddaoui où s’activent des combattants qui partagent leur idéologie. Le contrôle du camp constitue une étape importante dans la future bataille de Tripoli car il permet aux groupes armés, venant de la ville, ou postés à Bab Tebbaneh, de resserrer l’étau sur Jabal Mohsen et de se rapprocher de l’axe menant à ses quartiers internes. Certains parlent d’une «connivence implicite» entre les deux présidents rivaux, Najib Mikati et Saad Hariri, pour empêcher le phénomène salafiste de menacer leur leadership. Ces sources confirment que les deux leaders financent secrètement les groupes radicaux à Tripoli, incluant ceux qui auraient utilisé des canons et des mitrailleuses lourdes lors de la dernière bataille dans la capitale du Nord.
Confrontation à Dar el-Fatwa
La confrontation se poursuit entre le mufti de la République, d’un côté, et la famille Hariri avec les députés du Moustaqbal, de l’autre. En effet, le cheikh Mohammad Rachid Kabbani a refusé de confirmer le cheikh Oussama Rifaï au poste de mufti du Akkar pour nommer le cheikh Zeid Bikar Zakaria à sa place. La «bataille» entre les deux parties s’est étendue à Baalbeck avec la désignation du cheikh Ayman Rifaï en tant que mufti de cette région. Les milieux, qui suivent cette affaire de près, affirment que le clan Hariri a réussi à mobiliser les élites politiques, administratives, sociales et pédagogiques de Baalbeck et Erzal et quelques adeptes venant des villages du nord de la Békaa qui ont rejeté les décisions du mufti de la République au cours d’une réunion dans la mosquée Rahman à Baalbeck, les qualifiant de «politiques» et «revanchardes», surtout avec le limogeage de cheikh Khaldoun Ouraymet du secrétariat général du Conseil islamique chérié. Certains dignitaires proches du cheikh Kabbani ont prononcé des prêches dénonçant les insubordonnés à l’autorité de Dar el-Fatwa. Les milieux ont tourné en dérision les accusations portant sur la relation qu’il aurait avec le Hezbollah.
Des partisans d’Ahmad el-Assaad agressés
La saison électorale 2013 a, d’ores et déjà, débuté pour Ahmad el-Assaad. Des membres de la «Rencontre de l’appartenance libanaise» qu’il dirige ont entamé une tournée des bourgades sudistes. Certains d’entre eux ont été agressés à Tyr où ils distribuaient le bulletin du parti. Deux de ces individus, qui reçoivent une aide financière d’Assaad, sont des repris de justice. Les sources sudistes ont également relevé que Ahmad el-Assaad s’est rendu dans le village frontalier de Houla où il était invité à déjeuner chez un de ses partisans, cela loin des objectifs des caméras et des partisans du duo chiite qui qualifient le discours hautain et méprisant du politique opposant de provocateur, d’autant qu’il n’arrête pas de décrier la corruption chez ses adversaires, surtout du côté du mouvement Amal qui a récupéré une grande partie des familles «assaadistes». Ainsi, il dénonce la tentative de Randa Berry de saisir des biens domaniaux dans plusieurs villages dont Ramadiyé sous des prétextes écologiques, mettant à profit ses relations internationales. On ignore toujours dans quelle circonscription Assaad compte se présenter, son expérience dans le caza de Marjeyoun-Hasbaya en 2009 ne lui avait pas drainé un flot de voix druzes, à cause de l’entente scellée entre le député Walid Joumblatt et le président Nabih Berry. La «Rencontre de l’appartenance libanaise» a été fondée par Assaad en 2007. L’homme est considéré comme l’une des personnalités principales de la troisième force chiite.
Sombre avenir
Le gouverneur d’un mini-Etat du Golfe aurait commandé à un centre d’études, qui lui est rattaché, un rapport global sur «les répercussions de la crise syrienne sur l’avenir du Liban». Selon des informations qui circulent, ce centre compte organiser un forum regroupant des experts et des représentants de toutes les fractions politiques libanaises pour débattre de ce sujet. Une source qui suit le dossier révèle que ce mini-Etat gazier qui tente de jouer un rôle au niveau international, veut véhiculer une vision sombre de l’avenir du Liban. Les débats prévus dans le cadre de ce forum se dérouleront sur deux axes: le premier abordera l’étape présente, le sort des prochaines législatives, les risques d’une confrontation sunnite-chiite et les éventuels incidents sécuritaires… Le deuxième axe, focalisera sur l’après-Assad et l’expiration des accords de Taëf et de Doha. La question posée est la suivante: la fin du régime syrien mènera-t-elle à une guerre civile au Liban?