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Nº 2950 du vendredi 23 mai 2014

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Fouad el-Saad, député de Aley. Des tractations présidentielles sans résultat

«Les rapports entre Saad Hariri et Walid Joumblatt sont peut-être tendus sur le plan personnel mais sur le plan politique, la position de Joumblatt est claire: il souhaite une bataille équilibrée pour la présidence, c’est pourquoi il place son bloc entre les deux pôles: le 14 et le 8 mars». Interview de Fouad el-Saad pour qui le lapsus du bey à Brih n’a pas de portée politique.

Selon des sources informées, vous auriez refusé d’être le candidat nommé par Walid Joumblatt pour la présidence. Ce serait après votre refus qu’il aurait opté pour Henri Hélou. Est-ce vrai?
Non. Ce fut une décision du Bloc de la Rencontre démocratique. Ils ont peut-être jugé que l’on pourrait faire passer plus facilement Henri parce qu’il est connu, de  tout temps, pour ses positions modérées. Il a, par ailleurs, des qualités personnelles qui font qu’il a plus de chance d’être élu.

Les négociations qui se déroulent à Paris entre les différentes parties libanaises peuvent-elles aboutir à l’élection d’un président?
Beaucoup de rumeurs circulent entre Beyrouth et Paris, mais jusqu’à présent, il semble que les parties concernées ne sont arrivées nulle part.

Comment expliquez-vous ce fameux lapsus de Walid Joumblatt qui, dans son allocution à Brih, s’est trompé en s’adressant au président Sleiman en l’appelant Michel Aoun?
C’est vraiment un lapsus et rien de plus, bien que certains aient voulu lui donner une signification politique.


Comment peut-on qualifier actuellement les rapports de Walid Joumblatt avec Saad Hariri, surtout après l’attaque contre le chef du PSP par Farid Makari, qui a déclaré qu’il ne devrait plus lui revenir de faire pencher la balance sur la scène libanaise?
Ces rapports sont peut-être tendus sur le plan personnel, mais sur le plan politique, la position de Walid Joumblatt est claire: il souhaite que la bataille pour la présidence soit équilibrée, c’est pourquoi il place son bloc entre les deux pôles que sont le 14 et le 8 mars.

 

Selon certaines informations, le chef du PSP se serait rendu dans la capitale française pour empêcher que le général Michel Aoun n’accède à la présidence… comme d’autres politiciens d’ailleurs…
Il a surtout voulu se joindre aux tractations en cours à Paris avec les pôles du 14 mars. Ce qu’il a fait le soir même, dès que la cérémonie de réconciliation de Brih s’est achevée.

L’ambassadeur des Etats-Unis, David Hale, a mis en garde les responsables libanais contre l’éventualité d’un vide à la tête de l’Etat. Certains protagonistes vont même jusqu’à dire qu’au cas où les Libanais ne s’entendent pas entre eux, cela pourrait conduire à une constituante.
Certes, il n’est pas exclu que l’élection intervienne après les délais constitutionnels. Notre bloc considère que la Constitution et la déclaration de Baabda restent ce qui convient le mieux pour le Liban et ses institutions à l’heure actuelle et qu’il n’est nul besoin de reconsidérer les textes constitutionnels en vigueur.

Il semble que les forces politiques souhaitent gagner du temps avant d’élire le président. Nous comprenons que les forces du 8 mars le fassent, les développements dans la région et notamment en Irak et en Syrie étant à leur avantage. Mais qu’espérez-vous à l’heure où tout semble indiquer que Bachar el-Assad sera réélu le 3 juin?
On ne détermine pas une politique en fonction des autres. Nous avons des idées à promouvoir et nous les défendons quelle que soit la situation locale ou régionale du ou des voisins.

Que pensez-vous de la visite du patriarche Béchara Raï à Jérusalem?
L’Eglise maronite a toujours des racines en Palestine et des structures religieuses: églises, paroisses, évêchés. Les déplacements entre Jérusalem et le Liban sont fréquents. Il n’y a aucune raison pour que cela s’arrête et que l’on veuille empêcher le patriarche maronite d’aller visiter la communauté maronite là où elle se trouve.

Propos recueillis par Danièle Gergès

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