Au lendemain de la guerre de deux ans, le pays se remettant peu à peu, la reconstruction s’imposait. Le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) est alors créé, il remplace le ministère du Plan. Dans les années 90, cet organisme a vu son rôle redoubler d’importance.
Vers la fin de l’année 1976, après deux années de combats destructeurs, le nouveau gouvernement, celui du mandat d’Elias Sarkis, juge nécessaire de mettre en place un nouvel organisme public capable de prendre en charge l’énorme tâche de reconstruire le pays.
Le ministère du Plan disparaît, cédant la tâche au CDR par un décret-loi N° 5 du 31 janvier 1977. Ce dernier est appelé à planifier et à programmer la reconstruction et le développement, à assurer le financement des projets et en superviser l’exécution et l’exploitation. Il doit contribuer à la réhabilitation des institutions publiques. Autonome, le CDR est rattaché au Premier ministre. Il est habilité à solliciter et à recevoir des dons et des prêts, des pays amis souhaitant aider le Liban dans son effort et avaient besoin d’un interlocuteur pour négocier et canaliser au mieux cette aide.
Le décret-loi 5/77 stipule que le conseil d’administration du CDR doit être formé de douze membres: quatre nommés à temps plein pour cinq ans et les membres à temps partiel sont désignés pour trois ans. Un nouveau décret institue un conseil d’administration de six directeurs de départements nommés tous pour cinq ans: la présidence, les projets, les programmes, les finances, les affaires juridiques et administratives et l’informatique. Ceux-là sont restés en fonction jusqu’à fin 1990, date à laquelle le gouvernement a de nouveau nommé un conseil d’administration de douze membres conformément au décret-loi 5/77. Depuis janvier 1991, un délégué du gouvernement, ayant des attributions de contrôle, seconde le conseil d’administration et assiste à ses réunions.
Aujourd’hui, le CDR compte six administrations principales: la planification et la programmation, les projets, le financement des projets, les finances, les affaires juridiques et les affaires administratives. Chacune de ces administrations est constituée de plusieurs départements. L’institution compte plus de deux cent cinquante employés.
Au cours de la première période, le CDR s’est attelé à élaborer des avant-projets de plans directeurs sectoriels, puis à négocier des financements destinés à différents projets prioritaires concernant la reconstruction du pays. Mais son action dans l’exécution de projets fut limitée, notamment à la réhabilitation des routes côtières et principales. Une ébauche d’un plan global de reconstruction fut publiée, et une réunion des pays et organismes donateurs est organisée sous l’égide de la Banque mondiale en 1983.
Le CDR s’est, ensuite, vu attribuer tous les dossiers relatifs à la ville de Beyrouth, ainsi que les activités de la Commission de développement de l’aéroport international de Beyrouth et de la Commission portuaire. Sa mission porte sur tous les grands projets de reconstruction et de développement du pays.
Il a également entrepris des négociations bilatérales et multilatérales avec les pays amis et les organismes de financement, et a pu disposer d’un montant important en prêts et en dons pour financer les projets. En 2004, il contribue à l’élaboration d’un plan d’aménagement du territoire.
Outil principal de la reconstruction du pays après la guerre, le CDR exerce un rôle de plus en plus important dans le développement du pays.
Arlette Kassas
Création du CDR
Le 24 Janvier 1977, le Conseil du développement et de la reconstruction est créé par un décret-loi, promulgué par le chef de l’Etat le 31 janvier. Il entre en vigueur par la nomination à la tête du CDR de Mohammad Atallah, le 21 mars 1977. Il remplace le ministère du Plan et sa mission est de planifier dans tous les domaines, en coopération avec les ministères, les services publics, les municipalités et les institutions.