Blair hanté par son passé
Selon la presse britannique, plusieurs familles de victimes d’attentats terroristes menés par l’Armée républicaine irlandaise désireraient attaquer en justice l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. Selon elles, le gouvernement travailliste aurait conclu des accords secrets avec le régime Kadhafi permettant de priver près de 200 familles de leur indemnisation. L’ancien guide de la révolution libyenne avait soutenu militairement et financièrement les indépendantistes irlandais, ainsi que plusieurs autres organisations terroristes à travers le monde. Selon des sources londoniennes, ces accusations contre Blair auraient ressurgi à la suite d’un mail adressé par l’ancien Premier ministre, dans lequel il explique à ses conseillers la meilleure façon d’agir pour bloquer la procédure judiciaire qui aurait permis à ces familles de traduire Kadhafi en justice. La presse internationale s’était toujours interrogée sur le rapprochement entre le Premier ministre et le roi des rois d’Afrique.
C’est la faute à Saleh!
Le président yéménite de transition, Abed Rabbo Mansour Hadi, qui a répondu au «souhait du peuple» de le voir prolonger son mandat de deux ans, s’en est pris encore une fois à son ancien mentor Ali Abdallah Saleh. Selon lui, les problèmes auxquels est confronté le pays du Qat seraient dus à la gestion des affaires de l’Etat par son prédécesseur. Il a ajouté que «son désir de monopoliser tous les pouvoirs a plongé le pays dans le chaos». Une allusion à peine voilée à Saleh qui ne supporte plus d’entendre parler le président actuel et qui est prêt à tout pour le voir renversé.
Mohammad Ben Zayed frère de l’actuel président des Emirats arabes unis, se prépare d’ores et déjà à assumer les fonctions de ce dernier qui n’est plus apte à gouverner. Cheikh Khalifa, soigné depuis près d’une décennie pour plusieurs maladies chroniques, vient d’être victime d’un accident vasculaire cérébral qui le met hors jeu. Ses responsabilités ont été transférées à son ministre de la Défense, Mohammad Ben Zayed, qui gère de toute façon les dossiers chauds et réussit à imposer son autorité sur ses dix-sept frères cadets.
Stephen Harper Premier ministre canadien, n’a jamais caché sa sympathie pour Israël, quitte à se mettre à dos le monde arabe. Ainsi, le chef du Parti conservateur, en fonction depuis 2006, ne manque pas une occasion de crier haut et fort son soutien à toutes les politiques adoptées par le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu. Il agace ainsi énormément les centaines de milliers de citoyens canadiens d’origine arabe. Dernier épisode en date, la décision de son cabinet d’inclure le rabbin très controversé Daniel Korobkin dans la délégation officielle qui doit se rendre à Tel-Aviv. A l’appel du Conseil national des musulmans canadiens, qui le prie de changer d’avis, il a répondu: «Le Canada ne prend pas en compte les critiques adressées par des organisations qui traitent avec des mouvements terroristes tel le Hamas».
En pointillé…
Les islamistes du mouvement palestinien Hamas n’ont jamais caché leur mépris pour le leader historique de l’OLP Yasser Arafat. Ils l’accusent d’avoir collaboré avec «l’ennemi israélien». Mais depuis la mort d’Abou Ammar, ils avaient préféré passer à autre chose pour ne pas offenser ses nombreux partisans. Cela n’est plus le cas, Mahmoud Zahhar, un des faucons du Hamas, vient de s’en prendre à Abou Mazen, qu’il juge pire qu’Arafat. Il a ajouté: «Quand Abou Mazen choisit de dialoguer avec les sionistes et tente d’interdire la résistance contre l’occupation, cela veut dire qu’il commet l’erreur de Yasser Arafat à Oslo». Des propos qui n’arrangeront en rien les relations très tendues entre le Fateh et le Hamas. Ce qui réjouit les proches de Benyamin Netanyahu.
Les Ikhwan absents en Algérie
Les élections présidentielles algériennes, qui devront avoir lieu le 17 avril, se tiendront en l’absence du mouvement des Frères musulmans. Pour cause: le Mouvement de la société pour la paix, qui représente la confrérie, a indiqué qu’il serait inutile de prendre part à une telle mascarade. Pourtant, les islamistes algériens adoptaient une ligne modérée et faisaient même partie du gouvernement jusqu’en 2012. Le Printemps arabe a tout changé et les a poussés à durcir leur position. Des analystes à Alger ont remarqué que la radicalisation du Mouvement de la société pour la paix est due aux rapports étroits que maintient le régime du président Abdel-Aziz Bouteflika avec les nouvelles autorités égyptiennes. D’ailleurs, les islamistes n’ont pas manqué de critiquer sévèrement la visite effectuée par le ministre égyptien des Affaires étrangères, Nabil Fahmi, à Alger, le qualifiant de porte-parole des putschistes.
Les menaces de Bachir
Le président soudanais, Omar Hassan el-Bachir, a invité les forces d’opposition à prendre part à un dialogue national qui devrait, selon lui, résoudre tous les problèmes du pays. Mais il ne faut pas se leurrer, le général tend la main d’un côté et le bâton de l’autre, et menace ses détracteurs s’ils ne répondent pas présents à son appel: «Ils le paieront très cher». Ceci étant, le principal chef de l’opposition, Sadek el-Mehdi, a affirmé qu’il serait prêt à participer au dialogue si un gouvernement de transition est formé pour superviser les prochaines élections. Les opposants n’ont pas manqué d’humour en ajoutant que si Bachir refusait leur offre, «il devra s’attendre au pire». Dans ces conditions, les chances d’un dialogue national lancé à Khartoum demeurent infimes.
Ross ne perd pas espoir
L’Envoyé spécial des Nations unies pour le Sahara, Christopher Ross, vient d’achever une nouvelle tournée dans la région du Maghreb dans l’espoir de convaincre les belligérants de participer à un nouveau round de pourparlers. Le diplomate américain compte, cette fois, élargir ses discussions en incluant l’Algérie et la Mauritanie, deux pays qui ont un rôle-clé dans la crise saharienne. Malgré ses visites à Rabat, Alger et même au camp de Tindouf, il n’est pas sûr qu’il réussisse à convaincre le gouvernement marocain et le mouvement Polisario de s’asseoir autour de la même table. D’où ses rencontres discrètes avec l’ambassadeur d’Espagne à Rabat, connu pour avoir une certaine influence sur les autorités marocaines. Pour la première fois, Ross a calmé le jeu en évitant de se rendre au Sahara, un déplacement qui aurait déplu aux Marocains.
Les enseignants dans la rue
Le royaume marocain fait face à la grogne des enseignants, qui exigent une hausse des salaires et demandent au gouvernement du Premier ministre Abdel-Ilah Benkirane d’alléger les procédures bureaucratiques et administratives qu’ils subissent. Comme ce dernier refuse de les entendre, ou même de les recevoir, ils décident de descendre dans la rue et de crier haut et fort leur désarroi. Une démarche qui a déplu au chef de l’Exécutif qui a ordonné à la police de mettre un terme à ce rassemblement, même par la force. Le sang a coulé dans les rues de Rabat avec des dizaines d’enseignants blessés sous les coups des policiers, sans que cela ne fasse fléchir les islamistes au pouvoir.
Le racisme de retour à Amman
Alors que le roi Abdallah de Jordanie s’apprête à quitter le pays pour rencontrer le président américain Barack Obama le jour de la Saint-Valentin, une polémique a éclaté à Amman sur le sujet très sensible des Jordaniens d’origine palestinienne. La révélation du ministre du Développement politique, Khaled el-Kalaldé, d’un accord avec la majorité parlementaire d’octroyer plus de droits aux enfants dont le père n’est pas d’origine jordanienne, a poussé des proches du Palais à réagir violemment en refusant que la démographie du pays soit altérée. A leur tête, le général à la retraite Riad Abou Karaki, ancien chef du Palais royal, a mis le gouvernement en garde contre «une faute historique». Par conséquent, le Premier ministre Abdallah Ensour a dû intervenir pour calmer le jeu et mettre fin à ce débat, assurant qu’il était hors de question pour les Jordaniennes mariées à des étrangers de donner leur nationalité à leurs enfants.
1988 est l’année qui a connu la fin de la guerre de huit ans qui a opposé la République islamique d’Iran à l’Irak de Saddam Hussein. Une boucherie qui avait laissé des centaines de milliers de morts de part et d’autre et plusieurs dizaines de milliers de disparus. Cette blessure reste profonde même après la chute de l’ancien président irakien en 2003 et la prise du pouvoir par le mouvement chiite al-Daawa à Bagdad, pourtant proche de Téhéran. C’est ce qui explique peut-être l’échange des dépouilles de 48 soldats tombés durant la guerre de 1980. Le gouvernement irakien a expliqué qu’il faisait tout pour clore ce dossier, une fois pour toutes, et que des fouilles étaient entreprises dans les régions frontalières afin de s’assurer qu’aucun corps de soldat tombé sur le champ de bataille n’y demeurait. Reste à noter que depuis le renversement du régime Baas, il y a dix ans, quinze échanges de ce type ont été conclus, permettant à l’Irak de rapatrier 2350 dépouilles, alors que l’Iran en a reçu 1900.
7 milliards de dollars de perte pour la Banque centrale tunisienne en 2013. Ce déficit de la trésorerie se situe au niveau des réserves en monnaie étrangère, poussant les économistes à Tunis à tirer la sonnette d’alarme. Selon eux, le gouverneur de la Banque centrale a dû intervenir à maintes reprises, tout au long des douze derniers mois, pour défendre la monnaie nationale et empêcher sa chute face au dollar américain. Un sacrifice nécessaire, vu les nombreuses crises politiques et sécuritaires provoquées par le gouvernement du mouvement islamiste Ennahda, qui s’est trouvé forcé de jeter l’éponge pour éviter le pire. Les politiques économiques adoptées par les deux gouvernements d’Ennahda ayant fait fuir les investisseurs. Leur laxisme devant la montée en force des salafistes avait poussé les touristes vers de nouvelles destinations.