Magazine Le Mensuel

Nº 2921 du vendredi 1er novembre 2013

Livre

Salon du livre francophone de Beyrouth. Célébrer les mots

C’est aujourd’hui, 1er novembre, que s’ouvre le Salon du livre francophone de Beyrouth. Une 20e édition sur le thème Les mots des autres, qui se poursuit jusqu’au 10 du mois, au Biel.
 

L’année dernière, le Salon du livre de Beyrouth accueillait l’Académie Goncourt. Cette année, ce sera l’Académie française. C’est que «les organisateurs se devaient d’être encore plus créatifs pour maintenir le niveau de qualité atteint», comme l’affirme Georges Tabet, le président du Syndicat des importateurs de livres, lors de la conférence de presse qui a eu lieu le 24 octobre au siège de la Bank Med. C’est ainsi que Beyrouth accueillera quatre immortels, Hélène Carrère d’Encausse, le secrétaire perpétuel de l’Académie, ainsi que le poète franco-britannique Michel Edwards, le romancier voyageur Dominique Fernandez et l’auteur d’origine libanaise Amin Maalouf.
Les mots des autres, tel est le thème de cette 20e édition du salon. Un thème qui sonne «comme une célébration de la différence dans ce qu’elle a de généreux et d’exigeant, selon l’ambassadeur de France Patrice Paoli. Le salon réaffirme cette année sa vocation de lieu de rencontres, d’échanges, de partage». Un thème qui reflète «encore plus de diversité culturelle», comme l’explique Georges Tabet. D’un côté, un accent particulier a été mis sur la participation d’éditeurs libanais aux côtés des éditeurs francophones d’habitude présents, de l’autre, le nombre d’écrivains en français, mais dont le français n’est pas la langue maternelle, est bien plus important.

 

Encore plus de diversité
La grande nouveauté cette année: l’ouverture vers les éditeurs de langue arabe qui exposeront et présenteront au public des ouvrages écrits en français et traduits en arabe. Ils présenteront également un catalogue réalisé en coopération entre l’Orient des livres et le Bureau des livres de l’IFL proposant une sélection des meilleurs titres de littérature arabe contemporaine. Plusieurs maisons d’édition ont répondu présent, parmi eux Dar el-Adab, Dar el-Saqi, Dar el-Farabi, et leur présence dans un stand qui leur est destiné, aux côtés des éditeurs francophones, a pour objectif non seulement d’élargir le choix des ouvrages présentés, mais de permettre surtout de les mettre en contact les uns avec les autres, afin d’initier d’éventuelles ventes de droit dans les deux sens. Il y aura donc un coup de projecteur sur la traduction lors de la journée professionnelle qui se tiendra le 2 novembre et qui vise à faire de Beyrouth une plateforme d’échange entre le livre arabe et le livre français. Déjà l’année dernière, une première ouverture vers de nouveaux horizons a été enclenchée à l’initiative du Bureau Moyen-Orient de l’Agence universitaire de la francophonie et de l’Institut français, avec la mise en place de la Liste Goncourt/Choix de l’Orient qui en est à sa deuxième édition cette année.
Plus de cent écrivains et cinquante exposants seront présents. Des auteurs de toutes les origines et de tous les horizons, du roman policier à l’essai philosophique, de la nouvelle aux illustrations pour enfants. Comme chaque fois, une attention particulière sera portée à la jeunesse, à travers des visites scolaires guidées et des rencontres avec les auteurs jeunesse. Parmi les axes du salon, cinq maisons d’auteurs proposeront leur propre programmation, parmi lesquelles le Centre Pen Liban, la Maison des écrivains étrangers et des traducteurs de Saint-Nazaire, ainsi que la Maison internationale des écrivains à Beyrouth dirigée par Charif Majdalani et qui sera lancée lors du salon, le 3 novembre.
Tout au long de ces dix jours de célébration du mot, quatre expositions attireront visiteurs et curieux intellectuels: le journal illustré de Mazen Kerbage montré en première à Biel, la collection Fouad Debbas de cartes postales, ainsi que des représentations du manuscrit de la comtesse de Perthuis, l’exposition Aimé Césaire en douze panneaux, «J’ai apporté une parole d’homme», à l’occasion du centième anniversaire du poète de la «négritude», et finalement l’exposition photos d’Alain Brenas, Passantes, qui résonne comme autant de regards portés sur l’élégance et les mystères des Inconnues.
Du 1er au 10 novembre, le Biel est appelé à grouiller de visiteurs, de tous les âges, pour ces journées qui s’annoncent chargées de rencontre, de débat, d’échange, de diversité, de découverte. Il ne s’agit pas simplement d’acheter les livres qui seront exposés, mais de prendre part à cette immense célébration du mot, des mots des autres, de la francophonie dans toute sa diversité, de la littérature francophone et des valeurs qu’elle véhicule.

Leila Rihani

10 jours qui vous sont destinés
Dès le 2 novembre, au lendemain de l’inauguration, le Salon du livre francophone de Beyrouth accueillera les visiteurs, tous les jours, jusqu’au 10 novembre, de 10h à 21h, au Biel.
www.salondulivrebeyrouth.org

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