Zebari soutient Assad
Le ministre irakien des Affaires étrangères, Hochyar Zebari, qui avait au début des incidents en Syrie pris ses distances avec la politique de soutien à Damas, prônée par le Premier ministre Nouri el-Maliki, a changé de cap. Le politicien kurde considère désormais que Bachar el-Assad restera au pouvoir pendant les années à venir, ajoutant que «ceux qui pensent que l’armée syrienne mènera un coup d’Etat contre Assad rêvent, et je ne vois pas un changement à la tête de l’Etat syrien dans le futur proche». Cette analyse pourrait être expliquée par le fait que les Kurdes ont décidé de se démarquer de la politique turque en Syrie suite à l’échec des pourparlers secrets entre Ankara et le mouvement de Abdallah Öcalan, poussant ainsi les leaders de la communauté à se rapprocher de nouveau de Téhéran et de Bagdad après des mois de tensions et de tractations.
Le bras de fer continue à Amman
La visite effectuée fin juillet par le roi Abdallah de Jordanie au Caire n’a pas du tout été appréciée par le mouvement des Frères musulmans à Amman. La confrérie a riposté à cette provocation en durcissant son discours envers la monarchie et en critiquant ouvertement la politique du roi vis-à-vis du dossier égyptien. Selon les islamistes, cette approche nuirait aux intérêts de la Jordanie. Pire encore, elle donnerait une légitimité aux coups d’Etat militaires. Le palais royal, qui a refusé de répondre à ces attaques, a laissé le gouvernement du Premier ministre Abdallah Ensour faire le nécessaire en exigeant l’application à la lettre de la loi contre les Ikhwan.
Abdelmalek Sellal Premier ministre algérien que certains souhaiteraient voir succéder au président Abdel-Aziz Bouteflika, vient de tendre la main au voisin marocain. Une première pour un responsable algérien depuis plusieurs années. Ainsi, le numéro un du gouvernement a promis de tourner la page avec Rabat, assurant être prêt à trouver un commun accord afin de mettre une fois pour toutes un terme aux malentendus entre les deux pays sur plusieurs dossiers. Durant sa visite à la province de Tindouf, près de la frontière marocaine, il a noté: «Notre pays n’a pas de rancune envers ses voisins et nous soutenons le principe de bon voisinage. Il faut que ce soit clair. Nous ne voulons de problèmes avec personne». Ces propos sont intervenus au moment où les tensions entre les deux pays avaient atteint leur apogée.
Mohammad Dahlan l’ancien dirigeant palestinien qui se trouve depuis plusieurs mois engagé dans une guerre ouverte contre le président Mahmoud Abbas, aurait décidé, selon les médias israéliens, de traîner son ancien mentor en justice. Longtemps considéré homme de confiance de Washington, Dahlan avait dû subir l’année dernière les foudres de la justice de Ramallah, qui l’a privé de tous ses biens et de ses droits civiques, l’empêchant ainsi de briguer tout poste officiel au sein de l’Autorité palestinienne. Mais c’était sans compter sur l’imagination de l’ancien homme fort de Yasser Arafat, qui a présenté une plainte à la Cour internationale de La Haye contre Mahmoud Abbas, accusé d’avoir influencé la justice et menacé les juges.
Hamas contre les médias
Le mouvement islamiste palestinien n’a jamais été tendre avec les médias et a récemment durci son contrôle sur les supports autorisés à couvrir les événements dans la bande de Gaza. C’est ce qui expliquerait l’ordre donné par la justice du Hamas à la chaîne saoudienne al-Arabiya de fermer ses bureaux sans nulle explication. Des analystes ont noté que le mouvement de Khaled Mechaal n’appréciait guère la façon avec laquelle al-Arabiya couvrait les événements en Egypte et que le Premier ministre Ismaïl Haniyeh était convaincu que les correspondants de la chaîne avaient pour mission de nuire à son gouvernement.
En pointillé…
La communauté copte en Egypte souffre depuis plusieurs années des tensions religieuses grandissantes à travers le Pays des Pharaons. Et si de nombreuses attaques ont été menées contre les villages et églises coptes depuis la chute du régime de Hosni Moubarak, c’est surtout la région du Sinaï qui s’est retrouvée ces dernières semaines dans l’œil du cyclone. La péninsule abrite les plus anciennes églises connues au monde, qui sont systématiquement attaquées et vandalisées par les jihadistes qui imposent leur loi, surtout dans le nord du Sinaï. Voilà pourquoi le pape Tawadros II, la plus haute autorité religieuse copte, a ordonné depuis un an la fermeture pure et simple de l’église de Rafah. Quant aux trois églises d’al-Ariche, elles n’organisent plus qu’une seule messe par semaine pour éviter que les croyants ne soient ciblés.
Khatami monte au créneau
L’élection du président réformateur Hassan Rohani a bouleversé la scène politique iranienne et affaibli la position des ultraconservateurs qui ont dirigé le pays durant les dix dernières années d’une main de fer. Mais les 51% obtenus par le nouveau chef de l’Etat dès le premier tour ont donné des ailes à son mentor, l’ancien président Mohammad Khatami. Ce dernier a déclaré: «Nous espérons voir de vrais changements, notamment la libération immédiate de nos honnêtes camarades Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi, de même que celle de tous les prisonniers politiques». Ces propos très directs prouvent que les réformateurs veulent que les choses changent vraiment, poussant certains d’entre eux à exiger que l’ex-président Mahmoud Ahmadinejad soit traduit en justice. Et si Khatami n’a pas abandonné son discours diplomatique reconnu à travers le monde, Hachémi Rafsandjani, quant à lui, a été encore plus direct en demandant «que le régime des insultes, des fausses accusations et des conspirateurs paie pour ses crimes». Une allusion à peine voilée au président sortant.
Washington joue son va-tout
L’Administration américaine de Barack Obama ne s’est pas vraiment investie dans les pourparlers de paix au Moyen-Orient durant les cinq dernières années. Mais cette situation pourrait bien changer, puisque le secrétaire d’Etat John Kerry vient de nommer un nouveau médiateur supposé mener à bien les négociations entre Palestiniens et Israéliens. L’heureux élu n’est autre que Martin Indyk, l’ancien ambassadeur à Tel-Aviv, connu pour sa position modérée et pour ses bons contacts avec les deux parties, contrairement à son prédécesseur Dennis Ross, considéré par les Palestiniens comme étant pro-israélien. Indyk serait même l’ami personnel de Saëb Erekat, le chef de la délégation de Ramallah. Ironiquement, ce n’est pas ce qui inquiète les Israéliens et le parti Likoud, mais plutôt le fait que Benyamin Netanyahu ait choisi Tzipi Livni pour représenter son gouvernement aux pourparlers.
Qaboos se veut conciliateur
Pour fêter sa 43e année au pouvoir, le vétéran des dirigeants arabes, le sultan Qaboos Ben Saïd, a ordonné la libération de tous les prisonniers politiques. Parmi eux figurent des centaines d’activistes arrêtés durant les deux dernières années pour leur rôle dans ce qui fut connu comme le Printemps de Mascate. Un bref épisode durant lequel des centaines d’Omanais avaient protesté dans la rue contre les conditions de vie déplorables et le manque de transparence et de démocratie dans le sultanat. La réponse policière avait mené à des violences et plusieurs postes de police et locaux gouvernementaux avaient été incendiés. Cerise sur le gâteau, Qaboos a décrété que tous ceux qui avaient perdu leurs postes au sein des institutions de l’Etat y soient réintégrés. Le sultan n’a pas oublié de gracier la cellule d’espionnage démasquée deux ans auparavant et opérant au profit d’Abou Dhabi.
Juba sous tension
Depuis plusieurs mois, la relation entre le président sud soudanais Salva Kiir Mayardit et son vice-président Riek Machar est au plus bas. Au printemps dernier, des rumeurs avaient même circulé sur un possible coup d’Etat militaire contre le chef de l’Etat suite au déploiement de centaines de soldats dans les rues de la capitale. Kiir avait préféré calmer le jeu après la médiation d’Addis-Abeba, mais cette entente n’a pas duré longtemps et le chef de l’Etat a limogé le gouvernement dans lequel son numéro deux jouissait d’une majorité, tout en retirant à Machar toutes ses prérogatives. Ainsi, il a poussé la situation vers le point de non-retour, s’imposant comme le seul pôle de pouvoir à Juba au détriment de son adjoint, mais aussi de Pagan Amum, le secrétaire général du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), en charge du dossier des négociations avec Khartoum.
700 millions d’euros est la valeur du contrat qui vient d’être signé entre la France et les Emirats arabes unis. Abou Dhabi pourra ainsi acquérir deux satellites d’espionnage militaire afin de fortifier sa force de frappe militaire face à son voisin iranien, considéré comme l’ennemi numéro un par les Emirats. Ce contrat très juteux a été signé par le tout-puissant héritier au trône d’Abou Dhabi, Mohammad Ben Zayed Al Nahyan, frère du chef d’Etat actuel, et par le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Ceci est le résultat de plusieurs années de négociations puisque Paris était en rude compétition avec Washington, qui voulait voir une de ses filiales remporter ce projet. Mais les Emiratis, qui avaient déjà déçu la France au sujet de l’acquisition de plusieurs dizaines d’avions Rafale, ont finalement choisi l’expertise française. Une bonne nouvelle pour le président François Hollande qui cherche à tout prix à redresser l’économie. Entre-temps, les alliés traditionnels des EAU, Londres et Washington, grincent des dents. On ne peut pas gagner à tous les coups!
7,5 milliards de dollars d’exportations militaires israéliennes pour 2012. Selon Tel-Aviv, ce chiffre représente un saut en avant, puisqu’en 2011, le volume des exportations d’équipements militaires tournait autour de 5,8 milliards de dollars. Le ministère de la Défense, qui traitait ce dossier avec confidentialité, se vante cette année du succès de l’industrie militaire israélienne qui est surtout convoitée par les anciennes Républiques soviétiques. Les pays d’Amérique latine occupent la deuxième place, notamment la Colombie et le Chili, alors que le Continent noir est à la traîne avec 107 millions de dollars, avec le Sud Soudan comme principal client. Israël est parmi les dix premiers pays exportateurs d’armes au monde, loin derrière les Etats-Unis, la Russie et la Chine. La surprise vient du fait que malgré les tensions avec Ankara durant les trois dernières années, les rapports militaires entre les deux anciens alliés sont restés intacts.