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Nº 2935 du vendredi 7 février 2014

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Alain Aoun, député de Baabda. «Le CPL souhaite être un partenaire de poids»

«Il est certain qu’aucun ministère n’est l’exclusivité d’une communauté et que le sort de celle-ci ne peut lui être lié. Mais je crois que l’idée est, qu’en ce moment précis où le dossier du gaz est d’actualité et vital pour l’avenir du pays, il est essentiel que les chrétiens en soient des partenaires importants. Mais aussi parce qu’ils sont les plus qualifiés pour jouer un rôle de médiateurs entre les deux camps opposés». Interview d’Alain Aoun.
 

Selon certaines sources médiatiques, le contact entre le Courant patriotique libre (CPL) et le Courant du futur n’a jamais été rompu et le 
général Michel Aoun aurait rencontré l’ancien Premier ministre Saad Hariri à Rome. 
Qu’y a-t-il de vrai dans ces informations?
Je laisse aux deux personnes concernées le soin de confirmer ou de démentir les informations concernant la rencontre de Rome. Mais il est vrai que, depuis l’épisode de la prorogation du mandat du Parlement et la tenue du séminaire du CPL à Deir el-Kalaa, en octobre 2013, nous avons initié une politique d’ouverture sur toutes les parties, dans un souci de réconciliation nationale. Il s’agit pour nous de protéger le Liban des répercussions de la crise syrienne et de sortir du cercle vicieux qui paralyse la vie politique et les institutions étatiques. C’est dans ce cadre que les pourparlers ont repris avec le Futur et se poursuivent à ce jour.

Cela a-t-il indisposé vos alliés et est-ce la raison pour laquelle ils ne pèsent pas de leur poids pour que le CPL obtienne le portefeuille de l’Energie dans l’équipe gouvernementale en gestation?
Je ne crois pas. Notre ouverture sur le Courant du futur ne s’est pas faite aux dépens de nos relations avec nos alliés. Celui dont l’objectif est de rassembler toutes les formations autour du pays et de tendre la main, même à ses adversaires politiques, ne va pas la retirer de ses alliés traditionnels. Cela serait contraire à l’esprit même de notre initiative qui vise à rapprocher toutes les parties.

Qui vous met alors des bâtons dans les roues puisque vous dites avoir de bonnes relations avec tous les bords? Le président de la République? Le Premier ministre désigné?
Nous avons parfois des points de divergence, même avec nos alliés, notamment sur certaines priorités. Quand les relations sont bonnes avec tous, cela n’induit pas forcément une concordance sur tous les points. Nous avons directement entendu du président Michel Sleiman qu’il n’est pas contre le fait que le CPL garde le portefeuille de l’Energie si les autres parties sont d’accord. Il n’a pas montré d’objection de son côté sur ce point. Quant à Tamam Salam, il ne cache pas son attachement au principe de la rotation des portefeuilles. Il y a une divergence entre nous sur ce point d’autant plus que ce cabinet est supposé gouverner durant trois mois seulement.

Vous dites que le ministère de l’Energie est vital pour les chrétiens et consolide leur rôle sur la scène politique. Comment un ministère peut-il 
consolider la présence de cette communauté? Par ailleurs, en adoptant ce point de vue, vous ne contribuez pas à aggraver la fissure entre les 
différentes communautés qui composent le Liban?
Le bras de fer autour de la formation du cabinet ne se résume pas à un simple tiraillement autour d’un portefeuille, même si cela en a l’air. Certes, les portefeuilles sont importants, mais le principe d’une participation équilibrée et juste est essentiel. En d’autres termes, nous cherchons à être des partenaires incontournables du gouvernement sur des décisions plus que jamais d’actualité. Il est certain qu’aucun portefeuille n’est l’exclusivité d’une communauté et que le sort de celle-ci ne peut y être lié, mais je crois que l’idée est, qu’en ce moment précis où le dossier du gaz est d’actualité, il est essentiel que les chrétiens soient des partenaires importants dans un dossier aussi vital pour l’avenir du pays. Mais aussi parce qu’ils sont les plus qualifiés pour jouer un rôle de médiateur entre les deux camps opposés.


Propos recueillis par Danièle Gergès

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