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Nº 2903 du vendredi 28 juin 2013

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Désirs érotiques inavouables. Que faire de nos fantasmes?

En été, la chaleur, les vacances, les tenues légères font que des désirs inavouables, des désirs érotiques, tout bonnement des fantasmes enfouis au plus profond de soi surgissent et se font entêtants. Faut-il pour autant les vivre au grand jour? Quel sort faut-il réserver à nos rêves sexuels les plus secrets, les plus osés? Témoignages et éléments de réponse.
 

Le fantasme est difficile à partager dans un couple. Rares sont les partenaires qui s’échangent librement leurs dessins érotiques, surtout quand il s’agit de désirs inavouables comme le triolisme, le sadomasochisme, l’homosexualité… Et il est de rigueur de dire que, dans un couple, les fantasmes ne doivent pas avoir d’aboutissement dans la réalité. Ainsi, aucune crainte de devoir braver certains tabous qui risquent de briser la relation amoureuse. C’est de l’ordre du fantasme. Un fantasme se réduit à un simple moyen servant à ressentir de l’excitation, à avoir du désir, à jouir même quand notre partenaire ne nous excite plus comme au premier jour. Et c’est tout. Ou alors, l’homme prend son courage à deux mains et vit ses fantasmes auprès d’une prostituée, disponible, prête à l’entendre et capable d’exaucer ses désirs… sans remords aucun. Or, il semble que, particulièrement en été, la liberté d’être et de jouir des plaisirs de la vie se fait plus insistante et fait tomber les barrières. Certains couples, de plus en plus nombreux d’ailleurs, n’hésitent pas à franchir le pas, non seulement à s’échanger leurs fantasmes les plus honteux mais à les vivre ensemble, à les concrétiser…
Certains fantasmes sont étiquetés «acceptables», dans le sens où il s’agit de jeux à vivre à deux, comme ce mari qui aime que sa femme se juche sur ses talons démesurés pendant qu’il lui fait l’amour, ou ce conjoint qui a besoin de sentir le cuir pour arriver au septième ciel… D’autres fantasmes «dérangent» et rares sont les couples qui franchissent le pas, comme par exemple faire l’amour dans des lieux insolites où l’on risque d’être surpris, inviter une amie du couple à se joindre à la partie pour assouvir les fantasmes de l’amour à trois de monsieur… Certains fantasmes sont irréalisables et très rares sont les couples qui les concrétisent, bien que… Par exemple, participez à des partouzes, assouvir les désirs homosexuels du mari bisexuel…

Le viol, fantasme des femmes
Parmi les fantasmes de femmes les plus courants… le viol. Pour certaines, c’est une vraie excitation que d’imaginer un homme capable de les désirer au point de transgresser toutes les lois. Mais cela ne signifie pas que ces femmes désirent être violées dans la réalité. Toute situation de soumission est aussi présente dans l’imaginaire de la gent féminine et, selon les sexologues, cela est dû au fait que la femme a encore beaucoup d’interdits sexuels. Des rapports sexuels soi-disant forcés ou des jeux imposés permettent à la femme – qui serait consentante – de se laisser aller sans se sentir responsable. A partir du moment où ce n’est pas elle qui prend l’initiative, elle se sent déculpabilisée. «J’ai toujours fantasmé d’être prise de force, confie Asma. Cela serait dû à l’éducation rigide et conservatrice que j’ai subie. Il a fallu que je rencontre Tarek pour que j’ose franchir le pas. Mon amant a insisté pour que je lui raconte mes désirs les plus secrets. Découvrant mon fantasme, il me prend pendant de longs week-ends dans des endroits où, tranquillement, nous assouvissons nos passions. Il me menotte, me bande les yeux, invite parfois des amis à assister à nos débats… Il me donne l’impression d’être obligée de ‘‘subir’’ ces assauts, ce qui me convient et me libère», révèle la jeune femme.
Chez les hommes, le fantasme numéro un serait d’avoir deux femmes dans leur couche. Ce que certaines femmes acceptent pour plaire à leur partenaire ou par goût de l’aventure. «Tout a commencé lorsque, pendant les vacances, mon mari me propose un voyage à l’étranger et une soirée dans un club libertin, raconte Nadia. Très vite, nous découvrons que nous avons des fantasmes communs. Nous décidons de les satisfaire, mais seulement le temps des vacances pour ne pas verser dans l’obsession sexuelle perverse. Mon mari, que j’ai en fait épousé en secondes noces, trouve du plaisir dans des pratiques liées au triolisme. Il n’avait jamais osé réaliser ses fantasmes avant de m’avoir rencontrée… Personnellement, je n’avais de plaisir que lorsque j’imaginais l’homme que j’aime avec une autre au lit. Chaque été, nous consacrons une dizaine de jours de nos vacances pour nous rendre dans des pays où nous pouvons vivre nos fantasmes dans des endroits branchés et raffinés», confie-t-elle. La jalousie? «Aucun sentiment de ce genre ne m’étreinte, répond Nadia. Juste une exaltation de le regarder donner du plaisir à une autre».

Les fantasmes qui détruisent
Parfois, il faut savoir dire non à ces désirs et les garder enfouis. Des répercussions inattendues seraient au rendez-vous. Maha a vécu son fantasme avec son mari et cela l’a conduit à une séparation. «Après vingt ans de mariage, mon mari m’a posé un ultimatum: soit j’acceptais de vivre ses fantasmes, soit il me trompe. J’accepte par peur de le perdre. Au début, cela m’a semblé supportable: il voulait que je porte du cuir, parfois que je le fouette, souvent que je l’attache et l’oblige à voir des films pornographiques… Les choses se sont mises à se gâter quand j’ai découvert qu’il avait des tendances homosexuelles et qu’il souhaitait les vivre sous mon regard. Je n’ai pas pu supporter. J’ai quitté le foyer conjugal et lui n’a rien fait pour me récupérer. J’ai appris par la suite, après un divorce retentissant, qu’il s’est mis avec une femme qui l’acceptait comme il était et qui n’avait pas de problème à le suivre sur ce chemin dépravé. Il faut dire que ses poches bien pleines jouaient en sa faveur».

D.G.

Faut-il vivre ses fantasmes?
Pas de réponse à cette délicate question. Il s’agit tout simplement de savoir:

Qu’il arrive que le passage à l’acte soit 
traumatisant, choquant.
Que la réalisation d’un fantasme peut l’anéantir.
Que le couple peut vaciller après certaines expériences et même se séparer.
Que cela doit se décider ensemble sans contraintes ni pressions.

Variations libertines courantes
La banalisation du libertinage et l’accès facile aux clubs libertins surtout pendant les vacances font qu’ils sont de plus en plus nombreux ces couples de Libanais qui franchissent le pas et n’hésitent pas à vivre leurs fantasmes dans la réalité. Les variations perverses les plus courantes seraient le mélanisme (amour côte à côte avec un autre couple, mais sans échange de partenaires), le triolisme (amour à trois dans un lit, le plus souvent deux femmes et un homme, plus rarement, deux hommes et une femme), l’échangisme (se rendre dans un couple libertin où les couples échangent leurs partenaires), la bisexualité (avoir une envie sexuelle envers l’autre sexe mais aussi le même sexe), le fétichisme (avoir besoin d’un objet précis pour être excité, du cuir par exemple), le voyeurisme (avoir besoin de regarder des couples en train de faire l’amour), le sadomasochisme (vouloir souffrir, être humilié… et vice-versa).

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