Enregistrement des ressortissants syriens
Plusieurs municipalités dans le mohafazat du Mont-Liban ont demandé aux ressortissants et ouvriers syriens, résidant dans l’espace relevant de leur administration, d’enregistrer leurs noms et lieux de résidence auprès des départements municipaux concernés. La démarche s’inscrit dans la volonté de régler la présence syrienne après que le nombre de déplacés eut atteint le million. Les conseils municipaux ont appliqué ces mesures après la multiplication des vols et actes de violence qui sèment la panique dans la population et entraînent un nombre croissant de plaintes. Certaines municipalités ont même été jusqu’à imposer une sorte de couvre-feu aux déplacés syriens en leur interdisant de circuler sur leur territoire durant la nuit.
Accord de Rome: le cardinal Raï préfère consulter
Le cardinal Mar Béchara Boutros Raï n’a pas donné sa bénédiction au projet concocté par les présidents Nabih Berry et Najib Mikati. Il a promis de soumettre leur proposition aux leaders chrétiens pour recueillir leur avis avant de donner une réponse définitive.
Les milieux chrétiens semblent avoir une certaine méfiance à l’égard de «l’accord de Rome», parce qu’il lance à nouveau la balle de la loi électorale dans le camp chrétien, comme si le problème se situait à son niveau, et lui fait assumer la responsabilité de l’échec de l’organisation des législatives, et de la reconduction du mandat du Parlement.
Démenti du quai d’Orsay
Un article paru dans le Figaro a fait état des craintes de la France concernant la situation sécuritaire au Liban, et du prochain déménagement de la résidence de l’ambassadeur de France à Beyrouth. Le porte-parole du Quai d’Orsay a démenti cette information. «Il n’a jamais été question d’un transfert de la résidence de l’ambassadeur de France au Liban. Les allégations contenues dans l’article sont sans fondement. L’ambassadeur n’a jamais tenu les propos que lui attribue l’article.
Par sa situation même et son histoire, la Résidence des Pins est un symbole de l’amitié de la France pour le Liban et tous les Libanais. Elle a toujours été et demeure un lieu de rencontre et de dialogue entre Français et Libanais, et souvent entre Libanais eux-mêmes. Depuis le début de la crise syrienne, notre souci est que le Liban reste à l’écart de ce conflit. La France soutient la politique de dissociation souhaitée par les autorités libanaises».
Renouvellement impératif du mandat des députés
Le Liban sert de théâtre à trois guerres simultanées, estime le député Marwan Hamadé:
– Une guerre politico-constitutionnelle qui résultera du non-déroulement des législatives.
– Une guerre socioéconomique déclarée à la lumière des difficultés que traverse le pays.
– La guerre qui s’intensifie à la frontière libano-syrienne, que ce soit au Nord ou dans la Békaa.
Pour faire face à ces agressions, il va falloir éviter l’effondrement de l’Etat en cas de vide institutionnel et prévenir le danger qui guette à l’étape prochaine. Pour cela, il est nécessaire de parvenir au renouvellement du mandat du Parlement via l’adoption d’une loi dans ce sens.
Graves menaces sécuritaires
Les organes concernés au Liban auraient récemment reçu des rapports diplomatiques comportant des informations sur des menaces sécuritaires graves sui pèsent sur le pays. Le danger plane sur des personnalités du 8 mars, dont le président Nabih Berry, c’est pourquoi les organes sécuritaires ont prévenu les leaders politiques de la nécessité de prendre des mesures préventives au cours des prochaines semaines qui seront «particulièrement difficiles». Le commandant en chef de la troupe, le général Jean Kahwagi, a vigoureusement demandé aux militaires de faire usage de la force quand il le faut pour faire échec à toute tentative de déstabilisation.
Rifi sacrifié, pourquoi?
Pourquoi certaines composantes du gouvernement Mikati, le Hezbollah en particulier, ont-elles refusé de renouveler le mandat du directeur général des Forces de Sécurité intérieure (FSI) Achraf Rifi? Pourquoi le Hezbollah a-t-il préféré sacrifier le cabinet auquel il était attaché pour empêcher la reconduction du mandat de Rifi? Des instances sunnites vont loin dans leur analyse. Elles estiment que l’éviction du directeur général entre dans le cadre d’un plan visant l’organe des FSI et notamment la section des Renseignements qui détient les dossiers relatifs à l’assassinat du président Rafic Hariri. Avec l’exclusion de Rifi, le plan de mainmise sur cet organe pourra être exécuté et tous les documents relatifs à l’attentat pourront être détruits afin de mettre un terme au rôle du Tribunal qui devra juger, peut-être, des Etats et non des individus pour la série d’explosions qui a coûté la vie à des personnalités du 14 mars.
Taha Mikati est hors de Beyrouth
Selon un notable du Nord, le frère du président Najib Mikati, Taha, a quitté Beyrouth depuis plus de deux mois se déplaçant pour ses affaires entre Washington, Londres, Paris et les capitales arabes. Taha Mikati évite de revenir à Beyrouth, comme le dit l’un de ses amis, après que lui soient parvenus des messages clairs, ainsi qu’à son frère Najib, liés au rapprochement de ce dernier du président Michel Sleiman et du député Walid Joumblatt et de son éloignement de ses alliés. Les milieux du Nord estiment que si Taha et plusieurs amis de Mikati sont hors du pays, c’est pour des raisons d’ordre sécuritaire.
Sécurité sous contrôle
La situation sécuritaire au Liban demeurera sous contrôle, d’après un responsable sécuritaire, malgré l’échange de messages politiques à travers les violations plus ou moins graves, enregistrées dans certaines régions, notamment à Tripoli. En l’absence de gouvernement et de déclarations critiques et loin des querelles interministérielles et politiques, la situation sécuritaire pourrait être meilleure qu’à l’ombre d’un cabinet hétérogène dont les ministres ne sont pas sur la même longueur d’onde. Les acteurs politiques vont essayer de prêcher le calme et de veiller à la stabilité en l’absence d’un pouvoir exécutif, estime la source. Un ministre indique que la scène locale est maîtrisée, les directives données par le commandement de l’armée sont claires: tuer dans l’œuf toute tentative de déstabilisation.
Du gaz dans la démission?
«Il est certain que l’étape prochaine est difficile, avance une haute instance de la majorité, mais la plupart des clefs du règlement sont encore entre les mains du 8 mars». Elle révèle, par ailleurs, que le dossier des ressources gazières constitue l’une des raisons principales derrière la démission du président Najib Mikati. Il a voulu miner le gouvernement pour le recomposer de manière à ce que le portefeuille de l’Energie soit retiré des mains du ministre Gebran Bassil, et cela pour répondre aux demandes britanniques et servir les intérêts américains attirés par les ressources libanaises prometteuses. Londres et Washington ont renversé «le gouvernement du Hezbollah», dans l’espoir d’écarter Bassil de l’Energie, l’Occident souhaitant que le pétrole et le gaz libanais ne soient pas gérés par la coalition du 8 mars et selon ses conditions. La source se dit prête à parier que le Premier ministre Mikati déploiera des efforts monstres afin d’obtenir le portefeuille de l’Energie au sein de la nouvelle équipe qui doit voir le jour.
Jusqu’où veut aller Assir?
Un recensement effectué au niveau local dévoile que le nombre d’adeptes de cheikh Ahmad el-Assir à Saïda s’élève à quelque 2 000 personnes incluant femmes et ados. Le cheikh salafiste a pu ainsi détacher 150 éléments qu’il a envoyés dans les jurds de Dinniyé et du Akkar, pour y recevoir un entraînement militaire sous la supervision de Assem, le fils de cheikh Mouharram Arifi, de Nabil Charkaoui, un cadre palestinien de l’organisation al-Qaïda au Liban, et d’un troisième individu de la famille Naquib, cela sous le patronage du prédicateur wahhabite Daï al-Chahhal, originaire de Minyé au Nord. Le soutien apporté par Chahhal à Ahmad el-Assir a permis à ce dernier de procurer des ceintures bourrées d’explosifs à dix de ses fans, ce qui a renforcé les craintes d’un nouvel acte de provocation, signé Assir. Celui-ci est de moins en moins toléré par les forces islamiques de Saïda et Aïn el-Heloué. Si la Jamaa islamia s’est abstenue de le critiquer officiellement, c’est par souci de préserver l’unité des sunnites, mais les responsables de la Jamaa ne se privent pas en privé de mettre en garde contre le danger que représente le jeune cheikh exalté. Quant aux leaders du camp, ils ont refusé de suivre Assir, exception faite d’une centaine d’éléments menés par Abou Jandal Chami, un des commandants de Fateh el-islam, alors que la Haraka islamia de cheikh Jamal Khattab et Ousbat al-Ansar d’Abou Tarek Saadi se sont dissociées des mouvements d’Assir et ont mis en garde contre son plan d’agression sur l’Armée libanaise qui risque de transformer Aïn el-Heloué en deuxième Nahr el-Bared.
La guerre régionale aura-t-elle lieu?
Dans le cadre des théories portant sur la guerre régionale à venir, les sources diplomatiques se sont arrêtées sur un rapport américain publié sur http://www.wnd.com/2013/03/revealed-evidence-iran-crossed-nuclear-/red-line qui révèle que la Résistance libanaise posséderait des bombes au napalm. Ces informations, au cas où elles sont avérées, explique un expert militaire, ne proviennent pas d’Israël, mais elles confirment toutefois que la défense libanaise sera plus performante au plan qualitatif en cas d’agression. Il faut s’attendre à des surprises de taille au niveau des armes disponibles pour combattre les agresseurs, ajoute l’expert. Le rapport américain estime que si l’Iran fabrique ce type de bombes, c’est grâce à une aide technologique offerte par la Corée du Nord. Il ajoute que les efforts se poursuivent pour produire des bombes au phosphore blanc qui viendront enrichir l’arsenal libanais et briser le monopole détenu par Israël sur ce type d’armes meurtrières. L’Etat hébreu n’avait pas hésité à les utiliser contre les civils à Gaza en 2008. Cela, alors que les manœuvres militaires et les mouvements de troupes se poursuivent, depuis plusieurs mois, sur tous les axes de la frontière nord en direction du Liban-Sud et du Golan syrien, dans un climat régional encore plus échauffé après la tournée moyen-orientale du président Barack Obama.
Gemayel au Koweït
Le président Amine Gemayel, accompagné de son fils, le député Sami Gemayel, était en visite au Koweït où il a rencontré l’émir du pays, cheikh Sabah Ahmad Sabah, ainsi que le président du Sénat et des instances médiatiques et économiques.
L’émir du Koweït a tenu à réaffirmer le soutien de son pays à la stabilité du Liban, qualifiant les relations libano-koweïtiennes de «plus que fraternelles». Les développements sur la scène arabe et l’évolution de la crise syrienne ont été passés en revue, tout comme les retombées de cette crise sur le Liban au triple plan économique, sécuritaire et humanitaire. Au Conseil de la Umma, Amine et Sami Gemayel ont été reçus par son président Ali Fahd el-Rached, et les hautes instances parlementaires. La question de la loi électorale dans les deux pays a été largement abordée. Les affaires relatives au développement du monde arabe en général et du Liban en particulier ont fait l’objet d’un échange entre les deux visiteurs libanais et le président du Fonds arabe pour le développement social et économique, cheikh Abdelatif Youssef Hamad, notamment les projets d’infrastructure et autres que le Fonds finance au Liban. Ont été également discutés, le dossier de l’électricité, les conditions de la réactivation du secteur touristique et la nécessité de rassurer les touristes du Golfe en maintenant ce secteur vital à l’écart de la politique. Hamad a révélé l’octroi d’un crédit de 300 millions de dollars pour le secteur de l’habitat, qui attend la signature du gouvernement libanais.