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Nº 2918 du vendredi 11 octobre 2013

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Liste Goncourt/Le Choix de l’Orient. Une 2e édition pleine de promesses

La deuxième édition du prix Liste Goncourt/Le Choix de l’Orient vient d’être lancée. Les neuf romans sélectionnés au prix Goncourt sont déjà entre les mains d’étudiants de cinq pays différents. Le verdict sera prononcé dans le cadre du Salon du livre qui aura lieu du 1er au 10 novembre.

L’année dernière, à l’occasion de la venue de l’Académie Goncourt au Salon du livre francophone de Beyrouth, l’Institut français du Liban et le Bureau Moyen-Orient de l’AUF (Agence universitaire de la francophonie) avaient lancé le prix littéraire francophone «Liste Goncourt/Le choix de l’Orient», en espérant que cette initiative allait se poursuivre. Et elle se poursuit, puisque la 2e édition a tout juste été lancée lors d’une conférence de presse qui a eu lieu le 2 octobre à l’hôtel Warwick Palm Beach.
Rappel du principe: les titres de la seconde sélection du prix Goncourt sont soumis à un vote de la part d’un grand jury composé d’étudiants de plusieurs universités dans nombre de pays arabes. Les délibérations du grand jury étudiant et la proclamation du nouveau lauréat du Choix de l’Orient 2013 se dérouleront le dimanche 3 novembre à 15h30 au Salon du livre, en présence également du recteur de l’AUF, Bernard Cerquiglini, et de Philippe Claudel, écrivain et cinéaste, membre de l’Académie Goncourt. L’année dernière, le Choix de l’Orient avait été attribué à Mathias Enard pour son roman La rue des voleurs. Et c’est donc lui, en tant que lauréat de l’édition précédente, qui parrainera cette édition. A cette occasion, la traduction arabe de son roman lui sera présentée ainsi qu’au public. Le grand jury comprend plus de quinze étudiants représentant douze universités de cinq pays du Moyen-Orient, à savoir le Liban, l’Egypte, l’Irak, la Palestine et la Syrie.
Salwa Nacouzi, la directrice régionale du Bureau M.O. de l’AUF, ne cache pas son enthousiasme quant aux répercussions positives qu’a eu la première édition, à plusieurs niveaux. Tout d’abord auprès du monde académique, puisque ce prix a permis de s’ouvrir à la littérature contemporaine, souvent négligée, dans les cursus universitaires. Tout en développant l’esprit critique, méthodologique des étudiants, comme en témoignent les critiques qu’ils ont déjà commencé à publier sur le blog www.lechoixdelorient.blogspot.com
Ensuite, auprès du grand public, puisque le roman lauréat de Mathias Enard est agrémenté d’un bandeau mentionnant le prix et que l’événement est couvert par plusieurs médias étrangers. «C’est un moment très important à partager dans la région», ajoute-t-elle, avant de mettre l’accent sur le souffle vivifiant qu’apporte cet événement aux étudiants et aux professeurs dans les universités d’Irak et de Palestine notamment qui vivent une situation absurde. D’ailleurs, le Bureau M.O. de l’AUF a reçu des demandes de participation d’autres pays, comme le Yémen et Djibouti. «Mais nous avons préféré confirmer et asseoir cette 2e édition avant de s’ouvrir davantage».
Thierry Quinqueton, le nouveau directeur du Bureau du livre et de la médiathèque de l’Institut français, a estimé que, ce projet, «vu de loin, peut paraître un peu fou, mais il revêt une grande importance pour la mise en avant de la littérature». D’ailleurs, souligne-t-il, «Le Choix de l’Orient contribue à sortir le phénomène des prix littéraires de leur confinement un peu parisien, voire germanopratin», soit donc se référant au quartier Saint-Germain-des-Prés à Saint-Germain. Non seulement il confère une portée régionale à ce phénomène, mais il permet également de le rajeunir, estime Quinqueton.
Pour la 2e édition du Choix de l’Orient, le grand jury sera présidé par Charif Majdalani. Une mission qu’il a acceptée avec une grande joie, affirme-t-il, avant de soulever l’extrême importance de cet événement qu’est le Choix de l’Orient. Et pour de multiples raisons. C’est qu’il permet de mettre ensemble des étudiants arabes au moment où notre monde est cloisonné, tout comme il place la littérature contemporaine au cœur du débat dans un monde arabe qui est toujours nostalgique du passé, fâché avec la modernité. Et Charif Majdalani fait part de son rêve de voir la même chose s’accomplir avec la littérature contemporaine arabe. A son tour, il souligne l’impact de ce choix qui s’opère loin de toutes pressions économique et politique éditoriale, apportant ainsi un nouveau regard venu de loin sur la littérature française qui en a besoin. Terrain propice au dialogue, il est le signe que la littérature est «le dernier lieu où les hommes peuvent encore se comprendre et échanger loin des discours politiques».

Nayla Rached

Les romans sélectionnés
Sorj Chalandon – Le quatrième mur (Grasset).
Karine Tuil – L’invention de nos vies
(Grasset).
Sylvie Germain – Petites scènes capitales (Albin Michel).
Pierre Lemaître – Au revoir là-haut 
(Albin Michel).
Boris Razon – Palladium (Stock).
Laurent Seksik – Le cas Eduard Einstein (Flammarion).
Chantal Thomas – L’échange des princesses (Seuil).
Jean-Philippe Toussaint – Nue (Minuit).
Frédéric Verger – Arden (Gallimard).

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