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Nº 2899 du vendredi 31 mai 2013

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POLITIQUE

Atef Majdalani, député de Beyrouth. Pas d’explosion généralisée

En dépit de la situation tendue et de la crise politique, Atef Majdalani, député de Beyrouth, membre du 14 mars, dit ne pas craindre une explosion généralisée. Interview.

Une délégation du Moustaqbal s’est rendue au Palais de Baabda. Quel est le message que vous avez transmis au président Sleiman? Etes-vous satisfait de la prorogation du mandat parlementaire à la lumière de la séance de vendredi?
Nous avons rendu visite au président de la République afin de lui exprimer notre estime pour ses prises de position nationales qui attestent de son sens des responsabilités en ce qui concerne le respect de la Constitution et la sauvegarde de la patrie. Nous lui avons aussi demandé un positionnement clair de la part du gouvernement qui devra demander au Hezbollah de suspendre son implication dans la guerre en Syrie. Grosso modo, le président était d’accord avec nous sur ce grave sujet qui met en danger la paix civile et qui pourrait engendrer une fitna confessionnelle et communautaire. Nous lui avons dit, si certains craignent de voir les takfiristes se transporter au Liban, la 1701 existe. A travers les mécanismes de cette résolution, on pourrait solliciter les Nations unies pour qu’elles prennent en charge le contrôle de la frontière. Cela éliminerait les craintes.

Ne pensez-vous pas que les FL en renonçant au projet orthodoxe ont perdu des points dans le milieu chrétien?
Non. Les FL n’ont pas renoncé au projet orthodoxe. Nous ne devons pas oublier qu’à la dernière réunion des leaders maronites (et non pas chrétiens au sens large) qui a eu lieu à Bkerké, un consensus s’était dégagé entre les partis (en l’absence des personnalités indépendantes, même maronites) à la demande de Bkerké et du patriarche pour la suspension de la loi orthodoxe afin d’ouvrir la voie à un projet consensuel. C’est pourquoi les FL ont pris en compte les souhaits du patriarche. Ceux qui ont été contre la volonté du patriarche, ce sont le général Aoun et le CPL qui sont restés attachés à la loi orthodoxe et ont rejeté la formule consensuelle.

Pensez-vous que les chrétiens se trouveront face à une alliance quadripartite semblable à celle de 2005 dont ils ont fait les frais, à la lumière d’une similitude de vues entre le président Berry, le Moustaqbal, le Hezbollah et le député Walid Joumblatt au sujet de la prorogation de la législature?
Pas du tout. Nous comprenons les divergences qui surgissent de temps en temps entre le CPL et le Hezbollah. Ce sont des positions tactiques, l’alliance stratégique reste présente, nous ne sommes pas dupes. Voulez-vous me laisser croire que le général Aoun est contre la reconduction du Parlement, qu’il est opposé au Hezbollah et au président Berry? Est-ce que quelqu’un peut croire qu’en réalité le général Aoun est contre l’ingérence du Hezbollah dans le conflit syrien? Si c’était vrai, que reste-t-il alors de son alliance avec ce parti? Qu’il la brise alors et proclame être désormais seul. Personne ne peut continuer à leurrer les gens, ils sont tous lucides.

Craignez-vous une explosion sécuritaire après les roquettes qui ont ciblé la banlieue sud?
Non. Il est clair que ces obus ont été tirés 24 heures après le discours du secrétaire général du Hezbollah, c’est un acte terroriste qui nous pousse à nous demander: à qui profite le crime?

A qui profite-t-il?
Au Hezbollah. Cela me rappelle des opérations qui avaient lieu au Liban-Sud lorsque, suite à des tirs d’obus en direction d’Israël, on retrouvait les mêmes rampes de lancement en bois. En tout cas, disons qu’il ne faut pas craindre une explosion généralisée au Liban.

Que se passe-t-il à Tripoli? La rumeur parle de Jabal Mohsen contre Qoussair…
Il ne fait pas de doute que l’intervention militaire du Hezbollah à Qoussair et dans la Ghouta de Damas, en faveur du régime syrien et contre le peuple, représente une menace pour le Liban, la paix civile et la stabilité, si cela continue. C’est pourquoi nous réclamons avec insistance que soit mis un terme à l’implication du Hezb dans le bourbier syrien.

Quelles sont les conséquences de l’attaque du poste de l’Armée libanaise à Wadi al-Hamid? Sommes-nous face à un Ersal 2?
Il est difficile de désigner les responsables de cette attaque. J’adresse mes condoléances au commandement de l’armée et aux soldats. Nous condamnons cet acte terroriste qui cible la colonne vertébrale de l’Etat libanais dont la souffrance touche toutes ses institutions constitutionnelles. Celui qui agresse l’armée, assène un coup fatal à l’Etat. Nous condamnons cet acte et souhaitons que ses auteurs soient dévoilés.

Propos recueillis par Saad Elias

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