Magazine Le Mensuel

Nº 2940 du vendredi 14 mars 2014

Brèves internationales

Brèves internationales

Ukraine
Tout se joue en Crimée

La Crimée devient l’épicentre des oppositions qui déchirent l’Occident et la Russie, rappelant Berlin pendant la guerre froide. Se cristallisent autour de cette question toutes les passions. La péninsule disputée entre Moscou et Kiev va décider de son avenir dimanche prochain, lors d’un référendum qui posera la question du rattachement à la Russie.
Le président déchu, Victor Ianoukovitch, a expliqué que si la Crimée se détache de l’Ukraine, c’est en raison de la politique des «néofascistes» arrivés au pouvoir à Kiev. Lors de sa deuxième intervention depuis sa destitution, Ianoukovitch a assuré être «le président légitime de l’Ukraine», affirmant qu’il reviendrait bientôt à Kiev, et que l’Ukraine retrouverait vite son unité.
Sur le terrain, l’armée russe a échangé dimanche des tirs avec l’armée ukrainienne, se disputant le contrôle d’un site ukrainien en Crimée, selon l’agence Interfax. Aucune victime de ces accrochages n’a été rapportée. Selon les gardes-frontières ukrainiens, la Russie contrôle désormais onze postes-frontières en Crimée. Quelque 30 000 soldats russes, sans insignes de reconnaissance mais équipés de matériel lourd parfaitement reconnaissable, sont désormais présents dans la péninsule, toujours selon les gardes-frontières ukrainiens.
Pendant ce temps, l’Union européenne a décidé de casser sa tirelire, presque vide, se donnant des arguments pour répondre aux quinze milliards d’euros russes proposés pour sauver l’Ukraine de la faillite. La Commission européenne a pris la décision de débloquer onze milliards d’euros, en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI), donc sous conditions de réformes drastiques, et en plusieurs phases. Une première tranche, cent millions, pourrait être versée dès qu’est trouvé un accord entre le gouvernement ukrainien et le FMI.
L’accord oriental entre l’Union européenne et l’Ukraine, dont le rejet par Ianoukovitch en novembre dernier était le point de départ des manifestations, a peut-être des chances d’être relancé. «Nous sommes prêts à signer l’accord d’association», a insisté José Manuel Barroso.
Selon Bruxelles, l’accord permettrait à l’économie ukrainienne d’économiser 500 millions d’euros en frais de douane et rapporterait 400 millions aux agriculteurs ukrainiens.

 

Syrie
L’armée syrienne conforte ses positions sur le terrain

Alors que le processus de paix piétine plus que jamais, les combats font rage en Syrie. Les guerres intestines auxquelles se livrent les groupes rebelles permettent au régime syrien d’enregistrer des avancées notables, notamment dans les localités de Zara et de Yabroud.
«Nos forces armées ont pris le contrôle total de Zara après avoir anéanti les terroristes», a indiqué l’agence officielle Sana.
La bataille de Zara, ville située à 53 kilomètres à l’ouest de Homs, avait commencé il y a un mois, entre les forces du régime et des combattants islamistes, surtout de Jund el-Cham, mouvement islamiste jihadiste salafiste palestinien. L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), organisation pro-opposition basée en Grande-Bretagne, confirme la victoire du régime à Zara, ajoutant que «des dizaines de combattants des deux côtés ont été tués dans les combats, dont plusieurs de l’Armée de défense nationale [milice pro-régime]».
Selon Rami Abdel-Rahman, directeur de l’OSDH, cette avancée s’inscrit dans une stratégie de «nettoyer» l’ouest de la région de Homs des combattants.
Plus au sud, dans la région montagneuse du Qalamoun, frontalière avec le Liban, le régime resserre l’étau autour de Yabroud la rebelle.
Cela fait un mois que tous les jours les forces du régime frappent le fief rebelle à coups de raids aériens et d’attaques au sol. Plus de 90% de la population civile aurait fui cette région, selon Amer el-Qalamouni, un membre du réseau d’information militant de la cité.
La bataille de Yabroud est cruciale pour le Hezbollah, qui accuse les rebelles d’y piéger les voitures à l’origine des attentats qui ont secoué ses bastions au Liban au cours des derniers mois.
Le parti veut notamment couper la route reliant Yabroud à la localité libanaise de Ersal, proche de la frontière et partisane de la rébellion syrienne.
La tactique adoptée par le régime à Zara et à Yabroud est celle du siège. Elle consiste à entourer le fief rebelle de toutes parts, afin qu’il n’y ait aucun endroit où se replier et aucun moyen de s’approvisionner en armes et en nourriture.

Golfe
Divorce entre le Qatar et le CCG

Le 5 mars dernier, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unies et Bahreïn annoncent le retrait de leurs ambassadeurs au Qatar, au terme d’une réunion tenue par le Conseil de coopération du Golfe (CCG). Cette organisation regroupe les pétromonarchies du Golfe (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn, Oman, Koweït et Qatar) depuis 1981, dans le but de faire face à l’influence croissante de l’Iran à cette époque.
Cette décision, surprenante au vu des intérêts géoéconomiques liant ces Etats, fait écho à l’accord de sécurité signé le 23 novembre 2013. Les Etats membres s’étaient engagés à ne soutenir personne, susceptible de «menacer la sécurité et la stabilité du CCG». Or, c’est bien de cette dernière dont il est question lorsque ces trois Etats condamnent «le non-respect» de l’accord par Doha, estimant que le Qatar favorise le trouble en Egypte en soutenant directement les Frères musulmans, mais également les islamistes syriens.
Deux jours plus tard, selon le site 
alarabiya.net, l’Arabie saoudite aurait classé, au même titre qu’al-Nosra, branche d’al-Qaïda en Syrie, les Frères musulmans comme organisation terroriste.
«Le Qatar regrette et s’étonne» de la décision prise par ses trois voisins et affirme «ne pas retirer ses ambassadeurs dans ces pays», selon un communiqué du Conseil des ministres. Doha a conféré cette initiative à «des divergences sur des questions hors des pays du CCG». Il s’agit néanmoins de la première crise majeure au sein de cette organisation depuis sa création et le Qatar ne semble pas vouloir se laisser dicter sa politique étrangère.

Transport aérien
Mystérieuse disparition d’un Boeing malaisien

Un mystère a fait trembler les tabloïds internationaux et surtout chinois le week-end dernier. Samedi dernier, vers 1h30 du matin, un Boeing 777, en provenance de Kuala Lumpur en Malaisie, et à destination de Pékin en Chine, a disparu des radars. Les deux tiers des 239 passagers étant chinois, cet accident, s’il se confirme, serait l’une des pires catastrophes aériennes enregistrées par la Chine.
A part la disparition du radar de l’avion, aucune information supplémentaire ne semble être en possession des services de sécurité malaisien et chinois. Deux hypothèses ont été élaborées: l’accident ou le détournement.
La Malaisie a lancé, dimanche, une enquête pour acte de terrorisme sur la disparition du Boeing 777, dont deux des passagers avaient embarqué avec des passeports volés, italien et autrichien. «Si [la disparition de l’appareil] est due à une panne mécanique ou à une erreur de pilotage, alors c’est Malaysia Airlines qui est responsable. S’il s’agit d’un attentat terroriste, alors il faut blâmer les contrôles de sécurité à l’aéroport de Kuala Lumpur», explique le Global Times.
La Chine, poursuivant quant à elle l’hypothèse de l’accident, a lancé une opération de grande envergure pour retrouver les débris de l’appareil et les possibles survivants. La Chine a déployé la plus importante flottille de sauvetage de son histoire: trois navires de guerre ont été dépêchés sur place par la flotte de mer de Chine du Sud, dont le destroyer Haikou, ainsi que deux de ses bâtiments de débarquement amphibie les plus modernes, le Jinggangshan et le Kunlunshan. Chacun d’entre eux transporte quatre hélicoptères et une centaine de marines.
A l’origine, les experts avaient estimé que le lieu correspondant au dernier signal radar de l’avion se trouvait au-dessus du golfe de Thaïlande et au sud de l’île vietnamienne de Phu Quoc. Mais aucun des objets flottants détectés ne correspond à des parties de l’avion.
Près de onze nations ont envoyé navires et aéronefs en quête des débris du Boeing 777.

 

Pages réalisées par Elie-Louis Tourny

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