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Nº 2895 du vendredi 03 Mai 2013

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40 ans après, l’hommage Fouad Chéhab. Le président des réformes et du changement

Quarante ans se sont écoulés et Fouad Chéhab est toujours présent dans le cœur de ceux qui l’ont connu et apprécié. Une cérémonie, organisée par la Fondation Fouad Chéhab, a commémoré cette date. Les intervenants, qui ont pris la parole à cette occasion, sont revenus sur le parcours de cet homme hors norme.
 

Fouad Chéhab a eu de nombreux partisans et beaucoup  de détracteurs. Mais nul ne peut occulter la longue liste de réalisations qu’on lui doit, et qui ont contribué à l’essor du Liban, sans que jamais son nom ne soit mêlé, de près ou de loin, à des scandales financiers ou autres. Quarante ans sont passés depuis sa mort et le grand homme vit toujours dans la mémoire de nombreux citoyens qui ont voulu lui rendre hommage rappelant, au passage, sa phrase fétiche «la présidence n’est pas ma propriété mais celle de la dignité du peuple libanais».
C’est donc à l’initiative de la Fondation Fouad Chéhab que de nombreuses personnalités et représentants de la société libanaise se sont retrouvés. Nabil Younès a lu un texte émouvant au nom de Fouad Boutros. «Fouad Chéhab, écrit celui qui fut ministre détenteur de divers portefeuilles sous le mandat du général, a mérité le qualificatif d’homme d’Etat. Il a construit l’administration libanaise et l’a modernisée, se distinguant ainsi de ce qu’on appelle un homme politique dans le sens traditionnel du terme. Le président s’est également différencié dans la politique étrangère sage et pondérée qu’il a adoptée». L’ancien ministre conclut dans son texte que seule l’Histoire a le droit de juger son mandat. Talal Selman, rédacteur en chef du Safir, a souligné de son côté que «durant son mandat, le président a lutté de toutes ses forces contre la corruption et le clientélisme parvenant à rassembler l’opinion publique autour de sa personne». Il a, également, insisté sur le fait que le général Chéhab a introduit dans la politique le concept de la démocratie, du développement et de la justice sociale et a loué sa citoyenneté et son intégrité. Selman a souhaité que le Liban ne s’enlise pas dans le confessionnalisme afin que les Libanais ne pleurent pas leur Etat. Le journaliste Michel Mouayké a prononcé l’allocution de l’ancien ministre Michel Eddé dans laquelle il dresse les caractéristiques de la personnalité du président et son refus de prolonger son mandat à l’heure où les généraux arabes s’accaparaient du pouvoir dans leurs pays respectifs. «Fouad Chéhab, dit-il, ne voulait pas être au centre du pouvoir mais souhaitait l’édification d’un Etat de droit assurant les droits légitimes à ses citoyens… il prônait l’alternance au pouvoir et l’indépendance des citoyens par rapport aux zaïms». Quant à Nawaf Kabbara, il a exposé la situation à Tripoli et à la Foire internationale de la ville où il a commencé à travailler depuis le mandat Chéhab. «Ces années étaient celles des principes et des grands rêves, dit-il. C’est l’époque qui a amené Fouad Chéhab au pouvoir, cet homme qui a édifié l’Etat et a changé l’identité libanaise loin du confessionnalisme. Le président a déployé des efforts aussi pour installer l’équilibre entre toutes les formations libanaises. Il a œuvré à apporter de réels changements et il était parfaitement conscient du fait que préserver cet équilibre était une simple mesure en attendant des changements drastiques dans l’édifice étatique».
De nombreuses personnalités politiques, religieuses et représentants de médias étaient présents à cette occasion. Le ministre Nazem Khoury représentait le président de la République Michel Sleiman aux côtés de l’ancien chef du Législatif, le président Hussein el-Husseini, l’ancien ministre Michel el-Khoury et l’ancien bâtonnier Michel Elian… A cette occasion, la Fondation a offert un magnifique ouvrage retraçant le parcours du président et les principales réalisations de son mandat, sous le titre Le chéhabisme, une école moderne et visionnaire.

Danièle Gergès 

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