Les troubles du comportement alimentaire (TCA) causent une extrême souffrance et une mortalité élevée dues à ces conduites déviantes. C’est du moins l’avis des experts en psychiatrie réunis lors des Journées interuniversitaires de psychiatrie sur le thème Les troubles alimentaires: état des lieux et perspectives d’avenir.
Les troubles alimentaires sont un thème d’actualité dont souffrent des millions de gens de par le monde. Les rencontres interuniversitaires sont organisées dans le but d’apporter des réponses ou du moins un éclairage à toutes les interrogations liées à ce genre de troubles. Les experts présents se sont surtout penchés sur les moyens de dépister et de traiter les troubles du comportement alimentaire, notamment la boulimie, l’anorexie et le binge eating.
L’anorexie mentale
Ces problèmes touchent les enfants, les adolescents, les adultes et les personnes du troisième âge, et s’accompagnent parfois d’autres troubles psychiques. Pathologies addictives, troubles du spectre obsessionnel ou entité indépendante bien définie dans laquelle s’entremêlent impulsivité, obsessions, compulsions, recherche des sensations fortes, alimentation de confort pour soulager un trouble de l’humeur… Ce sont autant d’explications données pour tenter de mieux cerner les troubles alimentaires.
L’anorexie mentale est l’affection psychiatrique qui a le plus fort taux de mortalité. Selon les estimations, 24% des anorexiques souffrent de troubles de la personnalité. Parmi les personnes âgées ayant des troubles de l’alimentation, plus de 80% souffrent d’anorexie mentale et 10% de boulimie. Celle-ci est un trouble de conduites alimentaires qui toucherait 1 à 3% de la population générale. L’anorexie et la boulimie touchent beaucoup plus les jeunes filles que les jeunes hommes.
Des approches différentes
Selon les psychiatres, les pratiques et les divers consensus ont changé au fil des ans. Les malades sont pris en charge par plusieurs intervenants spécialisés dans des domaines différents. Le DSM 5 permet de mieux classifier les patients. C’est que les deux tiers des personnes qui se présentent aux psychiatres consultent pour des troubles alimentaires non spécifiés. Désormais, avoir une crise de boulimie par semaine et durant trois mois est suffisant pour diagnostiquer la maladie. Le binge eating, c’est-à-dire, manger seul, rapidement et culpabiliser sans pour autant essayer de se faire vomir ou de passer à des laxatifs, au moins une fois par semaine durant trois mois, a également été retenu comme comportement boulimique. Les personnes atteintes d’anorexie restrictive pure misent sur la qualité et la quantité des aliments, la volonté de maigrir et la hantise de grossir, les laxatifs et les vomissements. Elles perdent rapidement entre 20 à 30 pour cent de leur poids. L’anorexique est une perfectionniste, elle a une boulimie d’activités physiques et refuse la passivité. La boulimique éprouve un sentiment de perte de contrôle et a une mauvaise estime de soi. Les personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire, notamment de boulimie, deviennent impulsives et anxieuses lors d’une crise. Même si les patients semblent accepter les soins au début, ils peuvent prendre la décision de stopper l’hospitalisation. D’autres peuvent présenter des antécédents suicidaires. Les hommes souffrant de TCA, un sujet qui n’est pas très abordé, vivent avec des troubles psychologiques, notamment les automutilations, ainsi que les problèmes de contrôle de l’agressivité et de l’impulsivité. Les hommes présentent moins d’abus de laxatifs et plus d’épisodes de vomissements.
NADA JUREIDINI