L’élection en Iran du président réformateur, Hassan Rohani, avait créé une vague d’espoir dans la République islamique et dans la région, et avait forcé ses détracteurs proches du camp conservateur à se replier. Mais tout cela est du passé. Les purs et durs du régime islamique ne manquent plus une occasion d’humilier le chef de l’Etat et ses collaborateurs. Ainsi, son mentor, l’ancien président Mohammad Khatami, n’a pas pu accéder à l’exposition annuelle du livre organisée à Téhéran, sa route ayant été bloquée par des membres des Basidjs – les milices populaires – qui l’ont obligé à faire demi-tour. Pendant ce temps, le ministre de la Culture, Ali Jannati, considéré trop libéral, a été remis à sa place par le président du Conseil des gardiens de la Constitution, qui n’est autre que son père, le cheikh Ahmad Jannati. Ce dernier a ainsi déclaré: «Le ministère de la Culture doit être plus vigilant et surveiller de plus près les parasites culturels qui ravagent notre pays».