Magazine Le Mensuel

Nº 2943 du vendredi 4 avril 2014

Confidences Liban

Confidences Liban

Mikati, acquéreur du Lycée Abdel-Kader
La décision de Hind Hariri de transférer les locaux du Lycée Abdel-Kader de la place du patriarcat à Beyrouth à Mechref près de Damour, a mobilisé les familles de la capitale. Selon les informations qui circulent, Mme Hariri aurait reçu une offre intéressante d’achat du bâtiment traditionnel qui abrite les classes et l’administration du lycée. Les parents en colère ont manifesté leur mécontentement en organisant des sit-in pacifiques devant l’école. Bien que ces manifestations aient eu peu d’échos aux plans politique et médiatique, des professeurs ont indiqué que le président Najib Mikati serait intervenu pour régler l’affaire, en proposant d’acquérir lui-même le bâtiment afin que les cours puissent se poursuivre normalement au moins jusqu’à la fin de l’année scolaire. Le président Rafic Hariri avait acheté la villa Abdel-Kader pour y instituer une école, dont la direction est rattachée à la Mission laïque française, qui a attiré les familles sunnites de la classe moyenne de Beyrouth. Hind Hariri, dit-on, voudrait céder toutes ses propriétés au Liban!

Service du drapeau réhabilité?
Cimenter l’union nationale et inculquer l’esprit civique aux jeunes passe par la réinstauration du service du drapeau, estiment des politiques déterminés à présenter une requête dans ce sens. Le service militaire, d’après eux, aidera, par ailleurs, les jeunes à dépasser les clivages politico-communautaires et, par conséquent, éloignera à jamais le spectre de la fitna. Les députés du 14 mars font assumer au Hezbollah et à ses alliés du 8 mars la responsabilité de l’annulation de ce service pour des «raisons peu convaincantes».

Télécoms: tout le monde reste
Tous les contractuels et fonctionnaires du ministère des Télécommunications, engagés par l’ex-ministre Nicolas Sehnaoui, ont été maintenus à leurs postes par le ministre Boutros Harb. Le nouveau ministre a décidé de traiter avec tout le monde sans prendre de mesures abusives à l’encontre de quiconque. Mais il a demandé aux employés de travailler dans le respect de la loi, selon le mécanisme qu’il a lui-même mis au point.

 

 

Nabih Berry appuie Jean Obeid
En dépit de l’approche de l’échéance présidentielle, une rencontre des leaders du 8 mars n’est pas au programme, croient savoir des milieux proches de cette coalition. Pour le 14 mars, si les ténors du camp adverse s’abstiennent de se réunir, c’est à cause de leurs divergences à ce sujet. Le président Nabih Berry mène la bataille de Jean Obeid et, par conséquent, n’appuie pas la candidature du général Michel Aoun. Le président de l’Assemblée a prévenu le secrétaire général du Hezbollah, sayyyed Hassan Nasrallah, de son choix, en précisant que le député Walid Joumblatt soutient lui aussi le candidat Obeid, et que l’ex-président Fouad Siniora ne serait pas opposé à cette option…

 

Rifi fouille les tiroirs
Le ministre de la Justice, Achraf Rifi, est déterminé à sortir les dossiers juridiques rangés au fond des tiroirs pour des raisons politiques. Il veut démontrer que la justice est à égale distance de tous et que la loi s’applique à l’ensemble des citoyens sans distinction. Il s’est, d’ores et déjà, attelé à l’établissement d’un plan visant à l’assainissement de la justice et à l’accélération des jugements, sachant que ces démarches sont susceptibles d’avoir un effet positif sur les investisseurs potentiels.

Sommet arabe: le retrait de Khalil peu apprécié
Le retrait du ministre Ali Hassan Khalil de la salle de réunion du sommet arabe, lorsque la parole a été donnée au représentant de l’opposition syrienne, Ahmad Jarba, a mis mal à l’aise les membres de la délégation libanaise présidée par le chef de l’Etat, Michel Sleiman, et dérangé certaines délégations arabes qui ont qualifié cette initiative de surenchère mal placée. En sa qualité de membre de la délégation du président Sleiman, qui a mis au point la déclaration de Baabda pour l’application d’une politique de distanciation de la crise syrienne, le ministre Khalil aurait dû rester solidaire de la délégation de son pays et du président de la République qui n’a pas quitté la salle. La démarche de Khalil a été interprétée par le 14 mars comme un message adressé par le président Nabih Berry au régime syrien et au Hezbollah.


Implantation: le Liban écarté au Koweït
La délégation libanaise, présente au sommet arabe de Koweït, a évoqué avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, la question de l’implantation des Palestiniens, surtout que le Liban n’a pas été invité aux réunions de la commission arabe chargée du suivi de ce dossier. Abbas a admis l’existence d’une faille à ce sujet et promis d’œuvrer afin que Beyrouth soit dorénavant présent à ces assises. Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, a tenu à souligner que le Liban est le plus concerné par ce dossier avec la présence d’un demi-million de réfugiés palestiniens sur son sol parqués dans des camps inaccessibles aux forces de la légalité et transformés en îlots de sécurité abritant des éléments radicaux et des repris de justice de diverses nationalités.

 

Mikati, acquéreur du Lycée Abdel-Kader
La décision de Hind Hariri de transférer les locaux du Lycée Abdel-Kader de la place du patriarcat à Beyrouth à Mechref près de Damour, a mobilisé les familles de la capitale. Selon les informations qui circulent, Mme Hariri aurait reçu une offre intéressante d’achat du bâtiment traditionnel qui abrite les classes et l’administration du lycée. Les parents en colère ont manifesté leur mécontentement en organisant des sit-in pacifiques devant l’école. Bien que ces manifestations aient eu peu d’échos aux plans politique et médiatique, des professeurs ont indiqué que le président Najib Mikati serait intervenu pour régler l’affaire, en proposant d’acquérir lui-même le bâtiment afin que les cours puissent se poursuivre normalement au moins jusqu’à la fin de l’année scolaire. Le président Rafic Hariri avait acheté la villa Abdel-Kader pour y instituer une école, dont la direction est rattachée à la Mission laïque française, qui a attiré les familles sunnites de la classe moyenne de Beyrouth. Hind Hariri, dit-on, voudrait céder toutes ses propriétés au Liban!

Mandat prolongé pour Salam?
Le président Tammam Salam a franchement annoncé aux fonctionnaires du Sérail que sa présence parmi eux sera de courte durée et prendra fin avec l’expiration du mandat présidentiel… Mais les proches du Premier ministre agissent comme s’ils allaient y demeurer pour un temps indéterminé, l’élection d’un nouveau président étant, à ce jour, la plus faible des options. En cas de vide constitutionnel ou de reconduction du mandat présidentiel… le président Salam conservera sa fonction. Conformément à la Constitution, pas d’amendement ministériel si le président Michel Sleiman reste à Baabda, et en cas de vacance du pouvoir, le gouvernement sera prêt à assumer les prérogatives du chef de l’Etat. Les efforts pour mettre sur pied l’équipe Salam et pour produire la déclaration ministérielle ont été déployés dans la perspective de la présidentielle.

 

Al-Nosra-Liban se réorganise
«Le Front al-Nosra remet de l’ordre dans ses rangs au Liban après les défaites cuisantes enregistrées en Syrie», comme le rapportent certaines informations. La veille de l’opération terroriste contre le barrage de l’armée au passage illégal de Wadi Ata dans le jurd de Ersal, les forces de l’ordre avaient obtenu des données sur une éventuelle attaque contre des postes de l’armée par les adeptes du terroriste Sami Atrache. La troupe avait procédé à quelques changements dans ses unités, et c’est la sixième brigade qui avait remplacé le contingent blindé se dirigeant vers al-Kaa au nord de la plaine de la Békaa. Les informations font état de l’infiltration de nombreux combattants syriens de Yabroud vers Wadi Hmayed à Ersal et vers la plaine d’al-Kaa où ils se font passer pour des ouvriers saisonniers. Des plans de rassemblement des combattants qui ont fui Yabroud seraient établis pour préparer des attaques contre al-Kaa à partir des collines de Naamat à la frontière libano-syrienne. Le barrage de l’armée, installé récemment dans Wadi Ata, est le plus grand obstacle libanais des mouvements des combattants des deux côtés de la frontière et la seule manifestation de l’Etat dans ces zones limitrophes du pays.

Aoun président: le Hezbollah peu enthousiaste
Le Hezbollah accorde une importance primordiale à l’élection présidentielle. Après expérience, il a bien compris que la fonction du chef de l’Etat était vitale et fort influente dans le jeu des équilibres au sein du pouvoir, sachant que la présidence de l’Assemblée, à elle seule, n’est pas suffisante et que la présidence du Conseil échappe à son emprise. Il est naturel donc que le Hezb prenne en considération la position de son allié, le général Michel Aoun, bien que le parti chiite ne soit pas très enthousiaste à le voir accéder à la première fonction, parce que «Aoun président» ne sera plus «Aoun l’allié», surtout que les relations avec le chef du CPL ont atteint un point délicat qui ne souffre plus aucune discorde supplémentaire. On peut dire que le Hezbollah va soutenir le général candidat dans sa démarche: s’il arrive à être élu, le parti du sayyed applaudira la victoire de son allié et s’il se heurte au barrage Hariri, appuyé implicitement par Nabih Berry et Walid Joumblatt, Aoun aura un problème avec le Moustaqbal et non avec le Hezbollah. On estime que pour ce dernier, n’était-ce son différend avec le président Sleiman, le renouvellement du mandat présidentiel, à cette étape, aurait constitué la meilleure des options.


La Russie et la carte énergétique du M-O
Un rapport diplomatique, non occidental, parvenu à Beyrouth contient des données stratégiques concernant l’influence du nouveau paysage international sur le dossier des ressources gazières au Liban. «Le succès de la Russie à conjuguer la puissance douce et la puissance dure pour annexer la Crimée a modifié l’équilibre des forces régionales et internationales au chapitre des nouveaux champs de l’énergie fossile au Moyen-Orient», indique le rapport qui signale que le Liban peut tirer profit de ce nouveau conflit géo-énergétique qui oppose le Kremlin au monopole des Occidentaux sur le bassin de la mer Noire. Si le président Vladimir Poutine insiste à freiner les ardeurs de l’Otan qui s’étendent vers l’est en Ukraine, et à l’est et au sud de la Méditerranée à travers la Syrie, le Liban, le Sinaï et l’Egypte, c’est pour empêcher les Etats-Unis de contrôler les sources d’énergie au Caucase, en Asie centrale et dans la Méditerranée. Le même rapport parle d’inquiétudes euro-américaines croissantes face à l’entrée de l’Egypte dans le paysage géo-énergétique moyen-oriental à l’heure où circulent des informations sur des négociations entre Le Caire et des pays du Brics pour l’exploitation éventuelle des champs marins au nord du Delta du Nil qui représentent le troisième côté du nouveau triangle énergétique arabe. «La Russie, poursuit le rapport, a la capacité de démanteler l’emprise économique américaine sur le monde et les Libanais sont invités à tirer profit de la volonté de Moscou de soutenir la Syrie contre les tentatives d’Ankara et de Tel-Aviv qui cherchent à tracer la carte géo-énergétique du Moyen-Orient».

Quelle influence pour Siniora?
Les indices de la perte d’influence du président Fouad Siniora sur la scène sunnite à la faveur de nouveaux visages politiques se multiplient, révèle une source beyrouthine. La preuve la plus flagrante est le processus de règlement de la crise de Dar el-Fatwa, à travers un arrangement avec le mufti de la République approuvé par certains ténors sunnites et l’Arabie saoudite sans que Siniora y soit impliqué. Une instance sunnite révèle que le président Siniora a soulevé des interrogations dans des milieux influents à Riyad et au Caire, après sa visite à Ankara et ses réunions prolongées avec le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, qui qualifie les deux capitales arabes «d’ennemies». La visite de l’ex-Premier ministre libanais en Turquie a coïncidé avec des informations sur des investissements que Siniora aurait engagés dans ce pays, à l’heure où l’Arabie saoudite et l’Egypte défendent leurs intérêts contre les menaces de la confrérie des Frères musulmans qui étend ses tentacules à partir d’Ankara vers l’est et l’ouest du monde arabe jusqu’au Golfe. A en croire cette source, lors de sa dernière visite au Caire, Fouad Siniora aurait eu droit aux reproches de l’écrivain égyptien Mohammad Hassanein Haykal qui lui aurait dit: «Redevenez un nationaliste arabe et coupez vos relations avec les Américains». Le président Saad Hariri s’est récemment rendu au Caire où il a longuement rencontré le général Abdel-Fattah el-Sissi.

 

 

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