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Nº 2949 du vendredi 16 mai 2014

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Assem Aragi, député du Courant du futur. «Frangié est le vrai candidat du 8 mars»

«Je pense qu’il n’y aura pas d’élections présidentielles d’ici le 25 mai, les forces 
du 8 mars préfèrent attendre le résultat des élections en Syrie et en Irak. A mon avis, le vrai candidat du Hezbollah est Sleiman Frangié, proche de Bachar el-Assad, et non Michel Aoun comme certains le prétendent». Interview.

Selon diverses sources, le dialogue entre le Courant du futur et le Courant patriotique libre va bon train. Le général Michel Aoun se présente en candidat du compromis et ce scénario semble être encouragé par Saad Hariri. Que savez-vous sur ce sujet?
Tout dialogue dans la phase actuelle est susceptible de contribuer à la stabilité politique et sécuritaire et doit donc être encouragé. N’oublions pas que c’est précisément ce dialogue entre les deux courants qui a facilité la formation du gouvernement et l’accord sur la déclaration ministérielle. Hariri veut incontestablement que l’élection présidentielle ait lieu dans les délais constitutionnels mais sans, forcément, adopter la candidature de Aoun. Le général n’a toujours pas présenté de programme. Il n’a pas défini clairement ce que seraient les initiatives qu’il prendrait, notamment en ce qui concerne les armes du Hezbollah et son ingérence militaire dans le conflit syrien.

Ces deux points ne relèvent pas des prérogatives du prochain président de la République puisqu’ils dépendent essentiellement de la conjoncture régionale et internationale. En revanche, toujours selon les sources informées, le général Aoun peut contribuer à la stabilité sécuritaire et à un dialogue interlibanais, ce qui semble convaincre les Américains…
La question des armes et de l’ingérence en Syrie relève, en effet, d’une décision régionale et de l’Iran, mais il revient au président de la République qui sera élu d’indiquer clairement dans son agenda que les armes doivent être entre les mains de l’Etat, qu’il revient à l’Etat, et à lui seul, de décider de faire la guerre ou non aux Israéliens et de consolider les institutions. Or, tous ces points n’ont pas été clairement précisés par le général. Ni d’ailleurs ce qu’il compte faire de la feuille de route signée avec le Hezbollah. Il lui revient de rassurer toutes les composantes libanaises sur ces sujets et d’assurer un consensus chrétien autour de sa candidature.

Un responsable iranien haut placé a récemment déclaré que l’influence de son pays s’étend jusqu’au sud du Liban et jusqu’au cœur de la Syrie. Donc évoquer actuellement le désarmement du Hezbollah et son retrait de la Syrie n’est pas sur l’agenda iranien…
Ce qui est étonnant, en effet, c’est que le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, n’a pas fait de commentaire pour dénoncer cette déclaration. Le 14 mars doit savoir, clairement, comment va agir le général Michel Aoun vis-à-vis du Hezbollah au cas où il devient chef de l’Etat. Je pense qu’il n’y aura pas d’élections d’ici le 25 mai, les forces du 8 mars préférant attendre les résultats des élections en Syrie et en Irak. A mon avis, le vrai candidat du Hezbollah est Sleiman Frangié, proche de Bachar el-Assad, et non Michel Aoun, comme certains le pensent.

Certains évoquent un amendement de la Constitution permettant à Michel Sleiman de rester à la tête de la présidence pour éviter toute vacance jusqu’à ce qu’un nouveau président soit élu. C’est le député Hadi Hobeiche qui a avancé cette proposition. Le Courant du futur 
encourage-t-il ce scénario?
Le porte-parole de Michel Sleiman a assuré qu’au terme de son mandat, le président quittera officiellement le palais de Baabda. Pourquoi devons-nous être plus royalistes que le roi? Le chef de l’Etat ne désire pas prolonger son mandat et nous, nous souhaitons que des élections présidentielles aient lieu comme le stipule la Constitution. Sinon, il revient au Conseil des ministres de gouverner en attendant les développements.

Certains craignent qu’en cas de vacance au niveau des institutions, un nouveau Taëf soit proposé qui remplacerait la parité islamo-chrétienne par les trois tiers (chrétien, sunnite, chiite)?
Cela nous coûterait très cher, bien qu’en effet certains y pensent.

Propos recueillis par Danièle Gergès

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