Magazine Le Mensuel

Nº 2946 du vendredi 25 avril 2014

Dossier

Fransabank. Une période de consolidation

Présent à l’étranger depuis 1984, le groupe Fransabank a poursuivi, depuis, son expansion internationale avec succès. Le point avec Georges Andraos, responsable de la Division internationale.
Parlez-nous de votre stratégie d’implantation à l’étranger…


Notre première implantation à l’international date de 1984, à Paris, à la suite du conflit au Liban. Il s’agissait de servir au mieux notre clientèle installée alors en France et dans quelques pays d’Europe occidentale, mais aussi la diaspora libanaise en général. Depuis 2005, nous avons progressivement exécuté un plan d’expansion régionale axé en priorité sur l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Actuellement, le groupe Fransabank est présent dans quelques pays porteurs dont l’Algérie, la Syrie, la Biélorussie, le Soudan, la Lybie, Chypre, les Emirats arabes unis et, tout récemment, l’Irak. Nous sommes continuellement à la recherche de nouveaux marchés prometteurs dans différentes régions. Nous procédons d’une façon assez poussée pour établir la viabilité et l’impact d’une implantation potentielle et les synergies qui pourraient être développées avec les entités du groupe existantes, ainsi que l’impact potentiel sur les résultats du groupe. Nos implantations suivent des processus différents selon les spécificités de chaque marché et de chaque projet. Ceci peut prendre la forme de nouvelles filiales en partenariat avec des groupes locaux et des sociétés de renommée internationale (France, Algérie et Syrie) ou par le biais d’acquisition d’une banque déjà existante (Biélorussie et Chypre-filiale de la BLC). Quant à la Libye, nous avons opté pour l’implantation d’un bureau de représentation selon la réglementation en vigueur à l’époque et, finalement en Irak, à travers deux agences de la maison mère à Beyrouth.

Cette stratégie a-t-elle été impactée par les bouleversements politiques relatifs aux «Printemps arabes» dans certains pays?
A part la Syrie où la situation que l’on connaît aujourd’hui avait commencé à dégénérer peu après le démarrage de notre activité locale, les autres pays dans lesquels nous nous sommes implantés connaissent toujours un environnement politique stable. Ceci étant, notre banque en Syrie demeure petite en termes de bilan et, par conséquent, peu exposée en termes de risque clientèle. Son activité demeure bien contrôlée, n’ayant pas vraiment eu le temps de se développer et sa gestion était restée très conservatrice. A noter aussi que nous venons d’ouvrir deux agences en Irak, (à Bagdad et Erbil), un autre pays qui lutte pour se stabiliser politiquement, mais qui est assez prometteur en termes de retour sur investissement. Surtout que notre relation avec l’Irak à partir de notre maison mère date de plus d’une décennie, ce qui facilitera le démarrage de ces agences. Toutefois, la prudence est de mise dans plusieurs pays même les plus stables politiquement, mais qui peuvent avoir à faire face à des crises économiques. En revanche, nous avons appris au fil des années à être tout autant résilients face aux crises, que déterminés à aller au-devant de marchés porteurs pour les banques dans des pays à fort potentiel.

L’Irak et le Soudan sont-ils toujours des pays porteurs dans votre expansion?
Ce sont deux cas distincts. L’Irak possède d’immenses ressources pétrolières à l’exportation et la qualité de ses produits est très recherchée. C’est un pays qui importe pratiquement tous les biens à la consommation, les équipements, etc. Une fois la situation géopolitique stabilisée, l’Irak retrouvera sa place sur le marché et son processus de reconstruction sera facilité d’autant. Quant au Soudan, la sécession entre le Nord et le Sud n’a pas encore eu d’impact clair sur l’avenir de l’économie des deux pays et le développement économique est plus lent. Mais nous sommes confiants que le Soudan, vu son énorme potentiel, retrouvera une croissance positive dans les années à venir.

Quels sont vos projets pour 2014?
Nous passons actuellement par une période de consolidation comme c’est le cas non seulement des banques libanaises mais aussi internationales. Nous travaillons sérieusement au niveau du groupe sur tout ce qui a trait au respect des réglementations bancaires en matière de conformité, de gouvernance et de gestion de risque. En parallèle, nous continuons de prospecter d’autres marchés à fort potentiel de croissance comme en Afrique de l’Ouest, où il existe une importante diaspora libanaise. Une bonne partie de ces émigrés sont bien établis dans les secteurs industriels et commerciaux. Notre mission est de continuer à les suivre puisque nous traitons avec la majorité d’entre eux depuis notre siège.

Propos recueillis par Jenny Saleh

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