L’Internet se démocratise au Liban. La progression se fait lentement mais sûrement. Il fallait bien commencer quelque part pour donner un coup de jeunesse et de modernité à ce secteur lucratif pour le Trésor. Le ministre sortant des Télécoms, Nicolas Sehnaoui, a réussi au cours de son mandat à la tête de ce ministère d’une durée de 21 mois, sans le recours à des descentes manu militari, à lutter contre le piratage d’Internet. Son département s’est posé comme un agent concurrent acharné face aux opérateurs fraudeurs qui noyautent le marché. Ainsi, le ministre des Télécoms a réduit le tarif d’Internet de 80% et a augmenté sa vitesse de débit de huit fois. Il a par ailleurs amendé le règlement régissant l’octroi de licence d’exploitation aux fournisseurs des services (IP), de sorte qu’il est devenu plus facile d’obtenir un permis. Vingt-trois nouvelles licences d’exploitation à des fournisseurs de services Internet ont été délivrées par le ministre Sehnaoui entre juin 2012 et mars 2013, contre vingt-trois existant avant son accession à la tête du ministère.
Dès le 1er mai, un nouveau package de service Internet 3G sera applicable concernant l’opérateur Touch. A titre indicatif, ce package propose un prix de 10 dollars pour 150 MB, soit un recul du tarif de l’unité de MB de 33% (dans le passé 100 MB coûtaient 10 dollars). Parallèlement, Speedtest.net a publié une étude portant sur 182 pays, relative à la vitesse d’accès à Internet. Le premier indice concerne la vitesse d’accès d’uploader Internet et l’autre de downloader Internet. L’étude a été effectuée entre le 19 février 2013 et le 20 mars 2013. Dans ce contexte, le Liban a progressé de quatre positions sur un plan global, occupant cette année la 150e place, contre la 154 un an auparavant sur la même période. En revanche, il a maintenu son classement à un niveau régional, soit la 13e position. En termes de vitesse de downloader Internet, le Pays du Cèdre est passé de 2,31 MB/seconde à 2,33 MB.
Selon Business Monitor International (BMI), la valeur du marché du secteur des nouvelles technologies de l’informatique et de la communication (NTIC) a été estimée à 337 millions de dollars en 2012, à la suite d’un sévère ralentissement en 2006 en raison de la guerre d’Israël, qui avait ravagé les infrastructures des télécoms. Par ailleurs, l’agence a prévu un taux de croissance moyen de ce marché de 12% entre 2013 et 2017. Ce marché comprend entre autres sous-secteurs ceux du software, du hardware et des services Internet. Celui du hardware représente la part la plus importante en termes de valeur de ce secteur, dont la croissance est supposée passer de 226 millions en 2013 à 343 millions de dollars en 2017, les ventes des PC, y compris leurs accessoires, atteindront 284 millions de dollars d’ici quatre ans. Quant aux dépenses relatives au sous-secteur du software, elles progresseraient de 45 millions de dollars à 284 millions en 2017. Concernant le marché des services des NTIC, les prévisions de BMI font état d’une progression de 93 millions de dollars en 2013, à 152 millions en 2017. Enfin, pour ce qui a trait au développement d’une infrastructure appropriée à l’évolution du secteur des NTIC, une région numérique a été inaugurée à Dekwané, en décembre 2012, en prélude au lancement imminent du 4G. Dans le même prolongement, le ministère des Télécoms a également élargi la capacité du Liban à 30 GB sur le réseau du câble maritime international Inewe. Le processus est en évolution permanente et il reste encore beaucoup à faire.
Liliane Mokbel