Magazine Le Mensuel

Nº 2929 du vendredi 27 décembre 2013

Confidences Liban

Confidences Liban

François Hollande promet
Avant de quitter Paris où il s’est fait soigner des yeux, le chef de l’Etat Michel Sleiman a remercié le président François Hollande de l’intérêt qu’il lui a porté pendant son séjour. Sleiman a exprimé à son homologue le souhait de convoquer un congrès de la communauté internationale pour confirmer l’appui politique et économique au Liban, décidé le 25 septembre à New York, et soutenu par le Conseil de sécurité le 26 novembre. Le but est de renforcer l’Armée libanaise et d’aider les réfugiés syriens. François Hollande aurait entamé les préparatifs d’un tel congrès en février et demandé au président Sleiman de former rapidement un gouvernement.

L’Italie soutient l’armée
Enrico Letta, Premier ministre italien en visite au Liban, a informé le chef de l’Etat Michel Sleiman et le Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati que son pays était disposé à convier à un congrès les Etats donateurs qui ont promis des équipements militaires et les technologies dont l’institution militaire a besoin, selon le rapport présenté par le commandement de l’armée et approuvé par le Conseil des ministres. L’Italie a entamé les préparatifs d’un tel congrès qui réunirait les ministres de la Défense et auquel le Liban sera représenté par une délégation militaire de haut niveau présidée par le ministre de la Défense.

Les enquêtes se multiplient
Le scandale de la prison de Roumié, dénoncé par le ministre de l’Intérieur Marwan Charbel, a ouvert la voie à d’autres affaires tout autant scandaleuses relevées par le Premier ministre: celle du Haut comité de secours dans laquelle sont impliqués son président, le général Bachir Ibrahim et son épouse arrêtés pour fraudes et extorsions de fonds. Les enquêtes menées par la justice porteront sur d’autres affaires plus anciennes dont celles des Travaux publics et des biens-fonds maritimes qui remontent à plusieurs années. Recevant le président de la Haute Cour de justice, le juge Jean Fahd, le chef de l’Etat Michel Sleiman a insisté pour que justice soit rendue loin de toute pression.

Roumié remise sur le tapis
Les ministres de l’Intérieur et de la Justice, accompagnés du directeur général des FSI p.i, du commandant de la gendarmerie, celui de la région de Jbeil et du président de l’association «La vie de l’homme» Talal Makdessi, ont entrepris une tournée à la prison de Roumié. Ils ont écouté les revendications des islamistes, prisonniers du bâtiment B. L’un d’eux a relevé le fait qu’ils étaient là depuis huit ans sans avoir été jugés, alors que celui qui a tué Samer Hanna, après jugement, a été libéré sous caution. Est-ce parce qu’il est chiite et que nous sommes sunnites?, dit-il. Il a revendiqué une accélération des procès que le ministre Chakib Cortbaoui a approuvée.

Initiative joumblattiste
Les proches de Walid Joumblatt révèlent qu’il lancera bientôt une initiative politique. Il rendra visite aux présidents Nabih Berry et Tammam Salam ou déléguera auprès d’eux ses représentants pour leur suggérer certaines solutions. Si Berry maintient son appui à la formule des 9-9-6, elle pourrait être acceptée, accompagnée d’une entente sur les étapes qui suivront. Joumblatt aurait informé le président Michel Sleiman qu’il continuait à penser que la phase actuelle impose la formation d’un gouvernement rassembleur comprenant le Hezbollah et Amal et qu’il ne fournira pas une couverture politique à un gouvernement du fait accompli.  

Le Hezbollah et Riyad
En réponse à une question sur la possible réduction de la représentation diplomatique saoudienne au Liban, après les accusations proférées par le Hezbollah contre Riyad, l’ambassadeur d’Arabie saoudite au Liban, Ali Awad Assiri, a déclaré que le «Hezbollah ne représentait pas le gouvernement libanais». Il a ajouté qu’il coordonnait avec le gouvernement libanais, seul responsable de la protection de la chancellerie saoudienne. «Nous avons, dit-il, pris nous-mêmes aussi des mesures de sécurité».

Incident de Nakoura, une initiative individuelle
Des milieux diplomatiques approuvent le communiqué de l’armée à la suite de l’incident de Nakoura où un soldat libanais a tiré sur une ronde israélienne à la frontière, tuant un des soldats de la brigade. Ils ont considéré que ce communiqué avait un double aspect: lever la responsabilité de l’institution militaire en donnant un caractère individuel à cet incident et en demandant la poursuite de l’enquête tout en s’engageant à respecter la résolution 1701, concernant notamment la stabilité au sud du Litani.

Blessés disparus dans la nature
Une querelle autour d’une priorité de parking – selon la version des FSI – entre résidants de la famille Zeaïter dans un même immeuble à Fanar a dégénéré en accrochage armé faisant au moins un blessé. Les forces de l’ordre ont cependant affirmé qu’aucun blessé n’a été transporté à un quelconque hôpital de la région, bien que des traces de sang et de balles aient été retrouvées sur le lieu de la rixe et sur une BMX5 garée sur place… La disparition des personnes impliquées dans cette affaire, un blessé ou plus, a alimenté les rumeurs selon lesquelles la dispute était liée à un trafic de drogues. C’est pour cette raison que tous les protagonistes semblent avoir pris la fuite.

Pas de mésentente Berry-Sleiman
Le président de la Chambre, Nabih Berry, abasourdi par les propos qui lui ont été attribués par une certaine presse qui prétend qu’il mène campagne contre le président de la République, Michel Sleiman, a déclaré: «La relation avec le chef de l’Etat est naturelle. Il n’y a aucun sujet de discorde entre nous».
Lors de leur dernier contact téléphonique, le président Berry en a ouvertement parlé avec le président Sleiman: «Imaginez-vous, lui a-t-il dit, que l’on propage des rumeurs sur notre mésentente, alors que, personnellement, je n’en suis pas au courant!». Le président de la République a répondu: «Moi non plus».

 

Bkerké et la présidentielle
Un groupe de politiciens chrétiens ont adressé un message au patriarche Béchara Raï, lui demandant de prendre en main le dossier de la présidentielle, d’insister sur le respect de l’échéance constitutionnelle et d’assurer le quorum à travers la présence obligatoire des députés chrétiens à la séance électorale. Il pourrait également obtenir l’entente des quatre leaders, Amine Gemayel, Michel Aoun, Sleiman Frangié et Samir Geagea sur un même candidat. Mais le président Gemayel considère qu’une telle entente n’est pas facile, ceci ne dépendant pas de la volonté de Bkerké, mais des circonstances et des intérêts internes.

Trois mois périlleux
Un grave danger sécuritaire pèse sur le Liban au cours des trois prochains mois, selon des observateurs politiques. Le danger provient d’une possible expansion des combattants de l’opposition syrienne, sous la pression des forces du régime, vers le territoire libanais jouxtant le Qalamoun. Un tel mouvement pourrait provoquer des secousses et, peut-être, des affrontements militaires aux frontières est du Liban, allant de Zabdani en montant jusqu’à Ersal, parce que la perte par l’opposition de Nabak, située sur l’axe Damas-Homs, et le transfert de la bataille à Yabroud, entraînent les éléments armés opposants vers les frontières avec le Liban où le seul environnement qui pourrait leur être favorable est à Ersal. Les regards se tournent ainsi vers l’armée qui devra empêcher toute incidence ou expansion de la bataille du Qalamoun sur l’intérieur libanais. Si la troupe réussit à relever ce défi, elle assurera un climat positif aux deux échéances gouvernementale et présidentielle.

Geagea analyse la politique saoudienne
Le chef des Forces libanaises, le Dr Samir Geagea, déclare devant ses visiteurs que «l’Arabie saoudite appuie l’opposition modérée en Syrie et ne soutient pas Dahech ou le Front al-Nosra et autres mouvements». Il dit être certain de ce qu’il avance et ajoute que la décision est du ressort du roi Abdallah qui trace les grandes lignes de la politique saoudienne, tout se joue à travers lui. «C’est lui le decision maker par rapport à la Syrie, affirme le Dr Geagea, il n’y a pas de courants politiques en Arabie comme certains cherchent à le faire croire. L’émir Bandar a certainement un rôle à jouer mais la politique générale, surtout en ce qui concerne la Syrie, est définie par le roi». Le chef des FL poursuit qu’il est erroné de croire que Riyad entrave la formation du gouvernement… C’est le 14 mars qui s’oppose à la formule 6+(9×2) et pas l’Arabie.

 

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