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Nº 2930 du vendredi 3 janvier 2014

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Rania Matar. La photographie, une expression universelle

C’est à la galerie Carroll and Sons Art à Boston que l’exposition L’enfant femme de Rania Matar a été organisée. La photographe révèle une étape particulière dans la vie d’une adolescente. Mais, outre ce sujet, l’artiste braque sa caméra pour explorer d’autres thèmes. Zoom sur le talent indéniable d’une Libano-Palestino-Américaine qui arrive à passer aisément d’un continent à un autre.   
Ses images racontent d’abord la vie d’une fille, ensuite d’une femme. Il y a chez elle une volonté de capter la dualité et les péripéties de l’adolescence. C’est d’ailleurs ces sujets qui l’interpellent.
 

Un engagement pour l’humanisme
Devant sa caméra posent donc de jeunes Américaines, mais d’autres moyen-orientales. Souvent, explique-t-elle, des gens lui posent la question «Qu’est-ce qui les distingue?». Et la réponse est claire. «Il ne s’agit pas de différence. L’idée est de montrer comment certaines situations sont tellement universelles qu’elles sont les mêmes Moyen-Orient ou aux Etats-Unis. Ces jeunes filles passent par la même chose au même moment dans leur vie». Vous l’avez compris. Le but de Rania Matar n’est pas de montrer les spécificités culturelles féminines mais plutôt l’universalité de la condition de la femme. On peut voir cela aussi grâce à l’exposition qui se déroule actuellement au Musée des beaux-arts de Boston. Intitulée She Who Tells a Story: Women Photographers from Iran and the Arab World, on y découvre le travail de douze photographes illustrant divers récits de femmes d’Orient. Matar révèle les parallèles qui existent entre les peuples, malgré les barrières culturelles. Outre ce thème, la photographe a décidé, en 2002 après la guerre d’Irak, de couvrir plus cette région. La même année, elle visite un camp de réfugiés palestiniens au Liban et tente de rapporter des faits qu’elle considère ignorés à l’époque. Elle explique: «J’ai été vraiment choquée de voir comment ces gens vivaient si près de l’endroit où j’ai grandi à Beyrouth. En même temps, je voyais comment cette population fait de son mieux pour élever ses enfants. Il y avait un tel décalage avec ce que vous entendez dans les médias et ce que vous pouvez voir sur le terrain». En 2006, après la guerre, Matar se rend au Liban de nouveau cette fois pour photographier la situation sur le terrain. La compilation de photos intitulée The Aftermath of War fait partie de son livre Ordinary Lives publié en 2009.

Pauline Mouhanna, Illinois

Pour plus d’informations sur son travail, se rendre sur son site: www.raniamatar.com

Bio en bref
Rania Matar est née au Liban. C’est en 1984 qu’elle quitte pour les Etats-Unis. Ayant reçu une formation d’architecte à l’Université américaine de Beyrouth et à l’Université de Cornell, elle étudie ensuite la photographie à la New England School of Photography. 
En 2009, elle enseigne la photographie 
et organise des ateliers dans les camps de réfugiés du Liban avec l’aide des organisations non gouvernementales. Elle enseigne 
actuellement la photographie au 
Massachusetts College of Art and Design et propose régulièrement des conférences, des visites de classes dans les musées, les 
galeries, les écoles et les collèges aux 
Etats-Unis et à l’étranger.

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