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Nº 2890 du vendredi 29 mars 2013

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Pour acquérir et acheter un véhicule. Des démarches simplifiées

Devenir propriétaire d’une voiture est accessible à la plupart des particuliers au Liban, moyennant un salaire minimum. Les démarches sont facilitées à la fois par les concessionnaires automobiles, les établissements bancaires ou les compagnies d’assurances.

Aujourd’hui, tout le monde peut devenir propriétaire de son véhicule au Liban. Un atout, surtout quand on sait à quel point l’automobile revêt un aspect important, notamment au niveau social. Le Pays du Cèdre jouit d’un parc automobile très varié, allant des voitures chinoises basse ou moyenne gamme aux véhicules les plus luxueux.
Le marché automobile libanais se scinde en quatre grandes catégories. D’abord le marché du luxe, celui du 4×4, puis le marché des voitures de taille moyenne et familiales, dont le prix oscille entre 15000 et 20000 dollars, et enfin, le segment des petites voitures. C’est le marché des voitures familiales ou de taille moyenne qui est le plus lucratif. Les autres segments continuent à se maintenir, notamment le marché du luxe, les Libanais aimant les belles carrosseries et les moteurs qui ronflent, et ce, en dépit des prix de l’essence qui ont grimpé en flèche ces derniers mois. Malgré la situation sécuritaire plus qu’instable associée à l’état économique du pays, les ventes de voitures, notamment des véhicules neufs, conservent une belle croissance (voir encadré).
Pour acquérir une voiture, les démarches sont très simplifiées au Liban.
En effet, les concessionnaires disposent d’offres-clés en main, via des accords parfois avec les établissements bancaires et les assureurs. Parfois même, les concessionnaires proposent des financements qui leur sont propres, quand il s’agit d’établissements de taille conséquente.

Le grand potentiel de clients
Les banques libanaises, elles, disposent d’une large marge de manœuvre et surtout d’un grand potentiel de clients candidats à l’achat d’un véhicule. Pour les segments de voitures familiales et de taille moyenne, tout comme celui des petites voitures, les prêts automobiles sont essentiels. Entre 80 et 90% des clients les utilisent pour financer l’achat de leurs véhicules. Pour le marché de l’automobile de luxe en revanche, environ la moitié des acheteurs paient le véhicule en cash. Les acheteurs de voitures allemandes peuvent se permettre de régler la facture sans avoir recours à un prêt automobile.
Au vu de la bonne tenue des ventes automobiles, les banques tentent de séduire via un grand panel de prêts automobiles. Ce segment reste pour elles stratégique, car il leur permet aussi de séduire puis de fidéliser une clientèle pour d’autres produits futurs, via le cross-selling.
Les banques essaient ainsi de passer des accords avec les vendeurs de voitures, pour que ceux-ci proposent à leurs clients de souscrire un prêt avec telle banque ou autre pour acheter son véhicule. On parle ici de marché indirect, puisque le prêt aura été obtenu via le concessionnaire.

Des prêts en un temps record
La marche à suivre est plutôt simple. Une fois le véhicule de ses rêves choisi chez le concessionnaire, le futur acheteur remplit un formulaire de demande de prêt, sans se préoccuper de rien d’autre. Le concessionnaire transmet ce document à la banque qui analyse la demande puis se prononce sur l’accord de prêt ou pas en un temps record, généralement 24 heures. Cette démarche présente un gros avantage pour les banques. En procédant de cette manière, elles n’ont pas à démarcher elles-mêmes les clients et cela leur permet de rentrer un grand nombre de dossiers, sans frais additionnels. Cela leur permet aussi de toucher une clientèle plus large, qui ne détient pas forcément de compte dans l’établissement. Les grandes banques s’arrangent avec les concessionnaires de leur choix pour promouvoir des offres limitées tout au long de l’année.
La plupart des banques proposent aujourd’hui des prêts similaires, remboursables jusqu’à cinq ans après l’achat de la voiture. Un avantage pour le client qui pourra ainsi payer des mensualités plus faibles, à un taux relativement bas.
Du côté des assurances, le marché est lui aussi porteur, mais beaucoup plus complexe. En effet, si les automobilistes libanais commencent à prendre conscience de l’intérêt de se doter d’une police tous risques, ou contre tiers, en cas d’accident de voiture, il y a encore de la résistance.
Du côté notamment des propriétaires de véhicules aux revenus modestes, on préfère encore se borner à s’acquitter uniquement de l’assurance obligatoire, d’un montant de 50 dollars, plutôt que se munir d’une assurance complète. Toutefois, et malgré les contrôles effectués notamment au cours du passage à la «mécanique», certains automobilistes ne s’en acquittent même pas, estimant qu’il s’agit là d’une taxe de plus imposée par l’Etat.
Les assureurs, eux, tentent de tirer leur épingle du jeu, avec pour lourde tâche de sensibiliser les Libanais à l’intérêt de souscrire une assurance.
Toutefois, les compagnies d’assurances parviennent à grignoter peu à peu des parts de marché, via justement les prêts bancaires. Certaines banques octroient un prêt uniquement s’il est associé à une assurance contre tiers ou parfois même une assurance tous risques.
Autre problème pour les assureurs, le fait que ce segment n’est pas très rentable pour eux. Les sinistres automobiles sont courants au Liban, quand ils ne font pas carrément l’objet de fraudes. Ce qui a poussé les compagnies à mettre en place un système de franchise, afin de s’y retrouver, si le conducteur fait l’objet de trop de sinistres.

Le cross-selling
Par ailleurs, quand une police d’assurance est adossée à un prêt, elle court sur toute la durée de remboursement, généralement jusqu’à cinq ans. Les compagnies d’assurances doivent donc, dès le départ, prendre en compte de nombreux facteurs dans le montant de l’assurance. Parmi ceux-ci, le coût de la main-d’œuvre, celui des pièces détachées qui proviennent de l’étranger, et qui par là-même sont sujettes à la variation des taux de change. Autant de données variables qu’elles tentent de prévoir lors de l’établissement de la police d’assurance.
Là où le bât blesse également, c’est que les dégâts matériels ne sont pas, pour la plupart, couverts par l’assurance auto obligatoire. Ainsi, si un conducteur qui a souscrit une assurance tous risques, est impliqué dans un accident avec un conducteur détenant seulement l’assurance obligatoire, la compagnie d’assurances se retrouvera obligée de rembourser les dégâts du premier assuré sans pouvoir avoir un recours à l’assurance du second conducteur. Par ailleurs, nombre d’observateurs notent que le montant de l’assurance obligatoire est disproportionné par rapport au montant de la couverture, qui peut avoisiner les 500000 dollars. La cotisation demandée à l’assuré n’est pas suffisamment élevée pour permettre à la compagnie de générer assez de rentrées financières. Pour atteindre la rentabilité, il faudrait que cette cotisation soit rehaussée à environ 150 dollars.
Il y a donc encore beaucoup à faire dans le secteur de l’assurance automobile au Liban. Et les compagnies, pour la plupart, croient dans le développement de ce secteur, malgré les pertes qu’elles y rencontrent pour l’instant. Car l’enjeu pour les assureurs est d’utiliser l’assurance automobile comme un produit d’appel pour pratiquer le cross-selling. Cela leur permet par exemple, de proposer à une nouvelle clientèle, d’autres produits, comme les assurances vie.

Jenny Saleh
 

Le marché résiste bien à la crise
Selon l’Association des importateurs de voitures, 4723 nouvelles voitures ont été vendues à la fin février de cette année. Ce qui représente une hausse de 5,7% des ventes par rapport au mois de février 2012, qui avait enregistré 4467 ventes de véhicules.
Sans vraiment de surprise, ce sont les voitures coréennes qui cartonnent en tête du classement, cumulant 46,7% des ventes, suivies par les voitures japonaises, avec 22 ,6%, les véhicules de marques européennes, avec 22%, les américaines (6,6%), et enfin les chinoises (2%).
Ces dernières ont par ailleurs connu une croissance exponentielle de leurs ventes, avec +244,4% entre février 2012 et 2013. Hausse aussi, mais beaucoup plus timide, des voitures coréennes, avec +12,8% et des européennes, avec 0,5%.
En revanche, les japonaises accusent une baisse de 5,8%.
Figure en tête des ventes, la marque Kia, qui continue de séduire au Liban avec 1275 véhicules vendus à la fin février, suivie par Hyundai, Nissan, Toyota, Chevrolet et Volkswagen.

 


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