Le ministère du Pétrole, censé être créé vu les nouvelles ressources gazières et pétrolières identifiées offshore et inshore, suscite déjà les convoitises des différents pôles politiques influents dans le pays. Pourtant, le Liban est encore à mille lieues de récolter les revenus de ses richesses pétrolifères. Les recettes supplémentaires du Trésor, qui seraient versées en principe dans un fonds souverain dédiées, jusqu’à nouvel ordre, à l’extinction de la dette publique, ne seraient pas disponibles avant 2020, soit dans au moins sept ans si tout se passe dans le meilleur des mondes. Toutefois, un constitutionnaliste a affirmé que contrairement à ce qu’on entend dire dans certains milieux, la décision concernant l’usage final de telles recettes revient au Parlement, l’autorité de tutelle, qui donne l’autorisation à l’Exécutif de dépenser les deniers publics. Ceci dit, le Trésor devrait se suffire des droits qui seraient versés par les compagnies étrangères intéressées ultérieurement par le processus de dragage et de production du pétrole et du gaz. L’Etat pourrait également se rabattre sur le mécanisme financier de titrisation des recettes à venir de ce secteur. Cette option nécessiterait une grande transparence et une connaissance pointue des techniques financières par les autorités qui seraient chargées de la mettre en œuvre. Cependant, le recours à la titrisation des recettes pétrolières a été récemment rejeté par le Fonds monétaire international (FMI) et l’Eurogroupe dans le cadre des propositions de sauvetage de Chypre, avancées par les autorités chypriotes. Les attendus d’un tel refus n’ont pas été rendus publics.
Liliane Mokbel