Pour le plaisir de chanter, pour ce moment de bonheur vécu par les enfants et partagé par le public, la chorale d’enfants de la Chanterie de Beyrouth, fondée par Noha Hatem, célèbre les fêtes comme un message d’amour.
C’est une de leur période la plus active. Les enfants de la Chanterie de Beyrouth célèbrent les fêtes par leurs voix cristallines, leurs voix d’anges. Noha Hatem, la fondatrice de la Chanterie de Beyrouth, professeur d’éducation musicale et chef de chœur, ne cache pas sa joie en évoquant ses enfants, leur motivation, la joie qu’ils ressentent quand ils chantent, au-delà du stress, du trac, de la fatigue. La motivation; c’est d’ailleurs la raison essentielle qui régit les inscriptions. Il faut que la décision émane de l’enfant, qu’il aime le chant. Et il s’en rend compte dès les premiers jours, même à un très jeune âge. C’est à partir de 5 ans que l’enfant peut s’inscrire à la Chanterie de Beyrouth en pré-chorale avant de passer à la chorale dès 6 ans et jusqu’à 13 à 14 ans, au moment de la mue chez les garçons ou jusqu’à l’adolescence chez les filles, «qui vont ensuite peut-être dans une autre chorale. Il faut absolument que ce domaine prenne de l’ampleur au Liban. Aujourd’hui, chanter est essentiel. Ça éloigne de tout ce qui est négatif, ça donne confiance en soi. D’ailleurs notre rôle en tant qu’équipe pédagogique est de mettre l’enfant en valeur, de lui donner l’occasion de se reproduire, de lui octroyer ce moment de bonheur».
A la Chanterie de Beyrouth, tout se passe dans le calme, la tranquillité, le bonheur. «Chez nous, on ne crie pas», ajoute Noha Hatem de sa douce voix. Il ne s’agit pas d’avoir une belle voix. Il s’agit d’aimer chanter. Parce que le reste c’est notre affaire à nous, et puis quand bien même l’enfant ne chante pas bien, on lui dit qu’il est un champion. C’est un moment récréatif de joie pour eux». Et en les dirigeant, Noha Hatem a la capacité de leur faire passer un message de l’âme, de par sa sensibilité aux belles choses, de par sa patience, de par sa tendresse, de par son amour».
Et elle en a eu. Depuis des années, depuis 1974, quand elle a créé la Chanterie, à la veille de la guerre en quelque sorte. Née au hasard d’une rencontre, d’une collaboration, d’un coup de main à Monique Haddad qui animait une émission Le coin des jeunes, à laquelle a commencé à participer Noha Hatem armée de sa guitare et des comptines qu’elle chantait avant qu’un groupe d’enfants ne s’affilie à l’émission, lui donnant l’idée de créer un chœur d’enfants. Et la Chanterie a poursuivi son activité en pleine guerre, parce qu’il «fallait montrer aux enfants qu’il y a autre chose que la violence, que chanter crée des liens».
La Chanterie s’adresse à tous les enfants du Liban, à l’image du pays multiconfessionnel, multiculturel. La chorale se réunit tous les mercredis en fin d’après-midi, dans la salle polyvalente de l’USJ. Et, parfois, les enfants profitent de l’expertise d’intervenants du Liban même ou de l’étranger. «Il est important de leur donner l’occasion de voir autre chose, d’être formés par d’autres chefs de chœur, d’avoir accès à des méthodes différentes, à un autre apprentissage. Il faut savoir aller vers l’autre et prendre de l’autre».
Tout au long de l’année, ils se préparent pour les diverses célébrations annuelles, la fête des mères, la fête de la musique, les fêtes de fin d’année… Le répertoire est hebdomadairement planifié, un répertoire alliant musique sacrée et chansons françaises, un répertoire diversifié, moderne, selon les thèmes choisis. Les enfants chantent en arabe, en anglais, en français, en allemand et même en espagnol, comme ils l’ont fait récemment à l’initiative des ambassades d’Amérique latine présentes au Liban. Parfois également, la chorale d’enfants accueille et accompagne, le temps de quelques chansons, un ou une invité parmi les jeunes stars libanaises à l’instar de Tania Kassis, Aline Lahoud, Teddy Nasr… «C’est important aussi de booster la jeunesse libanaise, de valoriser ces jeunes talents», ajoute Noha Hatem, qui répète qu’il s’agit avant tout «d’un chœur d’enfants mixte qui appartient à tout le monde. Ce n’est pas une école, c’est une technique pour enfants chanteurs qui aiment chanter. Les chœurs d’enfants en France font un tabac. C’est la grande mode maintenant». Et le Liban continue de rester au diapason, grâce à de telles initiatives dont le pays a de plus en plus besoin.
Nayla Rached
Pour les fêtes
Parmi leurs activités de fêtes de fin d’année, le chœur d’enfants de la Chanterie de Beyrouth vous donne rendez-vous, le dimanche 22 du mois, à 16h, à l’église Saint-Maron, à
Gemmayzé. Le concert s’inscrit dans le cadre du festival Beirut Chants, «une très belle initiative, selon Noha Hatem, à laquelle nous participons pour la troisième fois. C’est un challenge pour nous et nous espérons que ce sera encore mieux que d’habitude». Entrée libre.