Dès les années 60, le Liban s’ouvre à la technologie. Il s’est muni d’éléments lui permettant d’être en phase avec les récentes découvertes et d’être parmi les premiers à s’en doter.
Le 1er décembre 1968, le président de la République, Charles Hélou, inaugure la station de télécommunications de Arbaniyé qui assurera les liaisons téléphoniques internationales par satellite. Le Liban est un pionnier dans la région avec ce premier pas vers l’ère du satellite.
Le 15 août 1968, la Mitsubishi TWR obtient le marché du centre de télécommunications de Arbaniyé, une région montagneuse entre Baabdate et Hammana, pour la somme de 2816000 dollars destinée à la construction des bâtiments, des installations et le coût du matériel. Le contrat établi entre la Cie et les responsables libanais stipule que le centre doit être livré 15 mois à partir de la notification de l’adjudication. Le paiement par le Liban s’échelonne sur dix ans.
En novembre 1968, le centre est relié au satellite Intelsat III. Un an après son entrée en service, il est doublé par le câble Beyrouth-Marseille afin d’intensifier ses capacités, de lui permettre d’établir des communications internationales et de profiter des diffusions par satellite. La station de Arbaniyé a ainsi donné un push à la télévision locale à travers la diffusion des nouvelles internationales et celles du sport dans le monde, pas encore assurées dans les pays voisins.
Le Liban devient, alors, le centre de télécommunications le plus important de la région. Le «dish» de la station est l’un des plus performants. Et la station revêt une très grande importance à l’heure où le monde fait ses premiers pas dans le domaine spatial.
Dans un rapport des Nations unies en date du 5 décembre 1996, il est indiqué que le début des activités spatiales au Liban remonte aux années 60 avec l’installation de la station terrienne de Arbaniyé pour les communications téléphoniques par satellite. Toutefois, la recherche spatiale y était inexistante jusqu’à la création, en 1995, du Centre national de télédétection par le Conseil national de la recherche scientifique. A partir de cette date, le centre participe activement à la planification des programmes nécessaires en matière de télédétection.
En 1996, le ministère de l’Energie et des Télécommunications disposait de cinq stations terriennes de communications par satellite dans les villes de Arbaniyé et de Jouret el-Ballout, destinées aux télécommunications téléphoniques et à la télédiffusion.
Six sociétés privées
Les deux stations terriennes de Arbaniyé, construites par Alcatel et Telspace, sont reliées à Intelsat par des liaisons numériques. Chacune dispose de dix canaux de communication. Les trois stations terriennes à Jouret el-Ballout sont utilisées pour la télédiffusion directe et sont reliées à Intelsat pour les communications téléphoniques.
De plus, il existe au Liban six sociétés privées disposant de stations leur permettant d’établir des liaisons par satellite. Elles offrent à la population libanaise la possibilité de se connecter à Internet.
Le Liban développe rapidement ses activités spatiales. Les progrès dans le domaine des techniques spatiales et de leurs applications ont sensiblement contribué au développement de certains secteurs-clés de l’économie nationale libanaise. Les années de guerre ont laissé leurs empreintes et le Liban a manqué des décennies de progrès. Il se rattrape aujourd’hui et reprend peu à peu sa place, là où d’autres pays voisins l’avaient devancé.
Arlette Kassas
Les oreilles d’Israël
Fin juillet 2010, l’Armée libanaise a arrêté un commandant suspecté de collaboration avec Israël, ainsi que d’autres personnes travaillant dans des compagnies de téléphonie, qui interceptaient toutes les communications passées à travers la station de Arbaniyé.