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Nº 2890 du vendredi 29 mars 2013

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L’atrophie vaginale. Ne laissez pas votre douleur muette

L’atrophie vaginale touche une femme ménopausée sur deux. Cette condition chronique, mieux connue sous le nom de sécheresse vaginale, est largement négligée par les femmes, et un grand nombre d’entre elles hésitent à en parler avec leur médecin en raison de leur embarras ou des tabous culturels.

Les symptômes d’une atrophie vaginale affectent la vie quotidienne des femmes touchées. Ils influencent la santé générale de la femme, son intimité sexuelle, ses relations interpersonnelles et sa confiance en soi. Caractérisée par l’amincissement et l’inflammation des muqueuses vaginales en raison d’une baisse des taux d’œstrogènes, l’atrophie vaginale apparaît généralement vers l’âge de 45-55 ans.
Les femmes au Liban savent très peu sur l’atrophie vaginale et hésitent à soulever ce problème avec un professionnel de la santé. Selon les spécialistes, elles doivent s’exprimer plus ouvertement sur ce qu’elles vivent, particulièrement dans le cas de l’atrophie vaginale, puisqu’il s’agit d’une pathologie qui ne disparaîtra pas spontanément mais, bien au contraire, a tendance à s’aggraver avec le temps, contrairement à d’autres symptômes de la ménopause comme les bouffées de chaleur. Si elle n’est pas traitée à temps, cette maladie peut provoquer des changements urogénitaux irréversibles pouvant aller jusqu’à l’incontinence urinaire chez certaines femmes. «Les médecins doivent, pour leur part, soulever systématiquement la question de la santé vaginale avec leurs patientes ménopausées, afin de discuter des options de traitement appropriées pour améliorer leur qualité de vie», déclare le Dr Fayçal el-Kak, président de la Société libanaise d’obstétrique et de gynécologie. Selon lui, les symptômes de l’atrophie vaginale comprennent la sécheresse vaginale, une sensation de brûlure, des démangeaisons et des douleurs au niveau du vagin, des rapports sexuels douloureux, de légers saignements au cours des rapports sexuels, un besoin urgent d’uriner, une incontinence urinaire et des infections urinaires à répétition.
L’atrophie vaginale provoque donc de la douleur et de l’inconfort à cause des changements physiologiques importants qui résultent d’une baisse prolongée du taux d’œstrogènes: la paroi vaginale devient plus mince, moins élastique et plus sèche, et les secrétions lubrifiantes diminuent. Une carence en œstrogènes entraîne également une diminution de l’acidité des sécrétions vaginales, ce qui prédispose aux infections.

Une solution efficace
Près de 120000 femmes libanaises de 45 à 60 ans souffriraient d’atrophie vaginale. La plupart d’entre elles restent à ce jour non traitées. A long terme, l’atrophie vaginale peut entraîner des complications sérieuses chez certaines femmes. Selon les spécialistes, des traitements sûrs et efficaces permettent de soulager les symptômes de l’atrophie vaginale, et ce, en réduisant ou même en inversant les changements physiologiques provoqués par la perte d’œstrogènes, ce qui permet d’améliorer la qualité de vie de la femme. Il s’agit de l’administration locale de très faibles doses d’œstrogènes qui n’atteindront la circulation sanguine qu’en quantités très minimes, ne dépassant pas les taux sanguins physiologiques d’une femme à l’âge de la ménopause. Une enquête internationale menée sur 3520 femmes post-ménopausées démontre que près de la moitié d’entre elles souffrent des symptômes d’atrophie vaginale, et que 63% ne reconnaissent pas en l’atrophie vaginale, un état chronique nécessitant un traitement continu de la cause sous-jacente, et finalement, que plus de 90% des femmes attribuent ces symptômes à d’autres causes telles que les champignons vaginaux ou les infections de la vessie.

NADA JUREIDINI
 

Briser le silence
Des actrices du célèbre film Et maintenant on va où? ont participé à une campagne de sensibilisation organisée par Novo Nordisk conseillant les femmes en âge de ménopause de ne pas souffrir en silence des symptômes urinaires/génitaux. Un documentaire réalisé par Zoya Awky, responsable académique à la NDU (Université Notre-Dame de Louaizé), a démontré l’impact de la ménopause sur la vie des femmes.

 

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