Un syndicat de consultants
dans la restauration et l’hôtellerie a vu le jour en
avril dernier. Il est plus connu sous le label HCA-Liban, ou Hospitality Consultants Association – Lebanon.
L’idée est née d’un besoin pressant de donner un caractère professionnel aux différents acteurs de ce secteur et de renforcer la structuration du métier dans le sens d’une meilleure rationalisation des investissements, afin d’éviter des pertes colossales dans des entreprises vouées à l’échec au départ. C’est que le rendement sur investissement n’est pas garanti dans ce métier devenu presque «un sport national» et de plus, la rentabilité du projet de restauration ou d’hôtellerie n’est pas immédiate. Malheureusement au Liban, la première réaction des salariés remerciés ou ayant fait valoir leur droit à la retraite est dans une large partie d’investir leurs liquidités dans un projet de café et/ou restaurant. S’ils s’embarquent dans cette expérience, ils n’ont pas tort. Le paysage de la restauration semble en bonne santé si l’on tient compte du paramètre de remplissage des restos et cafés.
Selon l’étude de marché des restaurants, cafés et bars que Hodema Consulting Services réalise chaque année depuis quatre ans, le marché Food & Beverage est en croissance de près de 7% en 2013 à Beyrouth: il y a aujourd’hui plus de restaurants que l’année dernière malgré la situation instable dans le pays et beaucoup de fermetures de restaurants emblématiques, comme le Buddha Bar ou le Stay. «Ces fermetures touchent des restaurants de grande taille, visant un segment de marché haut de gamme. C’est ce secteur qui souffre le plus, alors que le segment grand public voit l’arrivée de nouveaux restaurants et concepts, comme la chaîne de Chawarma Shawarmanji, qui a ouvert plus de cinq enseignes en 2013», souligne Nagi Morkos, P.-D.G. de Hodema. Il ajoute: «De nouveaux centres commerciaux ont vu le jour comme le Beirut City Center qui compte plus de 30 restaurants et KidzMondo, un centre de loisirs dédié aux enfants, compte également plus de 26 établissements. D’autres choisissent de construire un espace dédié seulement aux restaurants, comme le Blueberry à Dbayé, qui comprend 12 restaurants».
Concernant la clé de réussite des cafés et restos dans les malls, Nagi Morkos met l’accent sur le fait que les centres commerciaux foisonnent à Beyrouth et au Liban et les annonces de nouveaux projets ne manquent pas, comme l’ABC, qui a annoncé l’ouverture d’un nouveau centre commercial à Verdun. «Ces centres commerciaux deviennent des destinations à part entière en matière de restaurants et cafés, avec un positionnement souvent grand public», dit-il. Qu’en est-il du succès des franchises ou enseignes internationales qui est aléatoire? Selon le P.-D.G. de Hodema Consulting Services, les enseignes libanaises ont longtemps monopolisé la scène, vu la faible présence des marques étrangères. Ainsi, outre la cuisine libanaise qui est naturellement représentée dans le pays, les opérateurs de restaurants ont développé des chaînes de concepts et de cuisines très différentes, allant du dîner américain (Roadster, Crepaway) au chinois (Chopsticks) sans oublier le sushi ou la cuisine française. Ce n’est que récemment que les franchises internationales ont pris leur envol. Aujourd’hui, nous voyons l’arrivée de marques internationales qui ont fait leurs preuves dans la région comme le chinois P.F. Chang’s, l’américain Cheese Cake Factory ou Shake Shack. «Le succès des enseignes internationales ou des franchises n’est pas toujours garanti puisque le Libanais est très fidèle à ses marques qu’il a fréquentées depuis des années», a-t-il conclu.
Endettement public
Le service de la dette suit une courbe décroissante
Les données des finances publiques ont montré une progression du volume de l’endettement public au cours de la période d’expédition des affaires courantes du gouvernement, soit environ 5 milliards de dollars, dont 60% en devises étrangères. En revanche, la Banque du Liban et les banques commerciales ont conjointement déployé des efforts en vue de faire baisser les coûts des emprunts de l’Etat à leur niveau le plus faible historiquement. Selon l’Association des banques au Liban (ABL), les deux acteurs ont ainsi contribué à freiner l’accroissement du service de la dette publique. Ils ont fait baisser ce service de la dette en termes de pourcentage du PIB (4,8%) et en termes de pourcentage des dépenses publiques (28,6%). Depuis janvier 2011 et jusqu’à fin mars 2013, la BDL détient une masse de plus en plus importante de la dette publique qui avoisinerait 40%. Sachant que les opérations de swap de la dette libellée en dollar contre une dette libellée en livre conduisent à long terme à un accroissement du taux d’inflation. Mais dans les moments difficiles, il faut choisir la solution du moindre mal….
Parlement
Faible productivité concernant les lois économiques
Le constat de la productivité du Parlement portant sur le vote de lois ou projets de loi économiques est décevant. Au cours des quatre ans de son mandat, la Chambre des députés n’a approuvé aucune loi de finances, sachant que l’approbation des budgets (l’imposition d’impôts et la ventilation des dépenses) représente l’un des fondamentaux de l’activité du Parlement. Mis à part le budget général de l’Etat, le nombre des législations portant sur des questions d’ordre économique adoptées par la Chambre ne dépasse pas celui des doigts d’une seule main. Si l’on excepte l’octroi d’une indemnité journalière de transport pour les salariés, la prorogation de la loi sur les loyers et l’autorisation accordée au gouvernement d’effectuer certaines dépenses, le Parlement a en fait voté trois lois. Il s’agit spécifiquement de la loi sur les ressources pétrolières, la loi sur les marchés financiers et celle de l’égalité entre les hommes et les femmes concernant l’abattement fiscal.
Banques
La Finance islamique s’organise
Selon les acteurs du secteur bancaire, la Finance islamique serait une source de force et de stabilité à même de développer le secteur de la finance. Même si, au Liban, les banques islamiques ont pris du retard, le lien fort entre la finance et l’économie réelle, à la base de la philosophie de la finance islamique, ne peut être que bénéfique pour le développement des pays émergents. Le secteur de la finance devrait soutenir celui de l’économie réelle. Le régulateur de la Finance islamique dans le monde, The Islamic Financial Services Board (IFSB), travaille en collaboration avec le Comité de Bâle, vu que les deux entités ont fait face à des défis similaires sur les marchés. Le nouvel agenda de l’IFSB se concentre sur les moyens d’assurer une croissance inclusive et une stabilité financière au lendemain de la crise financière. Les défis auxquels fait face la Finance islamique sont la pauvreté, l’accroissement de l’inégalité sociale et le besoin d’une meilleure cohésion sociale. Pour l’IFSB, un retour à un système financier au service de l’économie réelle et d’investissements responsables est indispensable.