Big data, big value, big business… Le buzz world a toujours fait partie de toutes les évolutions technologiques, la particularité avec le Big data c’est qu’on frôle l’overdose… Pas une semaine ne passe sans une conférence, un petit-déjeuner ou un article qui n’aborde le sujet du «Big data». Il est considéré comme la prochaine révolution technologique. C’est un véritable enjeu industriel pour la décennie 2010-2020. Mais de quoi s’agit-il au juste? Chaque jour, nous générons 2,5 trillions d’octets de données. A tel point que 90% des données dans le monde ont été créées au cours des deux dernières années seulement. Ces données proviennent: de capteurs utilisés pour collecter les informations climatiques, de messages sur les sites de médias sociaux, d’images numériques et de vidéos publiées en ligne, d’enregistrements transactionnels d’achats en ligne et de signaux GPS de téléphones mobiles, pour ne citer que quelques sources. Ces données sont appelées Big data, ou volumes massifs de données. Akil Daaboul, un Franco-Libanais, vient d’inaugurer sa structure à Paris, Atania Consulting. Celle-ci adresse des problématiques liées à l’analyse des données (Big Data – Data Analytics), le Business Intelligence et le CRM (Customer Relationship Management), ainsi que l’IT Management (gouvernance SI, alignement stratégique DSI/Métier). Pour l’instant, son marché est la France, qui, selon lui, accuse dans ce créneau un retard de six mois à un an. Il n’exclut pas une ouverture à plus long terme sur le marché de son pays d’origine. Il explique que sous les effets d’une interconnexion de plus en plus vaste et d’un coût de stockage de plus en plus faible, nous sommes entrés dans une ère de «déluge informationnel»: les «Big data». Ce déluge est en train d’atteindre toutes les entreprises, annonçant une transformation économique et sociale globale. «L’idée de Big data est donc de collecter, stocker, analyser et transformer ces volumes massifs de données en une mine d’or pour les entreprises», souligne-t-il. Selon Akil Daaboul, diplômé de HEC, pour tirer profit de ce phénomène, l’entreprise doit relever plusieurs défis:
n Technologique: elle doit investir dans ces nouvelles technologies (s’équiper avec un matériel adapté au traitement des Big data et acquérir une offre logicielle en adéquation avec ses besoins).
n Organisationnel: elle doit être vigilante sur les compétences nécessaires. Ceci passe par le recrutement de «Data Scientists», spécialistes de l’analyse et de l’interprétation des données, des statisticiens et experts informatiques, sachant que ces profils sont assez rares, compte tenu de la récence de la discipline.
n Economique: la maîtrise des données aujourd’hui n’est pas juste un avantage, mais une obligation indispensable au succès et au développement de l’entreprise. Le Big data est considéré comme un vecteur d’innovation. Il permet d’être, non seulement plus réactif, mais aussi plus proactif sur le marché.
Interrogé par Magazine à Paris, Akil Daaboul insiste sur la proposition de valeur ajoutée à ce nouveau créneau de métier. «Si le Big data offre de nouvelles perspectives de croissance, il existe néanmoins des freins à son développement tels que la pénurie des spécialistes et le manque d’expertise technologique en interne; la pertinence et la qualité des données collectées ou les contraintes réglementaires relatives à la protection des données et le droit à la vie privée. Le phénomène est donc intéressant mais il est complexe. En revanche, son ignorance constituerait le plus grand risque tant il est devenu un partenaire inéluctable du marketing et de la connaissance de la clientèle.
Liliane Mokbel