Sur un plan sectoriel, la présence des réfugiés syriens a eu des effets en dents de scie. En ce qui concerne le marché du travail local, il est difficile d’en mesurer l’impact réel vu que les ouvriers syriens se livrent une concurrence entre eux plus qu’ils ne livrent une concurrence à la force active libanaise. Cet avis d’un expert économique repose sur deux paramètres, à savoir les qualifications requises pour un emploi au Liban, et les opportunités de travail disponibles sur le marché local. De plus, il n’existe pas jusqu’à ce jour de données qui confirmeraient un accroissement du volume d’ouvriers syriens travaillant effectivement dans notre pays. Tout simplement parce que l’ambiance de ralentissement économique que traverse le Liban et la régression du taux de développement ne sont pas adéquates à la création de nouveaux emplois. Par ailleurs, au niveau du secteur immobilier, une étude de la Banque mondiale a montré que la pression de la demande sur la vente et la location d’appartements de la part des réfugiés syriens n’a pas compensé le ralentissement qu’enregistre le marché de l’immobilier. A titre indicatif, l’enregistrement de transactions immobilières a reculé de 1,6 % à 1,3% du PIB, en dépit de la demande syrienne. Les chiffres du ministère du Tourisme corroborent cette thèse au cours de 2012. Selon cette source, le nombre de personnes qui ont occupé en 2012 des chambres d’hôtels et/ou des appartements meublés a accusé un recul de 22% sur un an, alors que le nombre de ressortissants syriens sur la période couverte a régressé de 2,5%.
Liliane Mokbel