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Nº 2940 du vendredi 14 mars 2014

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Beirut Knights, de Jasmina Najjar. Des princes libanais? Pas très charmants

Dans son livre Beirut Knights, Jasmina Najjar dresse le portrait, parfois pas très flatteur, d’hommes libanais. Une femme qui n’est pas encore casée aurait-elle la chance de trouver facilement la perle rare au Liban? Pas très sûr, si l’on croit l’auteure qui nous relate des histoires de rencontres assez rigolotes.

Il y a le pharmacien obsédé par son narguilé, le jeune homme très pris par ses carottes… L’homosexuel qui veut cacher ses orientations et qui ira jusqu’à se marier plus tard pour couvrir ses vrais désirs. Il y a presque de tout dans ce livre de Jasmina Najjar.

Des surprises à gogo
A un rythme assez rapide, les hommes, tout autant bizarres, défilent l’un après l’autre. De celui qui a des manières déplorables au matérialiste. Le fils à maman qui laisse sa mère lui dicter ses choix vestimentaires au macho qui cherche à s’imposer. Ou encore de l’artiste qui essaie de séduire sexuellement en sortant l’argument que le sexe élève la conscience vers un niveau plus haut. De quoi faire sourire le lecteur lorsqu’il se rend compte à quel point il est parfois difficile pour une femme libanaise, voulant s’établir à tout prix, de trouver chaussures à ses pieds.
Jasmina Najjar a grandi au Royaume-Uni. A 20 ans, elle s’installe à Beyrouth (voir encadré). On comprend dès le premier chapitre que ce sont ses propres histoires de cœur, ainsi que celles de ses amies qu’elle expose dans son livre. Avec la seule différence que l’héroïne s’appelle Nadia. Elles ont toutes le même âge, la trentaine. L’originalité de ce livre c’est qu’il donne la parole à des amis masculins qui révèlent leurs rencontres désastreuses avec des femmes libanaises. Autre originalité, ces illustrations ludiques que Maya Fidaoui (devenue une référence dans le monde de l’illustration) propose dans chaque chapitre consacré à un portrait masculin. En revanche, ce qui le rend moins attractif, c’est cette tendance de déjà-vu qui colle à la peau du lecteur à chaque fois qu’on traite (encore?) de la virginité chez les Libanaises et des tabous. Comme d’habitude, toutes conviennent qu’elles ne doivent pas avoir des relations sexuelles avant le mariage. Elles veulent se conserver jusqu’au mariage et ferment les yeux sur les rapports de leurs partenaires avec d’autres femmes. On a l’impression que ce ne sera ni la première, ni la dernière fois qu’on redécouvrira ses réalités, qu’on écoutera ces propos.

 

Pauline Mouhanna, Etats-Unis

Beyrouth Knights est publié par Turning Point Livres.

Bio en bref
Après avoir vécu à Londres, c’est à Beyrouth que Jasmina Najjar décide de s’installer afin d’obtenir, de l’Université américaine de Beyrouth (AUB), un baccalauréat en littérature anglaise. De retour au Royaume-Uni, elle poursuit sa maîtrise en littérature, culture et modernité à l’université Queen Mary de Londres. En 2002, elle revient au Liban et y travaille en tant que journaliste, rédactrice et enseignante. En 2008-2009, elle rejoint l’AUB pour y enseigner à temps complet la communication et les techniques d’écriture.

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