Pratique psychologique consistant à aider un élève à trouver les meilleures solutions à son devenir scolaire et professionnel, l’orientation à l’éducation vise normalement à donner à l’ensemble des élèves des compétences leur permettant de choisir et de s’orienter dans leur vie.
Au début du XXe siècle, les pratiques en orientation renvoient à des valeurs qui reposent sur le modèle de la Cité de Platon: il s’agit de «réaliser le bonheur social en construisant une société juste où chaque personne pourrait se satisfaire de la place qu’elle occupe correspondant à ses aptitudes ou à ses talents». L’idée de «permettre à l’élève de répondre de manière plus adaptée aux problèmes que posent les choix de formation professionnelle» se forme ainsi, visant à amener les élèves à se décider pour des formations où la demande est suffisante. Or, entre suffisance de la demande et désirs des élèves pour des domaines dont la demande est faible, où se situer?
S’orienter ou être orienté?
L’orientation vers les cursus professionnels dépend à la fois des résultats scolaires, du marché du travail et des attentes familiales. Elle doit s’adapter aux besoins des économies et des sociétés, impliquant un changement accéléré des besoins de compétences, des parcours professionnels variés et des systèmes.
Il s’agit généralement de proposer des informations et une aide individuelle ou collective pour faciliter la prise de décision relative aux cursus scolaires et professionnels afin de mieux gérer une trajectoire professionnelle. Les activités, qui se déroulent aussi bien en groupe qu’individuellement, peuvent être proposées dans les établissements scolaires, les universités, les organismes de formation, les services publics de l’emploi, des prestataires privés ou des associations. Hormis la délivrance d’informations, le système d’orientation propose des outils d’évaluation et d’auto-évaluation, des conseils, des formations à la recherche d’emploi, des programmes d’éducation à l’orientation, etc.
Il n’est pas certain que Science et Littérature constituent deux champs culturels aussi distincts que cela ne l’est réellement. Au contraire, ces deux «cultures» tissent en permanence, dans l’histoire, des liens complexes. «Tout se passe comme si leur différence n’était entretenue que pour mieux faciliter une sorte de fécondation réciproque».
A priori, une grande partie des filières à l’université est accessible aux bacheliers S. Il reste à déterminer celle qui lui convient le mieux. Les élèves ont le choix entre des études en sciences et technologies, sciences de la matière et sciences de la vie, gestion et économie, ingénierie, architecture, etc.
Quant à la section littéraire, elle est aujourd’hui menacée. La plupart des parents «encouragent fortement» leurs enfants à choisir la filière S dans un souci d’assurer à leur progéniture un avenir confortable, même si certains se sentent plus aptes à entrer en L.
La section littéraire met l’accent sur des disciplines primordiales comme le français, l’arabe, l’anglais, l’histoire, la philosophie, les relations internationales qui contribuent à faire des littéraires des personnes bien ancrées dans le réel.
Beaucoup continuent à clamer que le bac L n’ouvre aucun débouché (image véhiculée par les responsables de l’orientation). Or, le bac littéraire permet d’accéder aux marchés du livre et de l’édition, au journalisme, au droit, aux sciences humaines, à la psychologie, aux sciences politiques, aux ambassades, etc.
Choisir par goût et faire ce que l’on aime est peut-être devenu un privilège, mais il est toujours plus adéquat d’opter pour une section par passion que d’en choisir une par souci d’avenir au risque de le regretter par la suite.
Cependant, l’orientation n’est pas qu’une affaire de choix individuel ou de libre arbitre de chacun. Ces choix s’inscrivent et se déroulent dans des cadres institutionnellement contraignants. Le poids des déterminants qu’ils engendrent et qui viennent peser sur les décisions individuelles conduit à porter une attention particulière aux processus et au fonctionnement même du système d’orientation.
Une mauvaise orientation pourrait induire l’élève en erreur, allant même jusqu’à le détourner du «droit chemin». De nos jours, au lieu de guider les élèves vers des carrières professionnelles bien orientées, le système d’orientation se mue en destin social. La société libanaise hiérarchise en effet les métiers plus financièrement que culturellement. Les systèmes éducatifs ont beau organiser des séries de rendez-vous avec les milieux professionnels, des séminaires, des forums, des visites et interviews, des journées de découverte, des stages d’observation, des entretiens personnalisés… cela reste conditionné par le milieu social et ses «croyances» en des «lendemains qui chantent» pour les générations à venir.
Pourquoi l’orientation?
♦ Pour mieux informer et mieux accompagner les lycéens de terminale.
♦ Pour mieux informer et mieux accompagner les lycéens de terminale. Pour permettre aux lycéens de faire des choix d’orientation réfléchis.
♦ Pour mieux informer et mieux accompagner les lycéens de terminale. Pour aider les lycéens à intégrer des filières qui leur correspondent où ils suivront des formations qualifiantes pour s’assurer un avenir professionnel.
♦ Pour mieux informer et mieux accompagner les lycéens de terminale. Pour conduire 50% des jeunes vers un diplôme de l’enseignement supérieur.
D’aucuns soulignent par ailleurs: «Le fantasme managérial de ‘‘l’adéquation des formations aux besoins de l’économie’’ est opiniâtrement réaffirmé mais contredit par l’avertissement donné simultanément aux jeunes qu’ils devront ‘‘changer de métier plusieurs fois dans leur vie’’. Si certains employeurs se plaignent de chercher ‘‘désespérément’’ à embaucher, c’est que des logiques d’image, de conditions salariales ou de conditions de travail entrent en jeu, qui ne dépendent pas du système scolaire ou universitaire».
Natasha Metni